Ses critiques
30 critiques
7,5/10
Il est des pièces comme celle-là, qui ne laissent pas indifférent, qui dérangent, qui touchent, qui questionnent.
Au cœur d'un cube en bois, une mère et son fils. Brunella et Gaby. Couple passionnel et passionné, duo d'acteurs passionnant. La mise en scène est simple, sobre. Mais toujours intelligente.
Ce cube en bois qui tourne, et ses parois que l'on enlève, c'est le temps qui passe, les choses qui changent.
C'est aussi le petit appartement à Modane, d'une mère et de son fils chéri, 30 ans, toujours pas parti. Un cocon de tendresse. Et d'atrocités. Un cube en bois à travers lequel on se plait à observer, traquer, regarder.
Attention, le texte ne prête pas à éclater de rire. Mais il fait naître tout un patchwork d'émotions. Empathie, tristesse, mal être, sourire, tendresse, affection. Il faut bien avouer que, servi par ces deux comédiens là, c'est un bonheur.
Cristiana Reali est merveilleusement déconcertante de naturel. Elle est sur le fil, fine équilibriste, toujours juste. Femme fragile, maman forte, femme blessée, M'man paumée. Égoïste. Castratrice. Et tellement touchante.
Robin Causse est parfait. Du trentenaire juvénile à l'homme fort. Il peut tout jouer. Avoir tous les âges. Enfant dévoué à sa maman, quadra éploré, gosse caractériel, crooner charismatique. Une gestuelle impeccable. Toujours simple et très juste, lui aussi.
Leur complicité à la scène semble exister à la ville tant on la ressent. Et ça fait plaisir à voir, jusque dans les saluts.
Tous les deux donnent du relief au mot, à la mise en scène bien huilée, au texte de Fabrice Melquiot. Et puisque l'on peut se reconnaître - ou bien penser à quelqu'un - dans chacun de leur personnage, ils donnent de la profondeur à nos vies, aussi.
Au cœur d'un cube en bois, une mère et son fils. Brunella et Gaby. Couple passionnel et passionné, duo d'acteurs passionnant. La mise en scène est simple, sobre. Mais toujours intelligente.
Ce cube en bois qui tourne, et ses parois que l'on enlève, c'est le temps qui passe, les choses qui changent.
C'est aussi le petit appartement à Modane, d'une mère et de son fils chéri, 30 ans, toujours pas parti. Un cocon de tendresse. Et d'atrocités. Un cube en bois à travers lequel on se plait à observer, traquer, regarder.
Attention, le texte ne prête pas à éclater de rire. Mais il fait naître tout un patchwork d'émotions. Empathie, tristesse, mal être, sourire, tendresse, affection. Il faut bien avouer que, servi par ces deux comédiens là, c'est un bonheur.
Cristiana Reali est merveilleusement déconcertante de naturel. Elle est sur le fil, fine équilibriste, toujours juste. Femme fragile, maman forte, femme blessée, M'man paumée. Égoïste. Castratrice. Et tellement touchante.
Robin Causse est parfait. Du trentenaire juvénile à l'homme fort. Il peut tout jouer. Avoir tous les âges. Enfant dévoué à sa maman, quadra éploré, gosse caractériel, crooner charismatique. Une gestuelle impeccable. Toujours simple et très juste, lui aussi.
Leur complicité à la scène semble exister à la ville tant on la ressent. Et ça fait plaisir à voir, jusque dans les saluts.
Tous les deux donnent du relief au mot, à la mise en scène bien huilée, au texte de Fabrice Melquiot. Et puisque l'on peut se reconnaître - ou bien penser à quelqu'un - dans chacun de leur personnage, ils donnent de la profondeur à nos vies, aussi.
7/10
Une pièce de Bernard Henri Levy sur l'Europe et Sarajevo. Un seul en scène de Jacques Weber. On pouvait s'attendre à tout.
Jacques Weber joue, parle, réfléchit, constate, éructe, rit, partage. L'homme est épatant, à la fois juste, simple et sincère. Dans un décor mouvant et une jolie mise en scène millimétrée, il évolue avec la bande son, partage ses recherches Google avec nous, nous entraine dans ses réflexions, dans sa folie, dans ses peurs et ses doutes.
Le texte est dense, intense, très écrit. Quelques beaux passages sur l'état de l'Europe, sur l'incapacité de nos politiques, sur notre indifférence à la souffrance de l'autre font mouche. On s'attriste avec l'acteur, on rigole parfois, on le suit en tous cas.
A la sortie certains parlaient de "bouillie intellectuelle" mais ils sont un peu durs. Il faut avouer que BHL s'en donne à cœur joie dans la prolifération de pensées philosophiques et la multitude de références peut perdre de temps en temps. Dans toute cette logorrhée plus ou moins accessible, on a toutefois apprécié plusieurs passages bien sentis et vraiment intéressants.
BHL on l'a bien compris, se projette totalement dans le personnage qui est en scène. Weber, c'est lui, les mots de l'acteur sont les siens.
Plus que le texte ou les idées, pourtant souvent intéressantes, on a vraiment été conquis par le jeu d'acteur de Jacques Weber, très investi et par la mise en scène.
C'est une pièce qui change, une pièce politique mais pas seulement. Elle pose aussi la question de notre rapport à l'information, à l'informatique, aux autres, au changement, à nos peurs, à nos doutes, à la nostalgie.
Aller voir cette pièce c'est assister au show d'un acteur hors norme et prendre ensuite le temps, longtemps, de digérer tout ce qu'on a vu et entendu.
Jacques Weber joue, parle, réfléchit, constate, éructe, rit, partage. L'homme est épatant, à la fois juste, simple et sincère. Dans un décor mouvant et une jolie mise en scène millimétrée, il évolue avec la bande son, partage ses recherches Google avec nous, nous entraine dans ses réflexions, dans sa folie, dans ses peurs et ses doutes.
Le texte est dense, intense, très écrit. Quelques beaux passages sur l'état de l'Europe, sur l'incapacité de nos politiques, sur notre indifférence à la souffrance de l'autre font mouche. On s'attriste avec l'acteur, on rigole parfois, on le suit en tous cas.
A la sortie certains parlaient de "bouillie intellectuelle" mais ils sont un peu durs. Il faut avouer que BHL s'en donne à cœur joie dans la prolifération de pensées philosophiques et la multitude de références peut perdre de temps en temps. Dans toute cette logorrhée plus ou moins accessible, on a toutefois apprécié plusieurs passages bien sentis et vraiment intéressants.
BHL on l'a bien compris, se projette totalement dans le personnage qui est en scène. Weber, c'est lui, les mots de l'acteur sont les siens.
Plus que le texte ou les idées, pourtant souvent intéressantes, on a vraiment été conquis par le jeu d'acteur de Jacques Weber, très investi et par la mise en scène.
C'est une pièce qui change, une pièce politique mais pas seulement. Elle pose aussi la question de notre rapport à l'information, à l'informatique, aux autres, au changement, à nos peurs, à nos doutes, à la nostalgie.
Aller voir cette pièce c'est assister au show d'un acteur hors norme et prendre ensuite le temps, longtemps, de digérer tout ce qu'on a vu et entendu.
4/10
Le projet paraissait top, l'idée bonne et le spectacle donnait envie. Mais peut-être avions-nous trop d'attentes.
Très vite, nous sommes décontenancés. Impossible de dire si cette performance nous plait ou nous déplaît. Nous assistons, un peu pantois, à une succession de clichés pas toujours bien amenés, avec un jeu un peu poussif.
Sûrement passons-nous à côté d'une certaine ironie et à côté de l'auto-dérision, à moins que nous passions tout simplement à côté de l'humour.
Tant sur la forme que sur le fond, la pièce ne nous convainc pas.
L'idée de faire vivre sur scène les habitants d'un immeuble de banlieue était bonne mais rien durant les deux heures du spectacle ne nous emporte vraiment. Ni les plaintes de mères de famille désabusées, ni les magouilles du tombeur Joe Dicton, ni les facéties des jeunes femmes sorties de banlieue pas beaucoup plus que les hurlements du jeune qui appelle sa famille en Afrique.
Nous retiendrons quand même le slam, les yeux révulsés du jeune drogué, la danse endiablée de Vibro et le drôlissime "on n'est pas sortis de l'Auvergne".
Quelques sourires et quelques bonnes répliques mais surtout une impression de longueurs dans des sketchs qui auraient mérité d'être plus courts pour être plus percutants.
On souhaite toutefois un bel avenir à cette bande de comédiens. Tant dans le jeu que dans l'écriture, il faudra placer la barre plus haut afin d'avoir un rendu plus "professionnel".
Très vite, nous sommes décontenancés. Impossible de dire si cette performance nous plait ou nous déplaît. Nous assistons, un peu pantois, à une succession de clichés pas toujours bien amenés, avec un jeu un peu poussif.
Sûrement passons-nous à côté d'une certaine ironie et à côté de l'auto-dérision, à moins que nous passions tout simplement à côté de l'humour.
Tant sur la forme que sur le fond, la pièce ne nous convainc pas.
L'idée de faire vivre sur scène les habitants d'un immeuble de banlieue était bonne mais rien durant les deux heures du spectacle ne nous emporte vraiment. Ni les plaintes de mères de famille désabusées, ni les magouilles du tombeur Joe Dicton, ni les facéties des jeunes femmes sorties de banlieue pas beaucoup plus que les hurlements du jeune qui appelle sa famille en Afrique.
Nous retiendrons quand même le slam, les yeux révulsés du jeune drogué, la danse endiablée de Vibro et le drôlissime "on n'est pas sortis de l'Auvergne".
Quelques sourires et quelques bonnes répliques mais surtout une impression de longueurs dans des sketchs qui auraient mérité d'être plus courts pour être plus percutants.
On souhaite toutefois un bel avenir à cette bande de comédiens. Tant dans le jeu que dans l'écriture, il faudra placer la barre plus haut afin d'avoir un rendu plus "professionnel".
6,5/10
Deux hommes, deux amis, deux associés, deux modes de vie opposés, une cravate.
Belle satire de la rivalité masculine, Cravate Club épuise son sujet et l’emmène jusqu’au bout, avec beaucoup de charme et d’humour. Plus complexe qu’il n’y paraît, cette pièce traite de la course à la rivalité, entre canaillerie et jeux de pouvoirs, qui bâtît les relations professionnelles entre hommes.
Dans ce charmant théâtre, la scène étroite et intimiste amène d’emblée à une proximité avec les acteurs. Ça tombe bien, ils sont très bons et jouent avec beaucoup de naturel au combat de coq. La mise en scène et les décors sont efficaces.
On regrette que la pièce ne parle hélas que de ce sujet et se mord parfois la queue.
Belle satire de la rivalité masculine, Cravate Club épuise son sujet et l’emmène jusqu’au bout, avec beaucoup de charme et d’humour. Plus complexe qu’il n’y paraît, cette pièce traite de la course à la rivalité, entre canaillerie et jeux de pouvoirs, qui bâtît les relations professionnelles entre hommes.
Dans ce charmant théâtre, la scène étroite et intimiste amène d’emblée à une proximité avec les acteurs. Ça tombe bien, ils sont très bons et jouent avec beaucoup de naturel au combat de coq. La mise en scène et les décors sont efficaces.
On regrette que la pièce ne parle hélas que de ce sujet et se mord parfois la queue.
6/10
Aller voir Regardez mais ne touchez pas, c'est faire un saut dans le passé, dans le cocasse et ce, grâce au bon texte de Théophile Gautier. On y retrouve tous les eléments d'une bonne histoire de cape et d'épée mais aussi les quiproquos réjouissants de bonnes pièces de boulevard.
Une fois n'est pas coutume, les rôles masculins sont les plus intéressants mais c'est surtout que les comédiens sont vraiment bons (les femmes s'en sortent moins bien) et prennent du plaisir à jouer. Mention spéciale aux deux galants qui se battent la main de Dona Beatrix.
L'intérêt de cette pièce réside surtout dans sa très maligne et rigolote mise en scène où le narrateur/metteur en scène/bruiteur apporte un grain de folie délicieux. On aime quand il entrechoque une cuillère sur une louche pour reproduire le son d'une épée dans son fourreau ; ou quand il reprend les acteurs sur leur prononciation des noms de villes espagnoles.
Sans être extrêmement emballés on a apprécié le spectacle. Il permet de passer un bon moment et se laisse regarder gentiment même si on aurait aimé rire plus.
Une fois n'est pas coutume, les rôles masculins sont les plus intéressants mais c'est surtout que les comédiens sont vraiment bons (les femmes s'en sortent moins bien) et prennent du plaisir à jouer. Mention spéciale aux deux galants qui se battent la main de Dona Beatrix.
L'intérêt de cette pièce réside surtout dans sa très maligne et rigolote mise en scène où le narrateur/metteur en scène/bruiteur apporte un grain de folie délicieux. On aime quand il entrechoque une cuillère sur une louche pour reproduire le son d'une épée dans son fourreau ; ou quand il reprend les acteurs sur leur prononciation des noms de villes espagnoles.
Sans être extrêmement emballés on a apprécié le spectacle. Il permet de passer un bon moment et se laisse regarder gentiment même si on aurait aimé rire plus.