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A Strange Quark
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Héros
55 ans
9 espions
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Spectateur assidu, j'aime l'ambiance particulière des salles dont la jauge est inférieure à 150 places, la proximité avec l'artiste. Je partage mes émotions plus que des avis techniques.
Son blog : http://www.jenaiquunevie.com
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Ses critiques

84 critiques
Arc en sexe, Prostitutions

Arc en sexe, Prostitutions

7/10
13
Arc en sexe – Prostitutions parle avec humanité de prostitué.e.s, de leur vie, de leur destin, parce que derrière chaque moment vendu d’un corps, il y a une personne, avec toute son humanité.

J’ai fait un voyage dans le temps, avec Arc en sexe. Au tournant des années 70-80, j’ai beaucoup travaillé chez un distributeur du boulevard de Sébastopol, nous avions ouvert une vitrine rue Saint Denis, haut lieu, à l’époque d’une certaine prostitution. Forcément, entre commerçants du quartier, quand le chaland se faire rare, on papote, on discute, on se lie. A l’époque, j’avais plusieurs copines putes (c’est le mot qu’elles employaient).

Louis XVI, Mamie Nova, Sandrine… J’en ai retenu de sacrées leçons de vie, des maximes. Des moments étranges, quand Sandrine venait le week end, en civil et avec ses enfants, leur acheter des disques, un walkman. La fois où j’ai livré en urgence un magnétoscope dans une pièce où… Les entendre discuter de travaux de maçonnerie tout en faisant des œillades aux passants. Les clients, aussi. Le papy souriant, qui venait une fois par semaine, à vélo, avec sa pince à pantalon, ne mettait jamais d’antivol, et qui, l’acte terminé, restait discuter tout l’après midi.

Leur vision de leur prostitution acceptée (elles disaient choisie), par opposition à celle de certaines autres filles qui la subissaient vraiment (elles disaient abattage). De leur conception d’un certain service public. J’ai reçu la pièce de Naïsiwon El Aniou avec beaucoup de nostalgie et d’émotion. La nostalgie de cette époque, l’émotion de voir des choses vraies, des choses qui n’ont pas changé. Arc en sexe, c’est une suite de moments de vie. Des femmes, des hommes, qui se croisent, se parlent. Des êtres humains. Dans une chambre, une vitrine à Amsterdam. Des femmes séparées de leur enfant à la naissance. Des femmes qui n’ont pas oublié leurs rêves de petites filles. Des êtres humains. Qui parlent, qui pleurent, qui rient. Qui aiment.

Des moments de vie joués, dansés, par six acteurs en alternance. Des moments de vie qui font des destins, celui du client/photographe, qui sait faire de beaux cadeaux, de ceux « qu’on ne mettra pas pour travailler ». Celui de Malika, avant elle s’appelait Gilles, son père l’a toujours appelée par le nom de son frère, sa mère a attendu d’être veuve pour l’appeler Malika. Celui de la prostituée sur Internet, qui pose sans raccrocher son téléphone, elle s’exhibe devant une webcam, elle reprend sa conversation une fois le temps terminé. Celui de la prostituée âgée, revenue des vitrines d’Amsterdam, elle n’arrivait plus à payer son loyer. Les longues soirées dans le froid, avec la concurrence des filles de l’est, qui ont encore moins de choix. On évoque le cas des enfants, des compagnons. Du jugement de la société. Voilà.

C’est surtout ça qui m’a plu dans Arc en sexe. La pièce décrit. Elle décrit la réalité, la réalité d’une certaine tranche de prostitution. Elle laisse de côté certaines autres tranches plus glauques, plus sordides. Elle passe un message de fraternité, d’humanité. Ces filles (pour 85 %, et les 10 % de garçons, et les 5 % de transgenres) sont des personnes, regardez les pour ce qu’elles sont avant de les juger pour ce qu’elles font. « Tu sais, quand je bosse avec mon cul, je peux faire autre chose avec ma tête, alors que toi, plus tard, quand tu bosseras avec ta tête… ». C’est pas dans la pièce, c’est dans mes souvenirs. Je les ai un peu pris dans la gueule. Vous avez l’esprit un peu ouvert ? Allez voir cette pièce.

Sans voyeurisme. Juste pour vous penser, la prochaine fois que vous en croiserez une, que derrière la prostituée, il y a une personne.
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Quelque part dans cette vie

Quelque part dans cette vie

8,5/10
221
Courez voir Quelque part dans cette vie avant que ça ne soit le succès de la saison, vous passerez pour un précurseur. Une belle histoire de liens qui se dénouent entre un homme âgé et une jeune femme en colère.

Édouard VII retrouve sa grandeur, enfin, et ça fait plaisir. Ces dernières années, je trouvais que Bernard Murat se laissait aller à la facilité, des textes lisses joués par des acteurs renommés qui cabotinaient en roue libre.
Quelque part dans cette vie est à l’opposé.
C’est d’abord une histoire, une histoire toute simple comme le sont les grandes histoires. Jacob Brackish, sévère professeur de musique et de littérature anglaise, vieillit, a besoin d’une assistante de vie, pour les six mois qu’il lui reste. Kathleen Hogan prend le poste. Par hasard ? Non. Pourquoi ? Allez voir la pièce. Vous verrez que l’histoire simple est une histoire forte, avec des mots forts.
Le texte d’Israël Horovitz a été adapté par Jean-Loup Dabadie, on sent la profondeur de l’un, la patte de l’autre, la mayonnaise prend, le talent de chacun exacerbe le talent de l’autre, on prend plaisir à le savourer.
Pierre Arditi et Emmanuelle Devos livrent un Jacob bourru, âgé mais pas vieux, une Kathleen pas si naïve, sous la baguette précise de Bernard Murat. Ils jouent dans la maison de Jacob, figurée sur scène avec son étage, qui donne une belle perspective à la pièce, elle la rythme.
À l’arrivée ? une histoire de vie, de vies. Une belle histoire, que je suis heureux d’avoir découverte. Je suis sorti nostalgique, touché, ému. Un peu rêveur.
« Le théâtre, c’est la dernière religion, religio, qui relie », dit Bernard Murat. Quelque part dans cette vie est une histoire de liens, une histoire d’apaisement. Une belle histoire.
Est-ce que ça va être le succès de la saison ? tous les ingrédients sont là.
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Octobre

Octobre

9/10
13
L’histoire d’une troupe d’Agit-Prop des années 30, mais qui jouait des textes de Prévert. L’occasion de se rendre compte qu’au fond, rien n’a changé, que c’est la résignation qui laisse le champ libre au repli sur soi.

J’allais voir un spectacle qui me parlait de Prévert, j’ai vu un spectacle qui me parlait d’Octobre donc de Prévert. Vous avez tous appris Prévert à l’école, certains se souviennent du scénariste des Enfants du Paradis, les plus cultivés du Prévert surréaliste. Mais le Prévert d’Octobre ? Oui, Octobre, la troupe qui jouait pour le peuple, pour diffuser les idées marxistes ?

La troupe d’Agit-Prop, des artistes qui s’engagent pour dire aux ouvriers qu’ils peuvent tout changer. Octobre est une pièce tripale, clivante. Une pièce jouée par une troupe de convaincus qui prennent plaisir à jouer ensemble, qui essayent de faire bouger les choses. Une suite de tableaux ciselés, qui racontent (une) histoire des années 30. Qui commence avec la Révolution d’Espagne et l’espoir, qui se termine avec le Front Populaire et la résignation. C’est une charge contre l’ordre établi, anti… colonialiste… militariste… cléricale…

Chacun en prend pour son grade d’un trait forcé, l’industriel (et sa femme bourgeoise), le pape, le policier, le juge, l’homme politique, les medias. C’est un hommage aux ouvriers qui savaient se mobiliser, une dénonciation des hommes politiques, surtout de gauche, qui ont abandonné le combat, qui ont conduit les ouvriers à la résignation. Octobre se veut un message d’espoir, parce que pour qu’il y ait de la colère, il faut qu’il y ait de l’espoir. Ou le contraire. Ca c’est le message de la troupe, de dire avec ces mots d’avant des choses de maintenant, de lutter contre la résignation. Si Octobre parle des années 1930, de la crise, de la montée des idées réactionnaires, du repli nationaliste, la troupe nous renvoie dans l’actualité, les derniers messages sont clairs, ce ne sont plus les titres ni les slogans 1930, ce sont ceux… de 2013, de 2018. On peut discuter de ce message, dans un monde où les métiers ouvriers disparaissent, où subsistent les métiers de soutiers, exercés par des gens invisibles et résignés. On peut épiloguer sur la façon dont les révoltes se polissent, s’institutionnalisent, s’embourgeoisent comme le chantera Brel plus tard. On ne peut douter de leur conviction. Moi qui aime les gens convaincus qui jouent avec leurs tripes, j’ai été servi. Avant d’être un message, Octobre est un beau spectacle, un spectacle de troupe, qui occupe chaque seconde de la représentation, un spectacle survolté emmené par des acteurs venus d’horizons très divers.

Un spectacle avec du jeu, de la chanson, de la musique. Avec une scénographie créative. J’ai reçu la pièce à plusieurs niveaux. La langue de Prévert, d’abord, déjà là, avec sa fraicheur, son naturel, Prévert, le poète qui avait « trop à dire pour pouvoir l’écrire ». Les tableaux, ensuite, tous poétiques, tous beaux, qui passent chacun un message fort auquel on ne peut échapper. Ces tableaux ont 80 ans, ils n’ont pas une ride, et au fond, pas grand chose n’a changé, les débats sont restés les mêmes. J’en ai apprécié chacun des tableaux. Faut-il en citer ? Citroën. L’hirondelle dont les enfants ne survivront que s’ils restent ensemble. Le pape et l’évêque ivre. Le happening du 14 juillet. Le tableau final, quand Prévert dit Compagnons des mauvais jours.

Un spectacle qu’on peut aller voir en famille. Baroudeur était là, qui s’est laissé emporter. Un spectacle qui a fait salle comble, qui a été très longuement applaudi.
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Coupables

Coupables

8/10
13
Dans une chambre, Quentin et Alexandre se retrouvent. Tour à tour, ils refont les dix dernières années, explorent la responsabilité de chacun, jusqu’à l’explication finale, violente, où le spectateur décidera qui, pour lui, est Coupables.

La scène de la Croisée des Chemins est petite, au contact des spectateurs. Le public entre dans la salle comme dans une (petite) chambre, pendant qu’il s’installe devant le lit, deux hommes s’y embrassent.
On évacue le sujet ? Oui, on voit deux hommes s’embrasser, se caresser, on voit des fesses, on aperçoit un sexe, et les rôles principaux jouent en caleçon pendant toute la pièce. Passé les « Ah oui ! », « Il faut oser », « Ah quand même », vous pouvez vous laisser embarquer par l’histoire.
Quentin a raté son train, il en a profité pour passer chez Alexandre, un ami / amour de faculté avec qui il est resté en contact / l’histoire n’est pas terminée. La pièce commence là, deux personnes se sont croisées pour un moment, ils ont cédé à l’envie physique du moment, ils trainent dans leur lit en discutant banalement. Ils parlent de Théo, troisième élément du trio d’inséparables qu’ils formaient à la fac, de Xavier, le plan cul du moment d’Alexandre.
Banalement jusqu’à la question de Quentin, « Depuis quand ça va pas ? », qui va changer l’ambiance, lancer le vrai sujet de la pièce. Quentin a trouvé une seringue dans les affaires d’Alexandre. Couches après couches, Quentin et Alexandre vont (se) raconter, (se) découvrir. Une année fondatrice en faculté, dix ans à plus ou moins longue distance, des (in)fidélités relatives, des demi-vérités successives, des vérités qui font mal. Une balle sur un flipper. Chacun réalise, prend conscience de sa responsabilité, fût-ce à distance, dans la vie de l’autre. Se sent coupable. Comme si les protagonistes de la trilogie de Lucas Belvaux se retrouvaient, se racontaient, se jugeaient.
Face à Alexis Bloch qui donne un Quentin manipulateur, parfois inquisiteur, tout en contrôle, Benjamin Gourvez est un Alexandre paumé, dont les émotions débordent. Jusqu’à l’arrivée de Mahmoud Ktari, un Xavier, sincère, presque trop gentil, qui sera là pour soutenir Alexandre dans l’explication finale.
A quelques minutes – sans doute nécessaires – près, la pièce évite le piège du pathos, de la lourdeur, c’est un moment dans deux vies, l’exploration d’une tranche de vie, la vie est comme ça, quand deux personnes s’expliquent, elles se jugent. Le texte est bon, adapté au moment de ces deux vies. Il est sincère. Passé les premières minutes de curiosité, j’ai été touché, ému. Je suis vraiment rentré dans la vie d’Alexandre, ses sentiments, ses blessures, ses fuites. J’ai vécu un bon moment de théâtre, de ces moments que j’apprécie, quand je repars avec le souvenir de la tranche de vie des personnages.
Le texte s’arrête au bon moment, laisse le spectateur trancher, qui est vraiment responsable, qui est, qui sont, Coupables.
Une pièce écrite et mise en scène par Alexis Bloch
A La Croisée des Chemins jusqu’au 3 mars 2018 – vendredi et samedi à 21h30
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Premier Amour (Nesle)

Premier Amour (Nesle)

8,5/10
17
Au Théâtre de Nesle, Pascal Humbert réussit l’ascension difficile de Premier Amour, une nouvelle de Beckett écrite au moment de sa vie où il décide de se tourner vers la littérature, publiée après qu’il a reçu le prix Nobel. A voir par ceux qui savent se laisser emporter quand la musique d’un beau texte est restituée avec talent.

Samuel Beckett écrit Premier Amour à 39 ans et le publie à 65 ans. Un texte écrit avant la notoriété, publié juste après l’attribution du Prix Nobel de Littérature. Une nouvelle, pas une pièce de théâtre. Un texte brut, sans indications de jeu, de mise en scène. Un texte précis, ciselé. Une sorte de montagne, de celles qu’on ne remarque pas par leur altitude, dont on se dit en arrivant au sommet que l’ascension en était beaucoup plus dure qu’anticipé. D’autres, en leur temps, s’y sont plantés. Pascal Humbert, sous la direction de Mo Varenne, fait l’ascension, et la réussit avec talent. Premier Amour, c’est l’histoire d’un homme qui se raconte. Un homme un peu hors du monde.

Un homme étriqué, qui préfère se promener dans les cimetières, pour qui les dates sont des choses sans importance. Un homme qui a vécu dans une chambre de la maison de son père, qui la quitte à la mort de celui-ci. Un homme qui porte encore le chapeau de son père. Un homme qui rencontre, sur un banc, dans un cimetière, Lulu, une femme qui va l’héberger, l’entretenir.

Etait-ce de l’amour ? Cet amour était-il trop pesant ? Il va le polir, l’user, jusqu’à ce qu’il n’en reste que le cœur, devenu dur et lisse, mais ce cœur peut-il encore aimer ? Qui peut le savoir. Le texte se termine sur ce constat, « Il m’aurait fallu d’autres amours, peut-être, mais l’amour… ça ne se commande pas ».

Sur scène, un banc. Au dessus, des feuilles, de papier, accrochées à un fil rouge par des pinces à linge. L’occasion de bouger, de saisir un instant, de le jeter en boule dans un coin de la scène. On est dans l’univers intime d’un homme, si tant est qu’un banc dans un cimetière puisse être l’intimité d’un homme. Un homme qui se mouche, mange, boit, pisse. Premier Amour from Humbert Pascal on Vimeo.

En écoutant Pascal Humbert, j’étais dans une vallée, j’entendais une moto faire l’ascension d’un sommet. Un sommet des Vosges, qui ne paye pas de mine, qu’on ne remarque pas, pas un sommet réputé des Alpes dont l’image est internationale. J’entendais la musique du texte, j’entendais cette moto remonter la vallée, plus vite, plus lentement, qui tournait d’un côté, de l’autre. Qui ralentissait pour prendre le temps de voir un détail, qui accélérait dans les lignes droites. Un moteur qui montait sans hésiter dans les tours, frôlant le surrégime quand il fallait vraiment ralentir brutalement. Avec des hésitations, des remords, quand elle prenait un virage sur un rapport un peu haut, un peu bas. C’est au comédien de saisir la musique du texte, de la restituer pour l’oreille du spectateur, pour que le texte arrive à saisir l’attention du spectateur.

Un grand Bravo à Pascal Humbert pour avoir joué cette musique avec talent. La salle était clairsemée, elle a applaudi chaleureusement, longuement.
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