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Liliane Orvar
Liliane Orvar
Bleue
53 ans
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Ses critiques

4 critiques
Max Bird, L'encyclo-spectacle

Max Bird, L'encyclo-spectacle

9/10
111
Le one man show est un exercice artistique différent du théâtre. Ce n’est pas ce que je préfère, j’ai souvent une impression de déjà-vu, déjà entendu, les thèmes abordés, la manière de les présenter, font rarement preuve d’une grande originalité et j’oserais même dire : d’une grande finesse. Alors découvrir dans ce domaine un nouvel artiste capable de nous entraîner dans un univers bien particulier, et doté d’une originalité forte, et d’un grand talent, c’est un réel bonheur.

C’est un peu par hasard que je me suis retrouvée au spectacle de ce drôle d’oiseau qui se fait appelé Max Bird. Première constatation, ce garçon a tout pour lui : une forte présence, un charisme indéniable, une véritable élégance, un sourire craquant, une silhouette élancée. Il ne rappelle personne, il est lui-même. Mais au-delà de l’aspect physique c’est son talent qui nous séduit. Il sait tout faire sur le plan scénique. Toujours en mouvement, sautillant, virevoltant, follement expressif, il possède une maîtrise du geste, une incroyable plasticité et, surtout, une science aiguë du mime.

L’Encyclo-spectacle, c’est le nom de son spectacle, nous emmène pendant une heure à la découverte des légendes égyptiennes, de la Grèce antique, de la sélection naturelle, et aussi, des dinosaures. Max Bird est un grand fan de Jurassic Park, et imite à merveille le velociraptor. Il nous expose les effets d'une molécule d'alcool sur le corps humain, nous explique comment différencier manchots et pingouins, tout est scientifiquement exact et surprenant. Curiosités zoologiques, histoires antiques, jeux vidéo…oui, cet oiseau nous a impressionnée par sa manière de faire jaillir le rire de la science, de la connaissance. Beaucoup de professeurs gagneraient à voir ses exposés D’ailleurs les ados dans la salle étaient les premiers conquis, aussi enthousiastes que les parents. C’est à noter car les vrais spectacles à voir en famille ne sont pas si courants.

L'humoriste nous parle également, avec justesse et émotion, d'un petit garçon qui rêvait de devenir biologiste, passionné d'Amazonie. Un beau fragment de vie, extrêmement touchant, et une très belle manière de clore un spectacle intelligent, très drôle, honnête et sensible. Oui c’est bien différent de ce qu'on a l'habitude de voir dans ce domaine. Un vrai un moment de bonheur, de partage et de joie. Avec cet oiseau au moins le one man show vole haut !
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Roméo et Juliette (Manon Montel)

Roméo et Juliette (Manon Montel)

8,5/10
100
Deux amants nés sous une mauvaise étoile.

Faut-il se battre contre les déchaînements de la fatalité ? Quelle est la part de ce que nous subissons, de ce que nous choisissons ? Sommes-nous les maîtres de notre destinée ? Si vivre c’est choisir, mourir n’est-ce pas choisir aussi ? C’est sous cet angle, celui du choix, que Manon Montel, comédienne, metteuse en scène et fondatrice de la compagnie Choukenko aborde le mythe de Roméo et Juliette.

Sa mise en scène, axée sur la problématique de la fatalité, sur la dualité entre la vie et la mort, nous emporte sur des mers de tempêtes propres à l’univers shakespearien. Sur ces éléments passant sans cesse du calme au déchaînement, vogue un navire à bord duquel un équipage théâtral nous invite à monter. Sept comédiens pluridisciplinaires, à la fois acteurs, musiciens et danseurs nous content cette émouvante histoire de la naissance et de la souffrance amoureuse. Car « Jamais il n’y eut d’histoire plus malheureuse que celle de Juliette et de son Roméo » disait William Shakespeare. Mais malgré son dénouement tragique la pièce reste avant tout un bel hommage à la vie et cette version donnée au théâtre des Béliers Parisiens est aussi un formidable hommage au spectacle vivant.

Dans cette fuite en avant qui emporte les personnages, ces extrêmes qui s’attirent et se repoussent, cette histoire qui oscille du tragique au comique, la mise en scène instaure un puissant jeu de contrastes, souligné par une composition musicale originale qui met en miroir les rythmes dansants et les morceaux funèbres. A la musique s’ajoute une chorégraphie sensuelle, délicate et fougueuse. Deux danses illustrent de manière symétrique la nuit de noce et la mort des amants. La musique et la danse sont au cœur de ce spectacle, véritables pivots harmonique et corporel elles nous emportent aussi dans ce tourbillon d’émotions. Un décor épuré, des costumes intemporels, des lumières ciselées, font rêver le spectateur et l’entraînent dans cette histoire mythique, traitée avec modernité et émotion. Une émotion qui naît des mots, de la musique, des mouvements, de l’attraction comme de la répulsion, de l’énergie la plus farouche et de la détresse absolue.

Cette adaptation de Roméo et Juliette nous emporte dans un univers plein de poésie, d’esthétisme, nous bouscule dans un choc d’émotions, entre le tragique et le comique, la vie et la mort, le trivial et le lyrisme, l’amour et le macabre. Cette lecture de l’histoire mythique des amants de Vérone est empreinte de sensibilité de modernité, elle est portée par une fougue et une folie qui nous touchent au cœur. C’est un bien beau spectacle.
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Madame Bovary

Madame Bovary

8,5/10
242
Une Madame Bovary qui fait bouger les lignes classiques.

Madame Bovary c'est l'histoire d'une femme mal mariée, de son médiocre époux, de ses amants égoïstes et vains, de ses rêves, de ses chimères, de sa mort. C'est l'histoire d'une province étroite, dévote et bourgeoise. C’est un livre offensif, corrosif, pour lequel Flaubert a été condamné pour « Outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes mœurs », qui a bouleversé le roman français. C’est une œuvre majeure de la littérature nationale et mondiale.

Reprendre un tel monument sur la scène du théâtre de Poche pouvait paraître présomptueux voire bien léger, en tout cas très audacieux.
Hé bien justement c’est audacieux, léger, enlevé, inattendu. Quatre comédiens, une femme et trois hommes, content, chantent, incarnent la grande épopée d’Emma Bovary et nous emportent dans leurs dialogues et leurs musiques.
L’adaptation (Paul Emond) a gardé le fil qui tisse ce drame : celui d'une femme qui étouffe et découvre soudainement la rage de vivre, la révolte romanesque d’une héroïne qui refuse de se résigner à sa condition et cherche, quel qu’en soit le prix, à faire l’expérience sensuelle et exaltante d’une vie où figurent l’aventure, le plaisir, le risque, la passion. Mais, ce brillant travail de réécriture ne propose pas une transcription fidèle du chef-d’œuvre de Flaubert, c’est plutôt une fantaisie légère dans sa forme, enlevée dans son rythme, décalée, audacieuse dans son esprit, qui nous emporte dans une relecture, un refus de standardisation et impose un regard différent, actuel sur l’œuvre. Emma (Sandrine Molaro) incarne ici avec brio le bovarysme du 21e siècle. Si l’insatisfaction est toujours forte et présente, la dimension moralisatrice du roman est abandonnée, nous sommes en 2015. On retrouve avec plaisir la description de la bêtise de la petite bourgeoisie, avec ses notables, mesquins et corrompus.

La mise en scène (Sandrine Molaro et Gilles-Vincent Kapps) dépouillée et inattendue qui rompt avec les standards d’adaptation des textes classiques, sert efficacement le découpage composé d’une succession de saynètes, traitées d’une façon cocasse et humoristique.
Faire bouger les limites d’une œuvre, la désacraliser pour mieux la célébrer, l’enjeu n’était pas si simple. Le pari est gagné par ces quatre acteurs talentueux qui nous emmènent dans l’histoire classique et hyper connue de Madame Bovary et parviennent pourtant de nous surprendre. C’est une réussite qui rend hommage à l’esprit et à la beauté du texte et à ce que Flaubert voulait rendre compte de l’âme humaine. Oui on s’éloigne du chef d’œuvre, du style et de la profondeur de l’œuvre. Cette Emma Bovary nous paraît souvent bien frivole. Mais il y a tant de bonne humeur dans cette entreprise et tant de talents sur le petit plateau du Poche-Montparnasse, que l’on est certaine que même les inconditionnels de Gustave Flaubert en accepteront le principe et seront séduits par ce spectacle.
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Mariage à l'Italienne (Filumena Marturano)

Mariage à l'Italienne (Filumena Marturano)

7/10
115
Ils furent heureux et eurent trois beaux enfants.

Filumena et Domenico n’ont rien de deux tourtereaux qui viennent à peine de convoler en justes noces. Et pourtant, le bourgeois napolitain vient juste d’épouser l’ancienne prostituée. Il faut avouer qu’elle l’a bien eu. A l’article de la mort, elle a convoqué le prêtre pour l’unir, en guise d’adieu, à l’homme qui partage sa vie depuis vingt-cinq ans.

Domenico pensait ne prendre aucun risque en accédant à cette dernière volonté, mais à peine bénie, voici que Filumena renaît sans vergogne et en pleine forme. S’ensuivent insultes et menaces, Domenico n’appréciant pas du tout de s’être fait ainsi berner. Mais tout finira … par un autre mariage.

Cette comédie d’Eduardo de Filippo est riche en rebondissements, en scènes cocasses mais aussi en moments touchants.

Ici, l’approche universelle adoptée par le metteur en scène (Patrice Marie) est à saluer, on ne sombre pas dans le pastiche napolitain. Il est aidé en cela par l’universalité des propos : une interrogation concernant la recomposition de la famille, les rapports homme femme, toujours d’actualité. Mais on aurait aimé un peu plus de subtilité dans son traitement qui découpe l’intrigue en séquences simplistes : colère, pathos, amour et qui fait appel à la facilité : musiques larmoyantes, transformation sans nuance des personnages, scénographie sans inventivité. On aurait aimé un questionnement sur la vérité et le mensonge, sur la sincérité ou non des sentiments, sur le calcul de Filumena, la résignation de Domenico. Ici pas de doute, pas de soupçon tout est noir ou blanc, on passe de la colère à l’amour, circulez c’est terminé, Ils furent heureux et eurent trois beaux enfants.

Ces éléments grinçants, ces clairs-obscurs, que l’on trouve dans le texte sensible et cruel de De Filippo manquent dans ce parti-pris trop simpliste et c’est dommage. Si l’ensemble se regarde tout de même avec un certain plaisir trop peu de passages nous surprennent ou nous questionnent.

Pourtant le couple Filumena (Lyne Mucig) et Domenico (Alain Marcel) fonctionne bien. L’intensité du jeu, la complicité des acteurs, leur sincérité auraient permis de les amener sur des chemins plus tortueux, plus malicieux, plus « filippiens ».
Faut il voir dans le titre choisi « Mariage à l’Italienne » une volonté délibérée de s’éloigner de l’auteur ? Le film de Vittorio de Sica, avec Sophia Loren et Marcello Mastroianni est certes adapté de la pièce mais bien éloigné de cette dernière.

Alors, cette version de Filumena Marturano, donnée actuellement à La Manufacture des Abbesses a au moins un mérite : celui d’exister, cette pièce extrêmement populaire en Italie est en effet trop peu jouée en France. Elle donnera peut-être envie à certains de mieux connaître Eduardo de Filippo, auteur adulé dans son pays, dramaturge humaniste, oscillant entre l’exceptionnel et le quotidien, l’humour et les préoccupations sociales, dont les oeuvres drôles, tendres, populaires sont aussi empreintes de subtilité et de férocité. Considérons là comme un prélude, plutôt agréable, à une lecture plus profonde.
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