- Théâtre contemporain
- Théâtre Libre
- Paris 10ème
Tom à la ferme
- Théâtre Libre
- 4, boulevard de Strasbourg
- 75010 Paris
- Strasbourg Saint-Denis (l.4, l.8, l.9)
Tom, un jeune publicitaire, se rend à la campagne pour les funérailles de son amant.
Là, il rencontre pour la première fois la famille du défunt : la mère, qui n'a aucune idée de qui il est et de ce qu'il représente pour son fils, et le frère, dont le principal souci est de cacher la vérité à tout prix, lui volant par là-même son deuil.
Les bouts effilochés de la vie de Tom et de ceux de la mère et du frère du défunt, cherchent par instinct, par survie, à se nouer à quelque chose d'autre, à un autre bout de fil effiloché. Peu importe qui. Peu importe quoi. L'autre devient en partie synonyme de celui qui n'est plus là ; un frère, un fils, un amant. Pour Tom, cet endeuillé en perte de repères, les mensonges deviennent des vérités et les coups, des caresses. Une pièce avec de la violence et du désir, des remords et des regrets, mais aussi des touches d'humour.
Tom est un jeune homme de Montréal. Son compagnon est décédé d’un accident. Il part dans la famille de son compagnon dans la campagne québécoise. Il arrive dans une ferme isolée. La mère, éprouvée, ne connait pas la vie de son fils et ne connait pas l’existence de Tom. Francis, le frère de son compagnon, menace Tom pour qu’il ne raconte pas leur relation. Francis est un homme rustre, violent et homophobe. Il vit dans des principes traditionnalistes et n’a comme recours que la violence. Le compagnon de Tom avait inventé une relation avec une femme, une collègue de travail. Tom assiste à la cérémonie, garde le secret de sa relation et reste dans la ferme. Son séjour démarre une relation ambigüe avec Francis basée sur la violence et l’attraction mutuelle. Chacun cherche l’image du défunt. Une relation pseudo amoureuse nait. Cette ambiguïté sera toujours empreinte de violence.
L’histoire est connue par le film de Xavier Dolan. Toutefois, je n’aime pas la fin de l’histoire avec l’apparition de la fausse compagne et la suite. Ce qui est bien mené est cette ambiguïté dans l’attraction réciproque, de la recherche simultanée de continuer à faire vivre le défunt. La relation est toxique jusqu’à accepter l’inadmissible.
Personnellement, je trouve l’arrivée de la fausse fiancée inutile. C’est à ce tournant que l’histoire me plait moins.
L’interprétation est très juste globalement. C’est bien joué. Cette crispation permanente est bien présente. La tension est bien rendue. J’ai aimé le mélange de dialogue entre la voix intérieure et la conversation entre les personnages. J’ai trouvé la prestation de la mère excellente. La mère sait sans vouloir savoir. Les autres feront tout pour cacher ce que sait déjà la mère.
La mise en scène est plutôt simple. Le tout est basé sur l’interprétation des acteurs.
Je suis bien rentrée dans l’histoire et dans la tension présente sur scène même si la fin m’a paru un peu longue.
Pièce merveilleusement servie par 4 comédiens très talentueux, au jeu intense et débordant d'émotions.
Courez-y : la dernière est dimanche !!!!
