- Théâtre contemporain
- Lucernaire
- Paris 6ème
To be Hamlet or not

- Lucernaire
- 53, rue Notre-Dame-des-Champs
- 75006 Paris
- Notre-Dame-des-Champs (l.12)
Année 1598 – Elseneur – Danemark : Hamlet, prince prisonnier de ses sombres pensées, ne cesse de vivre et revivre sa tragédie, telle une journée sans fin.
Il rêve d'Ailleurs mais sans cesse ses pensées se brisent sur les remparts de la réalité. Suite à une étrange rencontre, Hamlet découvre qu'il n'est qu'un personnage de papier au destin écrit par son auteur. Il tente alors de se rebeller, de modifier le cours de son histoire mais son entourage et la force de l'écriture – c'est Shakespeare tout de même ! – l'en empêchent. Il entreprend un voyage impossible, aux sources de la création.
To be Hamlet or not est un voyage initiatique, une quête héroïque qui mène Hamlet aux limites de lui-même, là où commence sa liberté.
La critique de la rédaction : 6/10. Une pièce pleine de bonnes idées mais pas totalement convaincante.
Elle débute de manière très originale avec une fausse improvisation des acteurs, qui font tirer le thème de la pièce à une main innocente du public. Ah quelle chance, c’est bien Hamlet qui sera notre héros d’un soir !
C'est intéressant de voir Hamlet vivre d’autres aventures, hors du chef d'œuvre de Shakespeare. Il essaye d'échapper à son tragique destin mais risque fort de le regretter ! Résoudre un problème va en créer d’autres.
De nombreuses références à de grandes oeuvres viennent s'immiscer dans le récit. Ça part un peu dans tous les sens, les rebondissements surprennent. J'ai apprécié la trame de l'histoire et les questions qu'elle soulève sur l'identité, la littérature, les héros littéraires de la culture populaire.
En revanche j'ai moins été séduit par les dialogues et l'humour. Tout comme le jeu d'acteur, un peu criard par moment. Je n’ai pas trop aimé les personnages de Moby Dick et de la Lady, interprétés de manière un peu grossière à mon goût.
Une mention spéciale au décor en plateau tournant qui autorise des effets de style inédits. Les petites trouvailles de la mise en scène et en lumières maintiennent attentifs tout du long.
J'ai passé une soirée agréable mais pas inoubliable.
C'est intelligent, étonnant, original, avec une sensation de fraicheur et de spontanéité qui collent bien avec le propos de la pièce, écrire une nouvelle page.
Commence une quête loufoque où se mélange le texte de la tragédie originale avec du "grand n'importe quoi" empruntés à différentes œuvres ( En attendant Godot, ...) et à l'imagination délirante de Charlotte Rondelez.
Autant le dire, ce n'est pas le genre de spectacle que j’apprécie le plus, et pourtant là, les situations décalées, les dialogues absurdes et les clowneries des acteurs prennent, j'y ai ri vraiment de bon cœur.
J'ai bien aimé.
Les pièces de Shakespeare ont inspiré de bien nombreux metteurs en scène. Ainsi sur les planches, on a pu voir des versions rock, rap, électro, années 60.... Aucune limite pour rendre hommage ou déshommage à cet auteur du 17ème siècle. D'ailleurs, c'est pour cela que Charlotte Rondelez, metteuse en scène, auteure, co-directrice du théâtre de Poche et de la compagnie des Eclanches a décidé de donner de la liberté à Hamlet. Pourquoi devrait-il toujours mourir tout comme sa belle Ophélie, son père, ses amis?
Vous ne vous demandez jamais ce que deviennent les personnages de vos livres? Ne souhaitent-ils pas avoir une autre destinée? Hamlet en a ras le pompon de la tragédie. Alors lorsque Pip de Moby Dick débarque et le convainc qu'il n'est pas qu'un personnage de roman et qu'il peut changer son futur, il se met à réfléchir. Un livre va l'aider à prendre une décision après une petite aventure dans le monde d'Alice au pays des merveilles et une discussion avec un champignon. Mais les choix impliquent forcément des conséquences. Alors lorsque "Hamlet" devient "Claudius" de Shakespeare, ce n'est pas acceptable. D'autant plus, que sa belle et sa mère n'ont pas été épargnées par le malheur. L'aventure ne l'effraie pas, bien au contraire.
L'écriture et la mise en scène de Charlotte Rondelez sont intelligentes, malignes, pétillantes servies par des comédiens extrêmement talentueux. Ils sont capable de changer de personnalité, de rythme, de vêtements à une vitesse et une technicité fabuleuse. Pauline Devinat, Céline Espérin, Julien Le Provost, Harold Savary et Cédric Villenave m'ont emmené avec un enthousiasme très communicatif dans leur univers totalement loufoque et ô combien drôle. Les yeux grands ouverts et le sourire toujours au coin des lèvres, j'étais totalement subjugué par ce récit.
En plus, la mise en scène est incroyable avec juste le plateau tournant actionné par les comédiens qui incarnent à la fois les personnages et les acteurs qui improvisent. Les références au cinéma avec pleins de clin d'oeil sont discrets et très bien trouvés. Tout comme la musique discrète et ô combien importante. Lorsqu'Hamlet court et fuit avec son ami le champignon où lorsqu'il court dans les rues de New-York, la musique accompagne avec perfection les mouvements silencieux. Une véritable plongée dans les mondes parallèles que la rythmique favorise très bien.
Un incroyable spectacle qui donne la banane avec des comédiens stupéfiants. Il serait dommage de passer à côté de ce cri de Liberté. Vous savez ce qu'il vous reste à faire pour prendre une bonne dose de bonne humeur dans un esprit totalement décalé. Allez au Lucernaire, vous serez charmé par des grains de folie.