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Oublie-moi
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Il était une fois une histoire d’amour entre Jeanne et Arthur. Une histoire parfaite. Parfaite jusqu’à ce que Jeanne demande à Arthur d’aller acheter du lait et un timbre. C’était pourtant simple à retenir. Il était une fois une histoire d’amour qu’Arthur aurait aimé ne jamais oublier.
Une histoire d’amour, il ne faudrait jamais pouvoir l’oublier…
Les grands gagnants des Molières 2023 avec 4 statuettes : Spectacle privé - Mise en scène de théâtre privé - Comédien et comédienne dans un spectacle de théâtre privé.
Marie Julie Baup et Thierry Lopez ont touché aussi bien les professionels que les spectateurs avec cette histoire d'amour particulièrement intense.
L'AVIS DE LA REDACTION : 9/10
Words don't come easy !
Cà démarre comme un conte de fées.
C'est un drame romantique et cruel à la fois, une histoire drôle et poignante où tout le monde se retrouve.
Une histoire simple de maladie, d'amour, de courage, de peur aussi .....
Ce qui est beau dans ce spectacle, c'est le refus du pathos malgré la tristesse.
C'est aussi une magnifique complicité entre 2 comédiens, un jeu sans aucune affectation, un naturel époustouflant.
Le sourire de Thierry Lopez crève l'écran, Marie Julie Baup est solaire.
Leur mise en scène leur colle parfaitement à la peau, ils se caressent, s'effleurent et s'embrassent même et surtout quand c'est dur.
On y croit, on y croit tellement !
Sylvie Tuffier
On l'a porté aux nues comme jamais, et... j'ai été très déçu.
On passe un bon moment, attention.
Les situations face à la maladie paraissent très réalistes.
Mais la pièce est linéaire, on n'est jamais surpris, tout est attendu, voire prévisible.
Les comédiens sont bons (Arthur Dupont et Charlie Bruneau), mais je n'ai pas cru à la construction de cette histoire d'amour, et donc je n'ai pas cru à la force de cette relation. Ca m'a semblé très artificiel, des émotions souvent factices...
Je me dis qu'avec Marie-Julie Baup et Thierry Lopez, je n'aurais pas forcément eu le même ressenti.
L'investissement des créateurs doit jouer pour beaucoup dans la qualité du spectacle.
En résumé, très surcôté.
Ensuite, le décor et la mise en scène (lumière, déplacements, ...) collent parfaitement : on est avec eux de la 1ere minute à la dernière c'est rythmé.
Surtout, c'est intéressant. Le sujet nous interpelle quand il ne nous préoccupe pas ... On ressort en réflexion sur la vieillesse, la maladie, l'amour, ... LE théâtre quoi !
Alors pourquoi pas 10 ? parce que j'ai toujours une réticence sur les pièces avec des micros ; on gagne en intimité (forcément) mais on perd un peu ce qui fait le théâtre, selon moi. Et puis, un petit côté scolaire avec les sessions chez le médecin. Seule fois où je me suis un peu sorti de la pièce (je crois que j'avais compris sans me le répéter 3 ou 4 fois)
Cà démarre comme un conte de fées.
C'est un drame romantique et cruel à la fois, une histoire drôle et poignante où tout le monde se retrouve.
Une histoire simple de maladie, d'amour, de courage, de peur aussi .....
Ce qui est beau dans ce spectacle, c'est le refus du pathos malgré la tristesse.
C'est aussi une magnifique complicité entre 2 comédiens, un jeu sans aucune affectation, un naturel époustouflant.
Le sourire de Thierry Lopez crève l'écran, Marie Julie Baup est solaire.
Leur mise en scène leur colle parfaitement à la peau, ils se caressent, s'effleurent et s'embrassent même et surtout quand c'est dur.
On y croit, on y croit tellement !
Avec légèreté et humour dans une conjugaison parfaite, le sujet délicat de la maladie pour les uns et absorbant pour les autres, vogue sur les vagues d’un océan ravageur aux lames de fond puissantes, que notre couple d’amoureux traverse dans une communion bouleversante.
Pomme, labrador, gazon
Dans un décor aux couleurs acidulées, changeantes comme les couleurs d’un pommeau de douche qui vous annonce la température, Jeanne et Arthur dans des allers et retours rythmés au son de la musique pop, sur un ton joyeux, nous racontent leur rencontre jusqu’à l’épuisement d’une maladie qui vous ronge de l’intérieur sans pouvoir la contrôler.
Une maladie avec ses différents stades, à l’évolution inexorable qui s’affiche sous le nom terrifiant d’Alzheimer.
Pomme, labrador, gazon
Une comédie romantique pour deux êtres solaires qui avaient tout pour être heureux : un vrai conte de fées qui nous emporte dans une joie communicative, à la jalousie naissante.
Sur une drague musicale des plus lourdes, Arthur fait la connaissance de sa future, Jeanne, dans un bar en la provoquant par le simple geste de lui jeter à la figure le contenu de son verre.
Une approche pas très conventionnelle, romantique, me direz-vous, mais apparemment efficace puisque ce jet a scellé leur union.
Le point de départ d’une très belle histoire d’amour, rayonnante de joie, qui procure de la dopamine à profusion mais qui se transformera en endorphine.
Pomme, labrador, gazon
Qui y-a-t-il de plus compliqué que d’aller acheter du lait et un timbre ?
Car Jeanne n’aime son thé qu’avec une larme de lait et doit expédier une carte de vœux.
Eh bien pour Arthur, c’est le début d’un périple qui va progressivement l’amener à combattre l’oubli.
Un état sournois qui avance à petits pas sans jamais vous brusquer. Un état qui vous rend vulnérable, dépendant.
Pomme, labrador, gazon
C’est dans un langage de tous les jours, d’une génération dont on pourrait penser qu’elle est à l’abri que nos deux amoureux à l’orée de leurs vies vont nous communiquer avec humour et tendresse les différents stades de cette maladie qui vous bouffe lentement de l’intérieur sans pouvoir en mesurer sciemment les effets, interférant de plus en plus dans les tâches quotidiennes, pour ne plus pouvoir au final les maîtriser.
Du stade 1 avec aucune déficience notoire au stade 7 caractérisé par un déficit cognitif très sévère, Jeanne et Arthur vont dans un amour inconditionnel, traverser toutes ces épreuves.
Une Jeanne tellement amoureuse qu’elle ne baisse pas les bras et qu’elle soutient comme elle peut cet Arthur attendrissant aux yeux de cocker qui malgré tout, lui, lui apporte une étincelle de vie dans ses yeux reconnaissants.
Pomme, labrador, gazon, oui bon on a compris, compris quoi ? Trois simples mots que vous avez depuis longtemps retenus au point de plus y faire attention, au point même de vous agacer. Eh bien pour Arthur ces trois simples mots vont devenir au fil du temps avec ses rencontres du médecin qui le suit un vrai problème de mémoire. Un fil conducteur qui pourrait bien éteindre le sourire si gratifiant d’Arthur.
D’une simple mauvaise grippe qui aurait pu laisser penser que ces compréhensibles oublis seraient dus à la fatigue, au stress de la vie, eh bien les tests pratiqués vont aller à l’encontre de ce diagnostic des familles. Le MCI fait son apparition pour s’implanter de façon définitive et les Post-it aussi.
Beaucoup d’émotions dans le jeu solaire de Marie-Julie Baup et Thierry Lopez. On ne s’ennuie pas un seconde, on rit, on est en admiration devant une telle complicité, on a les poils qui se dressent, les larmes qui pointent le bout de leur nez (ah Bernard quand tu nous tiens !).
Un vrai bonheur que d’assister à cette rencontre foudroyante de plaisir. Un uppercut en pleine figure qui fait apprécier la vie à sa juste valeur, celle de tous les jours avec ses imperfections mais qui est tellement belle quand la maladie ne vient pas s’insinuer dans son sillage.
Une mise en scène très cartoon et un jeu sublimés par les costumes de Michel Dussarat dans une scénographie de Bastien Forestier éclairée par Moïse Hill et sur une partition musicale qui dans ce cas de figure tient une place essentielle, celle de Clément Léotard.
Pauline Tricot en support de cette mise en scène donnera la touche finale à cette très belle histoire d’amour qui restera gravée dans nos cœurs.
Une pépite de vie, d’amour, qu’il ne faut sous aucun prétexte passer à côté dans ce festival d’Avignon Off saluée par une ovation debout plus que méritée !
En bref, un couple amoureux découvre que Arthur est atteint d'altzeimer entre 25 et 30. Nous suivons la rencontre du couple, puis la découverte de la maladie, et enfin la progression de la maladie.
Ce qui m'a plu :
- la mise en scène est géniale, notamment le jogging de Jeanne en arrière fond
- les comédiens sont très talentueux, j'ai adoré le jeu de Jeanne, rien de plus crédible comme couple qui se rencontre et s'aime à une époque moderne
- l'auteur termine l'évolution de la maladie à la phase 7, alors que je pensais qu'il irait jusqu'à la phase 10, ca m'a rassuré, car je n'étais pas prête pour les dernières phases
Sur la maladie, le texte montre bien :
- lors de la découverte de la maladie : la volonté des proches d'aborder le problème de manière scolaire, de se battre en mettant en place "ce que disent les médecins" (ex : sur la stimulation intellectuelle, Jeanne met en place des "débats" pour stimuler Arthur) elle met en place un plan d'action contre la maladie
- "l'exaspération" des proches face à la maladie : Arthur oublie tout, et c'est un enfer pour les proches qui parfois perdent leur sang froid
- la fuite en avant du patient, qui "ment" à son médecin
Super pièce, qui sait tourner en joie les sujets les plus lourds.