- Danse / Cirque / Autres
- Théâtre le 13ème Art
- Paris 13ème
Murmures des murs
- Aurélia Thierrée
- Jaime Martinez
- Antonin Maurel
- Théâtre le 13ème Art
- 30, avenue d'Italie
- 75013 Paris
- Place d'Italie (l.5, l.6, l.7)
Vous devez partir madame, vous devez partir ! Avec deux complices, la fugueuse organise les métamorphoses, invite au voyage au centre d'une terre fabuleuse.
Elle disparaît dans l'un des cartons de déménagement qui jonchent le sol. Elle traverse le temps, l'espace et les murs. Monte-en-l'air, elle escalade les façades, pénètre les chambres fortes des secrets. Elle se laisse piéger par les murs. Ils ont une âme et des histoires, du vécu. Aurélia Thierrée fuit, échappée au pays des merveilles dans une Venise déserte. Danses, acrobaties et fantasmagories, les murs prennent vie, elle en est l'actrice ou la spectatrice.
La critique de la rédaction : Pour un public averti. Un spectacle étonnant et d’une grande originalité. Sans être totalement conquis, nous sommes sortis de notre zone de confort et avons fait une belle découverte.
Nous avons rarement vu une troupe jouer autant avec son décor. C’est lui aussi un acteur du spectacle.
L’auteur et l’interprète veulent parler des secrets, et se demander « dans quelles mesures nous ne devenons pas les villes dans lesquelles nous vivons ». Nous sommes plongés dans un univers entre le rêve et le cauchemar, avec des immeubles mobiles, des créatures étranges, des hommes masqués aux visages gris qui se transforment de manière très fluide. Nous n’y comprenons pas grand-chose, sommes complètement perdus par les nombreuses absurdités.
Avec des tours de magie, de la danse, un petit peu de cirque, et une actrice principale très talentueuse, nous passons de surprise en surprise. Les tableaux s’enchainent, nous avons particulièrement aimé celui dans la mer, drôle et poétique à la fois.
Nous avons malgré tout eu le temps de nous ennuyer plusieurs fois. En effet, il manque une trame narrative et le fait que ce soit un spectacle muet avec seulement un accompagnement musical crée un petit vide.
Aurélia Thierrée nous plonge dans un monde visuel et sonore dès les premières minutes de son spectacle.
Nous sommes donc en immersion dans l’univers imaginaire et onirique qu’elle a su créer.
Un univers où tout est faux mais pourtant tellement réel.
En effet, nous pouvons voir que la majorité de la scénographie est constituée de toiles qui rappellent à la fois le palais à volonté théâtral et les décors « studio de cinéma ».
On y croit bien que tout porte à nous dire que ce n’est pas vrai. La théâtralité est en effet soulignée en mettant au jour les artifices utilisés.
Au début du spectacle, on voit Aurélia Thierrée au milieu de cartons de déménagement. Elle est également entourée de deux autres hommes (Jaime Martinez, Antonin Maurel) qui semble être des déménageurs. Ces derniers l’incitent très fortement à terminer de tout emballer et de partir.
Les objets sont rebelles. Ils font tout pour ne pas être mis dans des cartons. Par exemple, les chaussures qu’elle retire pour les ranger se retrouvent à nouveau à ses pieds, le carton est vide.
Tout semble s’opposer à ce déménagement.
Elle part dans une rêverie. Elle anime des êtres pas si humains que ça. Elle se promène à travers les murs, poursuivie par une réalité à laquelle elle aimerait échapper. Cette réalité à qui elle dit non. Nous pouvons citer une scène bien particulière où un homme à l’apparence tout à fait réaliste (à la différence de nombreux autres) vient à elle sur une barque, de manière assez onirique, pour lui faire signer un papier. Ce qu’elle refuse sans hésitation. Signer ce papier signifierait pour elle un retour à cette réalité qu’elle fuit et qui, pourtant, vient s’insérer dans le ses rêves.
Jusqu’à ce que la boucle soit bouclée et que la réalité reprenne malheureusement le dessus.
On aurait en effet aimé continuer de se perdre dans les méandres des ses rêves. Un spectacle rare.
J'ai trouvé apaisant cette onirique simplicité.
C'était pour moi un grand et bel instant bonheur.
Il ne faut pas la regarder en essayant de suivre une histoire il faut juste apprécier les différents tableaux enchanteurs qui se succèdent... D'ailleurs je n'ai même pas essayé d'en chercher une, je me suis laissée bercer par les acteurs, les acrobaties, les tours de magie et les claquettes !
Que de belles choses dans cette pièce merveilleusement mise en scène. Car c'est bien ici que se joue son originalité ! On dirait a priori du bricolage, des idées bien pensées que l'on pourrait retrouver dans des petites pièces mais tout est tellement gros, grandiose que la mise en scène en devient unique... Il faut dire que les décors sont omniprésents dans la pièce et deviennent un acteur à part entière !
Je recommande !
