- Théâtre contemporain
- Le Funambule Montmartre
- Paris 18ème
Ma famille

- Le Funambule Montmartre
- 53, rue des Saules
- 75018 Paris
- Lamarck Caulaincourt (l.12)
C’est l’histoire d’une famille.
Une famille banale dans un pays qui serait banal s’il n’avait pas cette particularité: la vente d’êtres humains y est admise -et même encouragée. On vend ses enfants quand on a du mal à finir le mois, ou quand le réfrigérateur tombe en panne. On vend ses parents quand ils deviennent trop vieux – mais on peut les louer à nouveau pour quelques jours quand il y a une fête familiale.
Le narrateur, à travers l’histoire de son père et de sa propre enfance, brosse le tableau touchant, drôle et parfois féroce de ce monde presque imaginaire.
Porté par quatre comédiens-musiciens et rythmé par des chansons issues de diverses traditions, ce texte fort qui joue sur l’alternance entre récit et représentation fait entrer le spectateur dans un monde où la folie n’est jamais très loin… Violence, ironie et tendresse parcourent le texte, qui, grâce à une adresse directe au public, conserve sa force de comique, d’émotion et de réflexion.
Inutile de préciser que les chants étaient très beaux. D'ailleurs les paroles se mariaient bien avec les mélodies, elles ne semblaient pas plaquées dessus. Les sonorités étaient très variées, d'un grave intense à un aigu fluet, elles envahissaient toute la salle avec puissance.
L'alternance entre des passages musicaux et purement théâtraux était équilibrée sans qu'un systématisme s'installe pour autant, ce qui aurait empêché l'effet de surprise.
L'atmosphère était étrange, on était à la fois dans l'illusion et en dehors. Au début, je ne comprenais pas le fonctionnement du partage des rôles entre les acteurs. Une fois que j'ai compris ça (assez vite quand même), l'illusion fonctionnait très bien.
En tout cas, ça ne doit pas être évident de créer une pièce à partir d'un récit, or là, vous avez donné au texte tout son relief et même un peu plus ... Bravo!
Le petit garçon est triste ? Le violon fait la tronche, et nous emporte dans un tourbillon déchiré de notes descendantes. Le petit garçon de neuf ans repart vaillamment sur la route du bonheur ? Alors le violon, le violoncelle et l'accordéon s'accordent sur la mélodie du bonheur, cadencée par le tempo du palpitant de cet enfant résiliant. Parfois, le violon-doudou semble presque mener sa propre vie.
On adore ce joyeux melting-pot de musiques tziganes, yiddish, espagnoles, russes...Pari réussi !
Les chansons chaleureuses et le contenu de la pièce nous resteront en tête comme un hymne à la joie de vivre, à la famille, même celle qui vend son dernier-né pour payer son loyer.