- Théâtre contemporain
- Lucernaire
- Paris 6ème
Les 7 jours de Simon Labrosse

- Nathalie Bitan
- Laurent Lévy
- Philippe Saunier
- Lucernaire
- 53, rue Notre-Dame-des-Champs
- 75006 Paris
- Notre-Dame-des-Champs (l.12)
Simon Labrosse galère : plus de boulot, un compte en banque vide, des créanciers qui s'impatientent et la solitude qui couronne le tout.
Mais Simon a un atout sans faille, un optimisme à toute épreuve et une imagination sans limite. Pour retrouver du travail, il propose ses services. Tour à tour cascadeur émotif, finisseur de phrases ou remplisseur de vide, il se propose de parer aux maux du monde : l'angoisse, la solitude, l'absence de sens...
Et ce soir, il a une idée de génie : lors d'une représentation exceptionnelle il va jouer sa vie (7 jours seulement car c'est bien assez !).
Léo et Nathalie, deux cabossés de la vie, interprètent les hommes et les femmes croisés sur le chemin de sa galère. Mesdames, messieurs attention voici en exclusivité pour vous ce soir, les 7 jours ordinaires (ou presque) d'un homme EXTRA ordinaire !
L'avis de la rédaction : Pour un public averti. Charmés par sa grande originalité pendant la première partie de la pièce, nous avons trouvé qu’elle était dans l’ensemble un peu trop conceptuelle, trop perchée, peut-être trop moderne et décousue pour nous plaire.
Pourtant, ce Simon Labrosse est très touchant avec sa petite taille, son physique un peu ingrat, sa situation difficile, sa volonté de s’en sortir et ses expressions québécoises.
En 7 jours, il refait le monde. Il partage avec nous ses idées de métiers toujours plus loufoques les unes que les autres. Mais sont-elles si absurdes ? Derrière chaque nouvelle profession que se propose d’exercer Simon pour rembourser ses dettes se cache une critique de la société ainsi qu'une pensée sur le sens de la vie. Sans être trop partisane, l’auteure parvient à nous faire réfléchir sur de nombreux sujets. C’est extrêmement intéressant.
Nous avons moins apprécié la mise en scène. Certes, la musique et l’utilisation du micro rendent la pièce moderne. La mise en abyme de la vie de Simon interprétée par lui-même, avec les couacs et les imprévus que peuvent connaître les amateurs, est distrayante. Mais même si cela est voulu, le non jeu des acteurs, le mal qu’ils ont à se coordonner sur scène, nous ont empêché de rentrer dans l’histoire et de nous laisser séduire par le fond du propos…
Son style nous a surpris puis nous avons été conquis. Le propos est triste, un peu pessimiste mais émouvant.
C'est aussi assez drôle d'écouter un texte canadien... Mon cheum, tomber en amour, la tévé, c'est un voyage au Canada que nous faisons avec cet anti-héros Simon Labrosse !
Le décor et la mise en scène étaient plutôt intéressants, avec des changements de costumes sur scène. On sentait la passion des acteurs mais ça n’a pas pris.
A aller voir si on a envie de passer une soirée déprimante et ennuyeuse.
Lorsque l’auteur québécoise publie Les 7 Jours de Simon Labrosse en 1999, la crise n’avait pas encore redéfini et bouleversé les conditions de vie de nos sociétés. Dans ce « poème de la précarité », parodie malicieuse de la création biblique du monde en sept jours, évolue un loser au grand cœur tentant de redonner des couleurs à un quotidien morose.
La langue piquante et poétique de la dramaturge amorce un crescendo désespéré notable, transformant ce chant d’espoir en constat accablant envers les laissés-pour- compte.
Cendre Chassanne s’empare de cette courte pièce pour en proposer une version lorgnant vers Godot, savamment équilibrée entre numéro clownesque et tragédie noire.
À savourer au Lucernaire.