Le jour du grand jour

Leur regard sur les travers de notre société est très aigu, mais leur critique n'est jamais dépourvue d'humanité.

On les a vus sous une volière pleine d'oiseaux, dans une grande baraque, un campement, une ferme. Chaque création est abritée dans un écrin particulier.

Ils reviennent sur l'esplanade du parc Georges Brassens, présenter leur nouvelle création : Le Jour du Grand Jour, une suite de cérémonies qui, dans la réalité, sont un théâtre où les acteurs, mariés, enterrés, baptisés et autres médaillés, n'interprètent que des scènes de leur propre vie, avec rituels et cortèges.

Si les situations sont familières, leur traitement oscille entre le fantastique et le loufoque, avec une fluidité accentuée par le dispositif scénique : les spectateurs se font face, de part et d'autre d'une longue scène, presque une rue, propice aux cortèges.
Il y a aussi et toujours chez eux, du vin, de la musique et autour des animaux, des rêves, de la légèreté, du rire et beaucoup de profondeur aussi.

L'avis de Louise (rédac' AuBalcon) : Au départ, il y avait la volière Dromesko. Et puis la volière a pris des ailes. Elle est devenue le Théâtre Dromesko.

Fondé par Igor et Lily Dromesko, acteurs, scénographes et auteurs de ces incroyables spectacles, le théâtre Dromesko mêle autant d’arts et de poésie qu’il est possible de glaner sur un espace scénique. Le jour du grand jour est son huitième spectacle avec un sous-titre qui en dit long sur ce chef d’œuvre « Impromptu nuptial et turlututu funèbre ». Des morceaux de poésie s’essaiment au fil du spectacle à travers des tableaux où se croisent humains, animaux et pantins.

Une danse langoureuse avec des mannequins de mousse, un prêtre transformé en chrysalide emberlificoté dans l’interminable tulle de la mariée, une cigogne majestueuse qui claque du bec lors de la veillée funèbre, un porc dérouleur de tapis rouge… On contient notre émerveillement et notre trop plein d’émotion fébrile en trépignant de découvrir quelle performance fabuleuse nous réserve encore la scène suivante. L’ébahissement rime aussi avec les rires car le Théâtre Dromesko, au sommet de son art, ne saurait se passer d’humour et de festivité. En témoignent les saluts de la troupe et terme desquels le public est invité à rejoindre la scène pour participer au banquet. Des gougères à foison et du vin rouge dans une ambiance conviviale qui fait honneur au spectacle populaire en remettant au centre des préoccupations le doux plaisir du partage.

C'était bien un grand jour Le jour du grand jour.