- Théâtre contemporain
- Comédie Française - Théâtre du Vieux-Colombier
- Paris 6ème
LA DAME DE LA MER
- Comédie Française - Théâtre du Vieux-Colombier
- 21, rue du Vieux Colombier
- 75006 Paris
- Saint-Sulpice (l.4)
Ellida vit avec son mari et les deux filles qu’il a eues d’un premier mariage, dans une maison sans horizon dont elle fuit le calme étouffant par des bains de mer journaliers. La pièce s’ouvre sur les préparatifs d’une fête où l’arrivée de deux hôtes promet d’égayer les promenades des jeunes filles. De son côté, hantée par la vision d’un marin avec qui elle avait scellé un amour éternel, Ellida se trouve confrontée à un choix par cet étranger revenu de ses voyages pour lui demander d’être fidèle à sa passion de jeunesse et de le suivre.
L'AVIS DE LA REDACTION : 9/10
Entre terre et mer, un très beau portrait de femme à la recherche de sa liberté !
Mariée sans amour à un homme plus âgé qu'elle, Ellida soigne son mal être dans la mer.
Elle fuit l'ambiance étouffante de la maison dans laquelle elle se sent une étrangère.
Le souvenir d'un fol amour pour un marin la hante et l'empêche de réaliser sa vie.
Sur la scène du Vieux Colombier, dans un sublime décor entre forêt et marécage, se jouent de multiples destinées.
Entre fantasme et réalité, les personnages sont tous à la recherche d'autre chose.
Les femmes rêvent d'émancipation, les hommes de traditions.
Cette pièce d'Ibsen pourra en déconcerter certains.
La présence très forte de la mer, les légendes nordiques et le surnaturel créent une ambiance particulière dans laquelle il faut se laisser prendre pour apprécier le spectacle.
La mise en scène merveilleuse de Géraldine Martineau et son interprétation racontent cette histoire d'une manière onirique. Elle nous offre une héroïne pleine de mystères et de contradictions.
Tous les comédiens sont absolument formidables.
Laurent Stocker, empathique mari d'Ellida, dans un jeu tout en retenue et très émouvant.
Benjamin Lavernhe, irrésistible professeur voulant épouser la fille aînée de la maison.
Clément Bresson, marin fantomatique mais puissant.
Quand aux trois jeunes comédiens, ils sont parfaitement à la hauteur de leurs aînés.
A ceux qui se laissent prendre dans les filets de cette sirène, c'est à un merveilleux voyage que nous convie une fois de plus la Comédie française !
Sylvie Tuffier
Mariée sans amour à un homme plus âgé qu'elle, Ellida soigne son mal être dans la mer.
Elle fuit l'ambiance étouffante de la maison dans laquelle elle se sent une étrangère.
Le souvenir d'un fol amour pour un marin la hante et l'empêche de réaliser sa vie.
Sur la scène du Vieux Colombier, dans un sublime décor entre forêt et marécage, se jouent de multiples destinées.
Entre fantasme et réalité, les personnages sont tous à la recherche d'autre chose.
Les femmes rêvent d'émancipation, les hommes de traditions.
Cette pièce d'Ibsen pourra en déconcerter certains.
La présence très forte de la mer, les légendes nordiques et le surnaturel créent une ambiance particulière dans laquelle il faut se laisser prendre pour apprécier le spectacle.
La mise en scène merveilleuse de Géraldine Martineau et son interprétation racontent cette histoire d'une manière onirique. Elle nous offre une héroïne pleine de mystères et de contradictions.
Tous les comédiens sont absolument formidables.
Laurent Stocker, l'empathique mari d'Ellida, dans un jeu tout en retenue.
Benjamin Lavernhe, irrésistible professeur voulant épouser la fille aînée.
Clément Bresson, marin fantomatique mais puissant.
Quand aux trois jeunes comédiens, ils sont parfaitement à la hauteur de leurs aînés.
A ceux qui se laissent prendre dans les filets de cette sirène, c'est à un merveilleux voyage que nous convie une fois de plus la Comédie française !
Pour autant, "La Dame de la Mer" a-t-elle encore une place au répertoire du XXIè siècle ? Si l'on en croit la version soporifique proposée par la Comédie Française, la réponse est non...
Ibsen aborde des thèmes certes universels, mais d'une façon qui, si elle était sans doute novatrice à son époque, tombe malheureusement complètement à plat à la lueur de la notre : émancipation féminine, crise d'adolescence, famille recomposée, rôle des rêves et de l'inconscient, malédiction de l'artiste...
L'auteur aborde tout cela de façon presque didactique, mais son apparente audace est vite remplacée par un conformisme de bon aloi quand il s'agit de conclure : l'héroïne, Ellida, consent à nouveau au devoir conjugal (qu'elle avait trop longuement délaissé pour des fantasmes marins), ce qui permet à son époux si patient, le bon Dr Wangel, d'admirer la liberté de son épouse et de louer son sens de la responsabilité, dans un happy ending que n'aurait pas renié Hollywood.
Les adolescentes rebelles regagnent, après des rêves d'ailleurs, le cocon familial, et font la paix avec leur belle-mère qui promet de les aimer comme les filles qu'elle n'a jamais eues.
Et puis surtout, "l'étranger", cet empêcheur de coucher en rond, repart enfin vers le Sud d'où il était venu sur son bateau, et cesse d'importuner l'existence de cette belle petite famille scandinave.
Les Wangel peuvent alors se recroqueviller au fond de leur fjord et poser pour un magnifique tableau familial, image du bonheur et de la félicité nordique, noyau recomposé autour du bon Docteur, patriarche, protecteur, magnanime.
Mais quelle drôle d'idée d'aller monter cette oeuvre poussiéreuse...
Et ce n'est certes pas la mise en scène qui apporter le moindre élan au texte gluant.
Géraldine Martineau peine à rendre crédible son personnage de femme indécise et torturée.
Laurent Stocker en fait trop, parfois jusqu'au grotesque (ses borborygmes étouffés face aux révélations de son épouse).
Les autres acteurs semblent se demander ce qu'ils font là.
Seule Lea Lopez, dans le rôle de Hilde, la fille cadette, parvient à insuffler un peu de naturel et de légèreté dans cette production globalement assommante.
La scénographie est cohérente avec le reste : une scène étriquée, des effets de brouillard nordique, des rideaux de mousseline derrière lesquels "l'étranger" apparaît tel le spectre du Commandeur version Grand-Guignol et voix caverneuse.
Bref, cette oeuvre d'Ibsen, jamais jouée ici, aurait aussi bien pu rester sur l'étagère, on n'aurait pas manqué grand chose.