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Je m'appelle Asher LEV

Je m'appelle Asher LEV
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  • 14bis, rue Sainte-Isaure
  • 75018 Paris
  • Jules Joffrin (l.12)
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Guillaume Bouchède a décroché le gros lot pour son interprétation formidable de ce père psycho rigide. Et croyez moi il y avait du beau monde sur les rangs !

Dans le Brooklyn d’après-guerre, Asher Lev veut devenir peintre à tout prix, contre la volonté de sa famille, de sa communauté et de ses traditions.

Asher Lev dessine comme il respire. L’histoire d’un jeune juif orthodoxe de Brooklyn, qui, aux portes du monde prodigieux de l’art, devra choisir : obéir aux exigences des siens et à son éducation religieuse, ou s’abandonner à son destin exceptionnel. Une pièce sur les affres de la création et les déchirements intimes, culturels et spirituels.

 « En tant qu’artiste, tu n’es responsable de rien, ni de personne, si ce n’est de toi et de ta vérité. »

Pour la première fois sur scène, l’adaptation française de la pièce à succès d’Aaron Posner tirée du roman de Chaïm Potok.

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L'AVIS DE LA REDACTION : 8,5/10

L’artiste peut-il avoir une autre religion que celle de son art ? Un être peut-il suivre sa vocation quand elle est contraire à celle qu’on lui avait destinée, être fidèle à lui-même sans trahir sa communauté ? L’art doit-il se soumettre à la morale et quelle morale ?

Asher Lev nous raconte son histoire qui agite toutes ses questions. Très tôt il a découvert son don pour le dessin, supplié sa mère de l’emmener au musée, y est retourné seul en cachette. Mais Asher Lev est né, après-guerre, dans la communauté hassidique de Brooklyn, c’est-à-dire que ses parents sont des juifs orthodoxes, dont la vie est tournée vers l’étude religieuse et la propagation active du hassidisme. Alors quand Asher se met à dessiner des crucifixions ou des « femmes dénudées », son père ne l’entend pas de cette oreille.

Hannah-Jazz Mertens adapte et met en scène la pièce à succès d’Aaron Posner, tirée du roman éponyme de Chaïm Potok, écrivain, peintre et… rabbin qui peignit la Brooklyn Crucifixion qu’il attribue à son héros. La mise en scène est fluide ; la scénographie et les lumières, très réussies, créent de véritables tableaux. Dans le rôle d’Asher, Martin Karmann est une révélation.
Deux autres comédiens se partagent tous les autres rôles.
Stéphanie Caillol, bouleversante dans le rôle de la mère tiraillée entre son artiste de fils et son mari investi d’une tâche messianique, est également une galériste exubérante.
Guillaume Bouchède, qui interprète également le père d’Asher, est fabuleux dans le rôle du maître-Pygmalion, qui va lui enseigner que l’art ne connait pas d’autre dogme que le sien propre mais aussi qu’il ne faut pas devenir une « putain » de l’art, autrement dit faire semblant d’être autre chose que ce qu’on est – en l’occurrence un juif pratiquant – par opportunisme, parce qu’avant l’artiste il y a la personne.
 
Asher Lev finira par comprendre que l’artiste n’est pas là pour « rendre le monde beau » comme sa mère le souhaitait mais pour en donner sa vision, que l’art n’est ni du côté de Dieu, ni du côté du Malin mais alternativement des deux côtés.

En ces temps où l’art est remis en cause au nom de principes religieux et où l’on se demande si on peut séparer l’homme de l’artiste, Je m’appelle Asher Lev est un spectacle à ne pas manquer, une ode à la liberté de création, à l’identité multiple.

 

Nathalie Tregouet

 

 

Note rapide
8/10
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1 critique
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50%
Toutes les critiques
23 janv. 2024
7,5/10
2
Génie artistique !

Dès l'enfance Asher Lev dessine comme il respire.
Les couleurs, les textures, les lignes, les formes, c'est toute sa vie.
Tout ce qu'il ressent il le retranscrit sur une feuille, sur une toile.

Malheureusement son père, qui ne vit que pour et par la Torah, n'accepte pas.

C'est l'histoire d'un déchirement. Entre la tradition et la communauté d'une part, et l'art et l'individu d'autre part.
C'est le combat d'un artiste pour exister. Un être dont les coups de crayons sont plus puissants que les livres saints.

Martin Karmann est très convaincant dans le rôle d'Asher Lev. La sobriété de son jeu révèle parfaitement sa souffrance.
Stéphanie Caillol et Guillaume Bouchède endossent avec talent tous les autres rôles, en particulier celui des parents.

Les scènes se succèdent, racontant cette histoire triste et forte à la fois.

Mais c'est de force justement dont manque cette adaptation. Tout est un peu trop sage, trop lisse.
Un tel sujet, une telle destinée auraient mérité un peu plus d'intensité.

Intéressant mais pas exaltant !
20 janv. 2024
8,5/10
1
L’artiste peut-il avoir une autre religion que celle de son art ? Un être peut-il suivre sa vocation quand elle est contraire à celle qu’on lui avait destinée, être fidèle à lui-même sans trahir sa communauté ? L’art doit-il se soumettre à la morale et quelle morale ?

Asher Lev nous raconte son histoire qui agite toutes ses questions. Très tôt il a découvert son don pour le dessin, supplié sa mère de l’emmener au musée, y est retourné seul en cachette. Mais Asher Lev est né, après-guerre, dans la communauté hassidique de Brooklyn, c’est-à-dire que ses parents sont des juifs orthodoxes, dont la vie est tournée vers l’étude religieuse et la propagation active du hassidisme. Alors quand Asher se met à dessiner des crucifixions ou des « femmes dénudées », son père ne l’entend pas de cette oreille.

Hannah-Jazz Mertens adapte et met en scène la pièce à succès d’Aaron Posner, tirée du roman éponyme de Chaïm Potok, écrivain, peintre et… rabbin qui peignit la Brooklyn Crucifixion qu’il attribue à son héros. La mise en scène est fluide ; la scénographie et les lumières, très réussies, créent de véritables tableaux. Dans le rôle d’Asher, Martin Karmann est une révélation. Deux autres comédiens se partagent tous les autres rôles. Stéphanie Caillol, bouleversante dans le rôle de la mère tiraillée entre son artiste de fils et son mari investi d’une tâche messianique, est également une galériste exubérante. Guillaume Bouchède, qui interprète également le père d’Asher, est fabuleux dans le rôle du maître-Pygmalion, qui va lui enseigner que l’art ne connait pas d’autre dogme que le sien propre mais aussi qu’il ne faut pas devenir une « putain » de l’art, autrement dit faire semblant d’être autre chose que ce qu’on est – en l’occurrence un juif pratiquant – par opportunisme, parce qu’avant l’artiste il y a la personne. Asher Lev finira par comprendre que l’artiste n’est pas là pour « rendre le monde beau » comme sa mère le souhaitait mais pour en donner sa vision, que l’art n’est ni du côté de Dieu, ni du côté du Malin mais alternativement des deux côtés.

En ces temps où l’art est remis en cause au nom de principes religieux et où l’on se demande si on peut séparer l’homme de l’artiste, Je m’appelle Asher Lev est un spectacle à ne pas manquer, une ode à la liberté de création, à l’identité multiple.
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Notes détaillées (pour les plus courageux)
Texte
Jeu des acteurs
Emotions
Intérêt intellectuel
Mise en scène et décor