Fission

Fission
  • Théâtre de Belleville
  • 94, rue Faubourg du Temple
  • 75011 Paris
  • Goncourt (l.11)
Itinéraire
Billets de 11,00 à 25,00
Evénement plus programmé pour le moment
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S'appuyant sur ces échanges bien réels, Fission montre la stupéfaction des protagonistes à l'annonce de l'explosion de la bombe d'Hiroshima.

Fission raconte comment la découverte de la fission nucléaire en 1938, six mois avant le début de la Seconde Guerre mondiale, fut un catalyseur tragique de la fission, par la guerre et le nazisme, de la petite communauté de scientifiques seuls informés des possibilités meurtrières de cette découverte, et interroge la façon dont survécurent certains protagonistes des évènements qui s'ensuivirent.

Quelle est la responsabilité du scientifique, et plus généralement du citoyen face à des choix politiques ?
Peut-on refuser d'obéir à une dictature ?
Quel point de vue ces scientifiques ont-ils sur les enjeux philosophiques et politiques d'une telle invention ?

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7,3/10
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17 mai 2016
7,5/10
76
"Un scientifique est-il responsable moralement s’il crée une arme de destruction massive ?"
Vous avez 4 heures...

Comment dire ? Le sujet a été fort bien résumé par la pièce que nous avons vue, pas besoin de 4 heures. La pièce démarre par une référence à mon scientifique préféré : Erwin Schrödinger et à sa boite (et à son chat par conséquence) et là tout de suite, ça m’a mis dans un état d’esprit favorable pour la suite.

Je m'attendais à un discours scientifique plus intense mais en fait le texte demeure très accessible (dommage pour moi, mais du coup ma voisine a bien suivi). Cette pièce a le mérite de poser une question cruciale et d’y faire plancher les chercheurs allemands de la seconde guerre mondiale.

Ils parlent, ils s’interrogent, ils revivent des flashbacks avant/pendant et après la guerre et au final, c’est nous, spectateurs, qui reprenons le débat en sortant de la représentation.

J'ai bien aimé cette pièce et le questionnement qu'elle provoque.
12 mai 2016
7,5/10
117
Les scientifiques ont-ils une part de responsabilité morale dans la création d’une bombe nucléaire ou autre engin mortel ? Peuvent-ils s’exonérer de toute culpabilité en plaçant la science au dessus de tout ?

C’est une des questions soulevées par Jacques Treiner, physicien, et son fils Olivier Treiner, cinéaste, dans Fission, que présente le petit théâtre de la Reine Blanche jusqu’au 22 juin. Les deux auteurs situent Fission à la fin de la deuxième guerre mondiale : à la demande de leur gouvernement, une équipe de scientifiques allemands travaillait sur la mise au point d’une bombe atomique (Otto Hahn a découvert le phénomène de la fission nucléaire en 1938) mais ils furent capturés par les alliés avant de voir leurs travaux aboutir.

Retenus près de Cambridge, en Angleterre, leurs conversations étaient enregistrées nuit et jour par les forces alliées. L’intrigue se situe le 6 août 1945, après l’explosion de la première bombe. L’annonce a un effet dévastateur sur ces chercheurs, divisés entre dépit d’avoir été doublés par les américains et effarement face aux nombre de victimes qu’ils devinent sans difficulté.

Dans une mise en scène (Vincent Debost) aussi austère que parfaitement géométrique et une atmosphère sombre, les comédiens incarnent avec un réalisme abrupt ces chimistes et physiciens accablés par la défaite autant militaire que scientifique. La mise en scène jongle adroitement avec quelques retours dans le passé et permet au spectateur de comprendre le déroulement de leurs recherches et l’acharnement, la passion scientifique qui les poussait à chercher encore et les rendait sourds aux conséquences possibles de leurs travaux. Si l’accent légèrement méridional de Christian François (Otto Hahn) détonne dans cet univers germanique, l’ensemble de la distribution est homogène et tous proposent un jeu précis et net qui laisse la part belle au sens du texte qui nous est proposé.

Découvrir n’est pas créer, dit l’un d’eux. Et tenaient-ils tellement à réussir ? Entre réalité et fiction, Fission ouvre la porte à une réflexion morale que chaque spectateur pourra approfondir à son gré.


A savoir : Otto Hahn a reçu le prix Nobel de Chimie en 1944, prix qu’il ne put aller chercher qu’en 1946. Après la guerre, il milite activement contre les armes nucléaires et l’utilisation de la science à des fins inhumaines.
11 mai 2016
7/10
85
FISSION :
Impossible ?


C'est sur cette interrogation de Hahn (Christian FRANCOIS) que je veux revenir sur le spectacle qu'il m'a été donné de voir hier.

Ions positifs :

Tout d'abord, le théâtre de la Reine Blanche se prêtait indéniablement à la représentation d'une pièce autour de physiciens et chimistes, tant, une fois la porte franchie, on peut penser se trouver dans le laboratoire clandestin d'un savant plus ou moins fou.

Ensuite, l'histoire écrite par Jacques et Olivier TREINER au sujet d'une équipe de savants "nazis" travaillant en Allemagne sur la bombe A et qu'Oppenheimer et son équipe coifferont au poteau à Los Alamos permet de revenir sur quelques contre vérités historiques.

Enfin, la mise en scène toute en simplicité mais plutôt imaginative (surtout le tableau initial avec le personnage interprété par Benoît DI MARCO dans son cercueil signifié par trois paravents)

Neutrons :

Si tous les comédiens sont habités par leurs personnages, et à titre personnel j'ai énormément apprécié Alexandre LACHAUX dans le rôle de Walther GERLACH, j'ai regretté que Romain BERGER offre une trop grande similitude avec Hugh LAURIE dans son rôle télévisuel.
Dans un autre registre, et bien qu'il ne puisse lui en être fait grief tant c'est souvent agréable à entendre, l'accent chantant de Christian FRANCOIS transformait Otto HAHN en bas Varois peu germanique.

​Ions négatifs :​

​Je suis resté un peu sur ma faim quant aux données scientifiques qui n'ont été que succinctement abordées​. Sans m'attendre à un grossier "Eurêka" au détour d'un tableau, j'attendais plus de physique nucléaire afin d'éclairer l'ignorant que je suis en la matière.

Dans un cadre volontairement sobre et peu éclairé, la pièce comportant peu de rebondissements et beaucoup de texte, j'ai senti et constaté que les esprits de quelques spectateurs s'étaient occasionnellement comportés en électrons libres.

​S'il existait l'équivalent du compteur Geiger pour la durée de rémanence d'une pièce dans l'esprit du spectateur, je pense tout de même rester radioactif un certain temps.
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Notes détaillées (pour les plus courageux)
Texte
Jeu des acteurs
Emotions
Intérêt intellectuel
Mise en scène et décor