- Théâtre contemporain
- Théâtre de l'Œuvre
- Paris 9ème
Faire Danser les Alligators sur la flûte de Pan

- Denis Lavant
- Théâtre de l'Œuvre
- 55, rue de Clichy
- 75009 Paris
- Place de Clichy (l.2, l.13)
30 juin 1961 : Louis-Ferdinand Céline écrit une lettre à son éditeur Gaston Gallimard. Ce sera la dernière.
Il meurt le lendemain. La lettre est restée sur son bureau de Meudon. Où en est-il quelques heures, quelques minutes, avant de mourir ? On découvre la permanence et les lignes de force de sa pensée, sa fidélité à lui-même, et comment il a creusé, avec ses griffes, l'empreinte toujours aussi fraîche de son passage, 50 ans après sa mort.
Cette pièce a été récompensée du Molière du seul en scène 2015.
La critique de Laure (rédac' AuBalcon) : Rares sont les pièces qui transportent dès les lumières éteintes. Celle-ci est de celles-là.
Pas besoin de connaître Céline ou le théâtre pour apprécier ce grand moment sur les planches.
Les aficionados apprécient le texte, le jeu très incarné de Denis L'avant. Et le mélange des deux qui donnent la sensation d'être devant une claque théâtrale.
Les moins initiés se laissent porter par le texte, le jeu très incarné de Denis Lavant. Et le mélange des deux...
Bref, on est tous dans le même théâtre, on fait tous le même voyage. Avec plus ou moins de turbulences.
On sait bien sûr qui était Céline. Ses propos aujourd'hui choquants, sa façon d'écrire son antisémitisme, sa critique du monde littéraire. Tout le monde en prend pour son grade, rassurez-vous. Et chacun y voit ce qu'il veut, ce qu'il peut.
Dans une mise en scène sobre, laquelle ne parasite ni le texte ni l'acteur, Faire danser les alligators sur la flûte de pan, surprend autant qu'elle fait réfléchir.
Assis devant un acteur d'un tel talent, on ne peut que s'éveiller à sa voix, à sa gueule, à sa façon de bouger. Jusqu'au moment où on est certain que Louis-Ferdinand Céline est là, devant nous.
Peut-être que les lettres sont trop nombreuses ou abordent un trop grand nombre de thèmes, peut être que la prose éruptive de Céline nous fait suffoquer, peut être que Denis Lavant est parfois too much. A force de râles, d'éructations, de sauts, il m'a un peu perdue. A moins que ce ne soit parce que j'écris et que je me suis parfois sentie visée par le propos !