- Danse / Cirque / Autres
- Théâtre Libre
- Paris 10ème
Bells and spells

- Aurélia Thierrée
- Théâtre Libre
- 4, boulevard de Strasbourg
- 75010 Paris
- Strasbourg Saint-Denis (l.4, l.8, l.9)
Aurélia nous ouvre les portes de son imaginaire teinté d’intranquillité et de poésie.
Plongée dans l’existence d’une cleptomane, l’artiste aux multiples facettes se retrouve manipulée et sous l’influence des objets qu’elle dérobe. Des objets appartenant à un monde qui n’en fait qu’à sa tête.
Un porte-manteau se met à marcher. Des sièges et une table glissent, s'esquivent, pendant qu’un mur s’ouvre pour laisser surgir un couple de danseurs. Une robe est soudainement mue par une vie autonome…
Comme toujours au sein des créations de Victoria Thierrée Chaplin l’étrange rejoint ici le merveilleux. Toutes sortes de mirages font sourire et rêver. Dans Bells and Spells, ni la logique, ni la raison, ni le sérieux n’a voix au chapitre.
Aurélia Thierrée nous guide vers des terres hallucinatoires, des contrées libertaires qui conjuguent humour surréaliste et sens du féérique. Un spectacle musical, dansé, plein de secret.
On oscille entre un tableau de Dali, un film muet de Bunuel et quelques échappées au royaume de Bosch. On plonge dans les années 30 et on suit le rythme des danseurs et des différents tableaux qui s’enchaînent.
Les objets prennent vie, deviennent tour à tour des dragons, des tigres ou des oiseaux et l’on est vraiment dans la poésie de l’objet quotidien détourné de son utilité.
Le meilleur moyen de retrouver son âme d’enfant !
Mais voilà, la déception est au rendez-vous. Le souci lorsqu’on attend l’excellence et le merveilleux à la fois, on devient exigeant. Alors les ficelles apparentes qui font tourner les portes manteaux ou glisser les meubles, la robe cachée dans la veste qui dépasse et que l'on voit, la marque de l’escalier mobile dans le drap pour donner l'impression de voler… gâchent la féerie. Quand on voit tous les trucs, l’émotion de l’émerveillement s’enfuit. La magie devient concrète. J’avais envie et j’avais besoin de croire que ces artistes allaient mettre de la couleur pleine d’espoir dans le monde. Pendant la représentation, mon monde leur appartenait complètement. On ne peut qu’applaudir la richesse de la proposition et la perfection dans la réalisation. Indéniablement se sont de grands artistes talentueux. Mais cette fois, je ne suis pas devenue une enfant qui veut rêver, je suis restée une adulte en quête de merveilleux et qui n’en a pas trouvé.
J'ai, pour ma part, hélas plusieurs fois décroché. Cette succession de tableaux poétiques sans paroles, n'est à mon sens pas assez rodée pour être présentée, et demande trop d'efforts pour ne pas trop voir les ficelles techniques.
On dira que j'étais le ronchon de la soirée.