- Classique
- Théâtre de l'Odéon (théâtre de l'Europe)
- Paris 6ème
La Mouette

- Théâtre de l'Odéon (théâtre de l'Europe)
- Place de l'Odéon
- 75006 Paris
- Odéon (l.4, l.10)
La pièce La Mouette, créée en 1895, a marqué un tournant dans le théâtre avec un succès retentissant lors de sa mise en scène par Stanislavski trois ans plus tard. Pour présenter cette œuvre novatrice, il était essentiel de développer un jeu d'acteurs inédit, permettant de dévoiler, à travers des récits elliptiques, la complexité d'un monde oscillant entre désirs ardents, ambitions démesurées et les contraintes pesantes de la réalité. Cette adaptation de La Mouette s'inscrit dans la lignée de la récente production de L'Oncle Vania, dirigée par Stéphane Braunschweig à l'Odéon en 2020, qui soulignait la problématique écologique au cœur du personnage du docteur Astrov.
La pièce La Mouette, créée en 1895, a marqué un tournant dans le théâtre avec un succès retentissant lors de sa mise en scène par Stanislavski trois ans plus tard. Pour présenter cette œuvre novatrice, il était essentiel de développer un jeu d'acteurs inédit, permettant de dévoiler, à travers des récits elliptiques, la complexité d'un monde oscillant entre désirs ardents, ambitions démesurées et les contraintes pesantes de la réalité. Cette adaptation de La Mouette s'inscrit dans la lignée de la récente production de L'Oncle Vania, dirigée par Stéphane Braunschweig à l'Odéon en 2020, qui soulignait la problématique écologique au cœur du personnage du docteur Astrov.
Cette version de la mouette met au centre de la narration la pièce de Treplev. La fin du monde est ce qui va entourer l’histoire totale. Avec des accents modernes sur la mort de la vie, des animaux, c’est cette apocalypse qui servira de décor à toute l’histoire. Treplev apparaît en auteur incompris, pas nécessairement raillé. Irina n’est pas la diva capricieuse et un peu hystérique que nous avons l’habitude de voir. Elle se bat pour survivre dans ce monde qui l’a envoyé dans l’oubli. Elle n’aime pas Treplev de façon froide et mesurée. Nina est la victime d’une recherche de notoriété tombée entre les mains du prédateur Trigorine. Les personnages ont évolué. Ils sont modernisés pour parler de sujets du moment. Nous sommes moins dans la caricature des profils parfois donnée par Tchekhov. C’est une évolution intéressante. Cela peut surprendre mais je me suis attachée à certains personnages. Treplev prend du relief. Il n’est pas que l’artiste raté. Irina paraît plus froide encore. J’ai adhéré à cette version. J’ai été moins convaincue par l’omniprésence de la pièce de Treplev.
La mise en scène est certainement ce qui m’a le plus gêné. Je n’ai pas été fan de ce décor fermant la scène avec une porte où tout semble se passer dans une portion réduite sur la partie droite de la scène. Le décor en général ne m’a pas emballé. Le décor de fin de monde ne m’a pas impacté.
Cependant, il y a des moments de grande beauté. Les mouettes arrivant sur scène sont un beau moment. Le suicide de Treplev est extrêmement bien représenté. La fin est admirable. Aussi, par moments, j’ai vu des tableaux de grande valeur d’intensité et d’esthétisme.
L’interprétation est magnifique. J’ai personnellement beaucoup aimé Treplev. Sa mise en relief est très bien interprétée. Le jeu des acteurs est globalement excellent.
Finalement, j’ai vu une nouvelle lecture de la Mouette intéressante mais je n’ai pas été emportée. C’est pour moi dû à la mise en scène même si la fin est absolument remarquable.