Critiques pour l'événement Une Folie
26 août 2016
6/10
93
Le texte devait être très moderne en son temps, il a quand même vieilli depuis.

Cela reste très bien joué mais je me suis un peu ennuyé.
Le vaudeville n'est pas non plus mon registre préféré.
24 août 2016
5/10
78
Rien à dire, sinon : pourquoi ?
Pourquoi suis-je allé voir cette pièce ? Je savais.

Je n'aime pas Guitry, Olivier Lejeune n'est pas mon acteur favori (malgré un talent certain, question de goût). C'est un spectacle de qualité pour ceux qui aiment. Je n'aime pas. Dommage.
30 juil. 2016
7/10
92
Une comédie de Sacha Guitry qui a pas mal défrayé la chronique lors de sa sortie, il faut dire qu'un plaidoyer aussi fort sur le divorce à une époque où ce n'était pas dans les mœurs, ça a du effectivement choquer, d'autant que l'argument majeur est plutôt osé.

Mais reprendre la pièce de nos jours aurait mérité de revoir la mise en scène pour moderniser le propos car la première partie de pièce fait assez vieillotte et il y a même un moment où mon attention a baissé car c'est un peu mou pour amener le final. La fin, par contre, avec la longue tirade d'Olivier Lejeune, toujours aussi truculent, est un moment très sympathique et qui révèle la pensée révolutionnaire de Guitry.

Si Olivier Lejeune, son infirmière et sa tapissière font un très bon travail, j'ai eu plus de mal avec le couple Coussinay : Manuel Gélin ne semble pas à l'aise sur scène et son personnage est totalement éclipsé dès l'apparition de son épouse Lola Dewaere qui en fait un peu trop avec sa voix forte et sa stature imposante.

Cependant rien que pour la conclusion de la pièce, ça vaut le coup de s'accrocher.
29 juil. 2016
5/10
91
J'ai vu la pièce au festival de Fréjus.

Je me suis profondément ennuyée, je ne suis sûrement pas le public cible. C'est long, le sujet so 90's et la mise en scène un peu vieillotte.

Si le texte de Guitry a certainement un peu vieilli, il aurait fallu une mise en scène originale et hors du commun pour le remettre au goût du jour.

En fait, je n'ai même pas tenue jusqu'à la fin, je suis partie avant...
5 juil. 2016
6,5/10
63
Un guitry tout pareil mais en tous points différent.

Huster a su donner un coup de jeune, un coup de fouet à cette jolie comédie sur un thème, le divorce, qui a l'époque était sulfureux. Surtout que l'on vante les vertus du divorce !
Et aujourd'hui le thème continue de bien fonctionner parce que finalement on a peu évolué sur la question.

Les 5 acteurs sont formidables avec mention spéciale pour Olivier Lejeune et Lola Dewaere qui sont épatants ! Lui est pile dans le ton de son personnage copie conforme de Guitry. Il est drôle et joue parfaitement bien. Lola Dewaere est une découverte. Elle ensoleille la scène. Elle a du coffre mais sait rester juste. Bref, une excellente soirée et une très belle découverte d'artistes de talent. J'aimerais les voir plus souvent et dans d'autres registres. Olivier Lejeune pour lequel comme tout le monde j'avais une idée préconçue d'un acteur de seconde zone un peu vieillot et vraiment vraiment bien.
1 juil. 2016
6,5/10
48
Peu de gens le savent mais une folie est une maison de villégiature construite par l'aristocratie ou la bourgeoisie à partir du XVIII° siècle en périphérie des villes. C'est aussi, peintes en rouge comme le fond de l'affiche, des pavillons en bordure du canal de l'Ourcq du Parc de la Villette (qui sont actuellement en rénovation).
C'est enfin la résidence parisienne que le docteur Flache s'apprête à vendre avant de prendre sa retraite dans le Sud.

L'homme est psychiatre et il côtoie quotidiennement des personnes dont le trouble du jugement ou du comportement est qualifié de folie. Chacun de ses patients estime que c'est l'autre qui est atteint, évidemment. Le couple que forment Jean-Louis et Missia n'échappe pas à la règle. Chacun lui demande d’examiner son conjoint, qu’il croit devenu fou…

Le médecin, plutôt habile, trouvera en Jean-Pierre le futur acquéreur de son joli pavillon qu'il fera la folie d'offrir à sa désormais épouse en cadeau ... de rupture. Une vraie folie en somme !

Ecrite en 1934 par Sacha Guitry, la pièce aborde un sujet alors tabou, celui du divorce. Et c'est dans cet état d'esprit qu'il faut aller la voir. Un fauteuil comme ceux qui marquent la place du réalisateur sur un plateau de cinéma est disposé coté cour, témoignant de la présence même occulte du grand auteur.

L'hommage que lui rend le metteur en scène Francis Huster est justifié. Cet homme était exceptionnel, capable de composer un Impromptu pour célébrer le mariage du prince Rainier de Monaco avec Grace Kelly en avril 1956 alors qu'il prônait par ailleurs le divorce. Vous me direz qu'avant de se séparer ... il faut s'unir et c'est bien le fil rouge qui se déroule sur la scène du théâtre Rive Gauche. Bénir la rupture, l'idée est drôle.

La mise en scène est resserrée. Le texte est suffisamment puissant pour ne pas avoir besoin d'être appuyé et les comédiens le servent très bien, surtout Olivier Lejeune qui semble une réincarnation de l'auteur, en restituant sur scène son humour et son ironie optimiste.

Sacha Guitry avait le sens de la "petite phrase" et beaucoup sont passées à la postérité. Il ne s'est jamais privé de critiquer le mariage. Il disait avec dérision que deux personnes mariées peuvent fort bien s'aimer, à condition de ne pas être mariées ensemble.

Dans la pièce qui est à l'affiche il dénonce cette manie que les gens ont de vivre deux par deux. Ce qui ne l'empêche pas de doter son personnage principal masculin de talent de séducteur qui "tranquillise" toutes les femmes qui sont sur sa route.

Les rebondissements s'enchainent et je ne vous dirai pas quels sont les "bons" conseils très subversifs que le psy donne à sa clientèle. Ce serait gâcher le plaisir ...
19 juin 2016
8,5/10
20
A cour, un fauteuil de réalisateur au nom de Sacha Guitry trône fièrement sur le plateau.

Ce clin d’œil scénographique s’insère parfaitement dans cette petite pièce où le docteur Flashe étudie les plans de sa future demeure dans le sud. Dans son cabinet, il se prépare à tout quitter, y compris son infirmière et ses petites manies. Mais le couple Jean-Louis/Missia vacille et le psychiatre va se retrouver pris dans une psycho-folie qui le dépasse. Olivier Lejeune est époustouflant dans ce rôle démentiel et éclipse même ses camarades à chacune de ses impeccables interventions.

Pour sa troisième pièce de théâtre, Lola Dewaere campe avec justesse la « tornade slave » tandis que Manuel Gélin semble un peu fade à ses côtés en mari chancelant. La lumineuse Alice Carel incarne Valentine, l’infirmière amoureuse du docteur tandis que Mathilde Hennekinne (qui joue en alternance avec Marianne Giraud) est une tapissière avec une belle âme d’enfant teintée d’une douce naïveté.

La mise en scène dynamique de Francis Huster, à la fois sobre et épurée se montre particulièrement efficace. Tout y est fluide et l’ensemble ne souffre d’aucune longueur. Dirigeant parfaitement ses acteurs, il ne laisse rien au hasard. Dans cette folle aventure, « on se ment bien plus à soi-même qu’aux autres ». Pour s’en sortir, le couple central devra se marier pour faire un pas de géant vers le divorce, solution idéale et durable afin de retrouver leur liberté. Notons la superbe tirade finale du docteur Flashe qui transcrit la parole de son cœur à l’unisson et permet de faire entendre la pensée visionnaire de Sacha Guitry sur le sujet. De nos jours, parler du divorce n’est plus tabou mais ça l’était dans les années 30.

Son audace se montre payante dans une pièce délicieuse où le bonheur et la folie s’unissent dans le sacrement du divorce.

Une folie est une pièce enivrante qui souligne avec brio tout le génie et la réflexion intelligible, résolument moderne de Sacha Guitry. Le texte, acéré et percutant, brise le tabou du divorce, alors source de scandale, grâce à des répliques savoureuses qui allient humour et justesse, défendues avec justesse par une distribution de qualité bien que cela manque parfois légèrement d’engagement et de naturel.

Cependant, nous passons un moment très agréable dans cette histoire où l’amour est le moteur de toute une vie, conditionné pour ne pas durer éternellement mais pour nous faire avancer sur le chemin de l’existence.
8 juin 2016
9/10
20
Une agréable et caustique Folie au Théâtre Rive Gauche.

L’écriture de Sacha Guitry, détournant les règles du jeu pour gager sur son propre style, fait toujours mouche dans ses répliques saillantes et précieuses à l’élégance désuète du charme de la dérision.

Cette pièce est écrite et jouée en 1938, sous le titre Un Monde Fou puis retouchée et recréée en 1951 sous celui que nous connaissons. Guitry y fait la nique aux relations d’amour bourgeois où les notions de mariage et d’adultère jonglent avec humour et humeur, jusqu’à faire un éloge pompeux et hilarant du divorce.

Le psychiatre Flache reçoit dans son cabinet un couple qui bat de l’aile. L’un et l’autre disent l’autre est fou. L’infirmière, ex-patiente du psychiatre, n’a pas fini sa guérison et se retrouve dans les jambes de ce trio. Une vendeuse du magasin d’ameublement viendra pour prendre des mesures et pour donner prétexte à des quiproquos savoureux. Tout ce monde baigne dans une douce folie.

Le texte classieux et adroit de Guitry joue sur tous les tableaux du vaudeville boulevardier. Du coquin à la farce, en passant par les traits moralisateurs et les monologues truculents aux tirades bien senties.

La mise en scène de Francis Huster est savamment sobre, simple et juste, permettant au texte de prévaloir. Aucun accessoire ou élément de décor ni aucun effet ne viennent parasiter la structure de la dramaturgie centrée sur les répliques avant tout. La musique de Raphaël Sanchez joue son rôle de mise en valeur du texte, façon enchaînements de numéros de music-hall, un rien kitch, dans le ton de l’ensemble.

La distribution est vivante et en verve : Olivier Lejeune, Lola Dewaere, Manuel Gélin, Alice Carel. Sans oublier Mathilde Hennekinne, impressionnante de force comique, en alternance avec Marianne Giraud. Tous s’amusent et nous amusent avec grâce et justesse.

Des sourires en permanence, des rires qui fusent, nous apprécions les délices de cette langue théâtrale unique et brillante propre à l’auteur bien servi ici par un spectacle sympathique et charmant.