Critiques pour l'événement RELATIONSHIT
« Yohan, t’es mort ? Non, pire, je suis en réunion. »
Qui peut affirmer n’avoir jamais vécu dans sa vie professionnelle ce moment singulier où l’on se demande ce que l’on fait là ? Quand des collègues échangent dans le jargon habituel, mais qu’on se dit qu’ils ne se comprennent pas. Quand on se retrouve à la troisième réunion pour définir l’horaire de la prochaine réunion. Quand tout va bien en apparence, mais que plus rien ne va en vérité. Oui, oui, ça peut arriver plusieurs fois par jour !
Relationshit nous invite à observer et à s’amuser de cet art de la manipulation dans le milieu professionnel (ou « Bullshit » comme on dit en anglais) avec une mise en scène simple, mais efficace. Le décor de la « boîte », astucieusement représentée dans un cube ouvert, où l’on promet un monde meilleur, où tout à l’intérieur n’est pourtant que faux semblants.
Le sujet est particulièrement actuel et traité avec justesse, à l’heure où les levées de fonds les plus spectaculaires s’enchainent pour des licornes et autres animaux mythologiques, qui annoncent avant même d’avoir prouvé quoi que ce soit des bénéfices records pour les investisseurs. Mais si ces fusées décollent vite, elles redescendent souvent tout aussi rapidement. Quelles qu’en soient les raisons, il y a au cœur de ces start-up des hommes et des femmes qui essaient ensemble de faire exister et grandir une entreprise.
Et c’est là que se concentre l’essentiel de la pièce. Les jeunes interprètes nous transportent dans cet univers design et clinquant où entre deux réunions, on découvre le réseau imbriqué qui forme le noyau dur de l’entreprise. Liens familiaux compliqués, affaires entre collègues, jalousie et ambition : l’humain est présent à tous les niveaux dans ce monde où l’on ne jure que par la performance, le process et l’argent. Les punchlines s’enchaînent, très efficaces et portées par un jeu techniquement et vocalement réussi. Les cinq acteurs et actrices s’amusent et sont capables autant de nous faire rire que de nous émouvoir. Antonin Dobrowolska, dans le rôle du CEO trop sûr de lui, plein d’énergie et d’illusions, et Cécile Houette en VP sales avec les dents qui rayent le parquet, sont notamment remarquables.
On regrettera seulement un rythme un peu inégal, et parfois une timidité dans le jeu. On aurait à certains moments souhaité plus d’ampleur pour mieux se délecter de situations si bien installées. Le mixage sonore lors de passages musicaux était également à parfaire, la musique couvrant par instant la voix des interprètes.
Loin d’être la fumisterie représentée par Sarrautech, Relationshit est une comédie sincère et salutaire en ces temps de crise de sens au travail.
À découvrir entre amis ou au prochain afterwork avec vos collègues !
Qui peut affirmer n’avoir jamais vécu dans sa vie professionnelle ce moment singulier où l’on se demande ce que l’on fait là ? Quand des collègues échangent dans le jargon habituel, mais qu’on se dit qu’ils ne se comprennent pas. Quand on se retrouve à la troisième réunion pour définir l’horaire de la prochaine réunion. Quand tout va bien en apparence, mais que plus rien ne va en vérité. Oui, oui, ça peut arriver plusieurs fois par jour !
Relationshit nous invite à observer et à s’amuser de cet art de la manipulation dans le milieu professionnel (ou « Bullshit » comme on dit en anglais) avec une mise en scène simple, mais efficace. Le décor de la « boîte », astucieusement représentée dans un cube ouvert, où l’on promet un monde meilleur, où tout à l’intérieur n’est pourtant que faux semblants.
Le sujet est particulièrement actuel et traité avec justesse, à l’heure où les levées de fonds les plus spectaculaires s’enchainent pour des licornes et autres animaux mythologiques, qui annoncent avant même d’avoir prouvé quoi que ce soit des bénéfices records pour les investisseurs. Mais si ces fusées décollent vite, elles redescendent souvent tout aussi rapidement. Quelles qu’en soient les raisons, il y a au cœur de ces start-up des hommes et des femmes qui essaient ensemble de faire exister et grandir une entreprise.
Et c’est là que se concentre l’essentiel de la pièce. Les jeunes interprètes nous transportent dans cet univers design et clinquant où entre deux réunions, on découvre le réseau imbriqué qui forme le noyau dur de l’entreprise. Liens familiaux compliqués, affaires entre collègues, jalousie et ambition : l’humain est présent à tous les niveaux dans ce monde où l’on ne jure que par la performance, le process et l’argent. Les punchlines s’enchaînent, très efficaces et portées par un jeu techniquement et vocalement réussi. Les cinq acteurs et actrices s’amusent et sont capables autant de nous faire rire que de nous émouvoir. Antonin Dobrowolska, dans le rôle du CEO trop sûr de lui, plein d’énergie et d’illusions, et Cécile Houette en VP sales avec les dents qui rayent le parquet, sont notamment remarquables.
On regrettera seulement un rythme un peu inégal, et parfois une timidité dans le jeu. On aurait à certains moments souhaité plus d’ampleur pour mieux se délecter de situations si bien installées. Le mixage sonore lors de passages musicaux était également à parfaire, la musique couvrant par instant la voix des interprètes.
Loin d’être la fumisterie représentée par Sarrautech, Relationshit est une comédie sincère et salutaire en ces temps de crise de sens au travail.
À découvrir entre amis ou au prochain afterwork avec vos collègues !
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