Critiques pour l'événement Portrait de Ludmilla en Nina Simone
Ce n'est pas encore cette fois-ci que je cesserai d'être un vrai fan du travail de David Lescot !
Ludmilla Dabo et lui nous proposent un fascinant et étonnant portrait.
Un double portrait chanté.
Nina et Ludmilla.
Miss Simone et Melle Dabo.
Un double mixte, à plus d'un titre, sur la scène de l'Espace Cardin.
Tout commence dans le noir.
Des pas qui se transforment petit à petit en pulsation.
On pense alors inévitablement aux chain-gangs, aux works-songs, à la naissance et aux débuts du jazz.
Puis, les projecteurs s'allument, et sur les temps faibles, quatre mains claquent. La pulsation devient rythme.
Elle et lui sont assis côte à côte. Et la voix de Ludmilla s'élève.
Chaude, ronde, parfois rauque. Avec de subtiles nuances. Et un petit souffle.
Comme Billie Holiday.
Sans jamais chercher à imiter Nina Simone, Melle Dabo (qui m'avait bouleversé très récemment dans le spectacle « Jaz » de Koffi Kwahulé au Théâtre de la Cité Internationale), va nous proposer sa propre version des chansons immortelles.
Dans une première partie du spectacle, les deux comédiens-musiciens vont en effet évoquer la vie de la légende du jazz et de la soul-music.
Avec des thèmes successifs, les hommes, le poids de la religion dans la famille de celle qui n'était encore qu'Eunice-Kathleen, la musique, Jean-Sébastien Bach, les petits boulots alimentaires dans les piano-bars...
David Lescot s'est mis à la guitare-jazz électrique demi-caisse, et tous les deux interprètent avec beaucoup de talent et de sensibilité les standards de Nina Simone, dans de subtiles arrangements : Sinnerman, My baby just cares of you, Feeling good, etc... On a des frissons à les écouter.
De plus, les deux parlent, dialoguent, se renvoient la balle. C'est beaucoup plus qu'un "simple" récital...
David Lescot, est par moments très drôle, très pince-sans-rire.
Dans une scène d'une grande beauté, la chrysalide devient papillon. Celle qui rêvait de devenir la première pianiste concertiste noire devient la star que l'on connaît.
Et puis, Nina redevient Ludmilla.
Dans la deuxième partie, c'est le portrait de Melle Dabo qui est brossé.
Parce que Nina n'a pas pu réaliser son rêve parce qu'elle était noire.
Parce qu'au Conservatoire National Supérieur, il est arrivé une singulière aventure à Ludmilla.
Ce sera le prétexte pour aborder et proposer une réflexion aux spectateurs concernant la peau noire, la négritude (au sens voulu par Senghor), la place de l'artiste noir, sa « non-place » bien souvent encore, (notamment dans le théâtre français, si je puis donner mon humble avis...), les mécanismes insidieux de la ségrégation, la différence, la discrimination positive...
Autant de sujets abordés de façon on ne peut plus intelligente.
Les deux portraits rentrent alors évidemment en résonance.
La chanteuse, dans une scène formidable et drôle « remet à sa place » le personnage d'intervieweur qu'incarne alors David Lescot. Parce que les mots et la sémantique ont une énorme importance lorsqu'on aborde ce sujet encore trop délicat.
Il y est question d'origine... Je n'en dirai bien entendu pas plus...
Oui, ce spectacle est un spectacle doté d'une vraie originalité.
Un spectacle militant au sens noble du terme, un moment de théâtre d'une grande intelligence, alliant une réelle qualité musicale à de vrais parti-pris humanistes.
C'est une incontestable réussite. Un moment de théâtre à ne pas manquer !
Ah ! J'allais oublier...
Ne partez surtout pas pendant les applaudissements nourris qui viennent saluer la performance des deux artistes...
Ceux-ci nous réservent une magnifique dernière scène qui vient conclure de façon magistrale et on ne peut plus subtile le propos militant du spectacle.
Ludmilla Dabo et lui nous proposent un fascinant et étonnant portrait.
Un double portrait chanté.
Nina et Ludmilla.
Miss Simone et Melle Dabo.
Un double mixte, à plus d'un titre, sur la scène de l'Espace Cardin.
Tout commence dans le noir.
Des pas qui se transforment petit à petit en pulsation.
On pense alors inévitablement aux chain-gangs, aux works-songs, à la naissance et aux débuts du jazz.
Puis, les projecteurs s'allument, et sur les temps faibles, quatre mains claquent. La pulsation devient rythme.
Elle et lui sont assis côte à côte. Et la voix de Ludmilla s'élève.
Chaude, ronde, parfois rauque. Avec de subtiles nuances. Et un petit souffle.
Comme Billie Holiday.
Sans jamais chercher à imiter Nina Simone, Melle Dabo (qui m'avait bouleversé très récemment dans le spectacle « Jaz » de Koffi Kwahulé au Théâtre de la Cité Internationale), va nous proposer sa propre version des chansons immortelles.
Dans une première partie du spectacle, les deux comédiens-musiciens vont en effet évoquer la vie de la légende du jazz et de la soul-music.
Avec des thèmes successifs, les hommes, le poids de la religion dans la famille de celle qui n'était encore qu'Eunice-Kathleen, la musique, Jean-Sébastien Bach, les petits boulots alimentaires dans les piano-bars...
David Lescot s'est mis à la guitare-jazz électrique demi-caisse, et tous les deux interprètent avec beaucoup de talent et de sensibilité les standards de Nina Simone, dans de subtiles arrangements : Sinnerman, My baby just cares of you, Feeling good, etc... On a des frissons à les écouter.
De plus, les deux parlent, dialoguent, se renvoient la balle. C'est beaucoup plus qu'un "simple" récital...
David Lescot, est par moments très drôle, très pince-sans-rire.
Dans une scène d'une grande beauté, la chrysalide devient papillon. Celle qui rêvait de devenir la première pianiste concertiste noire devient la star que l'on connaît.
Et puis, Nina redevient Ludmilla.
Dans la deuxième partie, c'est le portrait de Melle Dabo qui est brossé.
Parce que Nina n'a pas pu réaliser son rêve parce qu'elle était noire.
Parce qu'au Conservatoire National Supérieur, il est arrivé une singulière aventure à Ludmilla.
Ce sera le prétexte pour aborder et proposer une réflexion aux spectateurs concernant la peau noire, la négritude (au sens voulu par Senghor), la place de l'artiste noir, sa « non-place » bien souvent encore, (notamment dans le théâtre français, si je puis donner mon humble avis...), les mécanismes insidieux de la ségrégation, la différence, la discrimination positive...
Autant de sujets abordés de façon on ne peut plus intelligente.
Les deux portraits rentrent alors évidemment en résonance.
La chanteuse, dans une scène formidable et drôle « remet à sa place » le personnage d'intervieweur qu'incarne alors David Lescot. Parce que les mots et la sémantique ont une énorme importance lorsqu'on aborde ce sujet encore trop délicat.
Il y est question d'origine... Je n'en dirai bien entendu pas plus...
Oui, ce spectacle est un spectacle doté d'une vraie originalité.
Un spectacle militant au sens noble du terme, un moment de théâtre d'une grande intelligence, alliant une réelle qualité musicale à de vrais parti-pris humanistes.
C'est une incontestable réussite. Un moment de théâtre à ne pas manquer !
Ah ! J'allais oublier...
Ne partez surtout pas pendant les applaudissements nourris qui viennent saluer la performance des deux artistes...
Ceux-ci nous réservent une magnifique dernière scène qui vient conclure de façon magistrale et on ne peut plus subtile le propos militant du spectacle.
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