Critiques pour l'événement Old Times
Incroyable…
Habitué et fervent admirateur du théâtre de Harold Pinter, théâtre que je sais exigeant dans son approche stylistique, dans son obsession de l’oppression et des situations où l’absurde peut prédominer, je n’ai pas reconnu ce théâtre qu’il me semblait connaitre un peu et que j’aime beaucoup, je l’avoue.
Est-ce la nouvelle traduction, la mise en scène, les comédiens ? Je ne sais pas vraiment mais je n’ai rien compris, je n’ai rien capté, je n’ai rien ressenti. Fussent ces longueurs dans les scènes, ces silences inhabités et ces jeux parfois incertains aux limites d’une bancale justesse.
Incroyable… Incompréhensible…
Ecrite en 1970 et jouée dès l’année suivante à Londres et à Paris, « Old Times » ou « C’était hier » est une des pièces les plus célèbres et les plus jouées de Pinter, souvent couronnée de succès. L’argument déroule les révélations énigmatiques de trois personnages sur leurs vies communes ou croisées, de manière ténue parfois suggérée. Ici entrecoupées de chants marmonnés (sans doute trop souvent), les scènes ne paraissent pas crédibles, la sauce ne prend pas. Les comédiens semblent à la peine.
Incroyable… Incompréhensible… Surprenant…
Peut-être que la pièce se révèle trop opaque par son mystère déstructuré qui pourtant est une touche habituelle de l’auteur ? Peut-être que le parti-pris de la mise en scène n’apparait pas clairement dans la mise en vie de la dramaturgie ni dans la direction de jeux ?
Incroyable… Incompréhensible… Surprenant… Dommage…
Des sorties bruyantes de spectateurs. Un fou-rire sonore qui faillit se répandre comme une ola dans un stade. Des applaudissements gênés ou absents aux saluts malgré la claque bruyante de quelques complices faisant des signes aux comédiens.
Incroyable… Incompréhensible… Surprenant… Dommage… Décevant…
Je me demande si je n’en attendais pas trop… Il reste au final le parfum âcre et le goût amer d’un désenchantement. Pour l’adepte du théâtre de Pinter et des mises en scènes inventives, originales ou atypiques. « Il en est de ces beaux songes qui ne vous laissent au réveil que le déplaisir de les avoir crus ».
Habitué et fervent admirateur du théâtre de Harold Pinter, théâtre que je sais exigeant dans son approche stylistique, dans son obsession de l’oppression et des situations où l’absurde peut prédominer, je n’ai pas reconnu ce théâtre qu’il me semblait connaitre un peu et que j’aime beaucoup, je l’avoue.
Est-ce la nouvelle traduction, la mise en scène, les comédiens ? Je ne sais pas vraiment mais je n’ai rien compris, je n’ai rien capté, je n’ai rien ressenti. Fussent ces longueurs dans les scènes, ces silences inhabités et ces jeux parfois incertains aux limites d’une bancale justesse.
Incroyable… Incompréhensible…
Ecrite en 1970 et jouée dès l’année suivante à Londres et à Paris, « Old Times » ou « C’était hier » est une des pièces les plus célèbres et les plus jouées de Pinter, souvent couronnée de succès. L’argument déroule les révélations énigmatiques de trois personnages sur leurs vies communes ou croisées, de manière ténue parfois suggérée. Ici entrecoupées de chants marmonnés (sans doute trop souvent), les scènes ne paraissent pas crédibles, la sauce ne prend pas. Les comédiens semblent à la peine.
Incroyable… Incompréhensible… Surprenant…
Peut-être que la pièce se révèle trop opaque par son mystère déstructuré qui pourtant est une touche habituelle de l’auteur ? Peut-être que le parti-pris de la mise en scène n’apparait pas clairement dans la mise en vie de la dramaturgie ni dans la direction de jeux ?
Incroyable… Incompréhensible… Surprenant… Dommage…
Des sorties bruyantes de spectateurs. Un fou-rire sonore qui faillit se répandre comme une ola dans un stade. Des applaudissements gênés ou absents aux saluts malgré la claque bruyante de quelques complices faisant des signes aux comédiens.
Incroyable… Incompréhensible… Surprenant… Dommage… Décevant…
Je me demande si je n’en attendais pas trop… Il reste au final le parfum âcre et le goût amer d’un désenchantement. Pour l’adepte du théâtre de Pinter et des mises en scènes inventives, originales ou atypiques. « Il en est de ces beaux songes qui ne vous laissent au réveil que le déplaisir de les avoir crus ».
La grand marotte d’Harold Pinter aura toujours été la mémoire et ses dérèglements. Spectres de la Shoah dans Dispersion ; amnésie dans Une Sorte d’Alaska… Comme son titre l’indique, Old Times lorgne davantage du côté de la nostalgie, des actes manqués et d’un présent défaillant. Benoit Giros monte courageusement cet opus méconnu au Théâtre de l’Atelier car soyons franc, le pauvre n’a pas grand chose à se mettre sous la dent. Si Pinter est un as pour dérouter son auditoire, ce cru mineur décourage par son manque excessif de lisibilité, son écriture en-deçà du niveau habituel du prix Nobel de littérature et une mise en scène savamment énigmatique mais au rythme pesant.
Pinter raffole du chiffre trois : symbole du déséquilibre par excellence, il conditionne des relations tendues entre un noyau apparemment stable, un couple, et un élément perturbateur. En l’occurrence, Anna débarque chez Kate, vingt ans après voir vu pour la dernière fois sa meilleure amie . Les retrouvailles se déroulent sous les yeux mi-amusés, mi-déconcertés du mari de Kate, Deeley. Une plongée étrange dans les souvenirs et les coïncidences trop belles pour être vraies commence alors…
Construite comme souvent en puzzle chez Pinter, Old Times imbrique des strates temporelles à la fois floues et très précises : ainsi le mari rencontre sa femme dans un cinéma ; tout comme Anna emmène cette même femme voir le même film. Ou bien cette soirée malsaine pendant laquelle Deeley raconte avoir maté sous les jupes de deux copines. Et on devine vite qui se cache sous cette paire d’amies.
Cette superposition entre un passé lesbien (les caresses ne trompent pas) et sensuel et une actualité plus morne et rangée (une maison bourgeoise sur la côté anglaise) aurait pu donner lieu à un vertige riche d’ubiquité. Benoît Giros parvient d’ailleurs à rendre assez bien compte de cette atmosphère décalée, de sourde violence, sous des rapports aimables notamment par un jeu délicat des lumières et des déplacements.
Chemins trop bifurqués
Malheureusement, la pièce se prend dans le rets de pistes trop nombreuses et décousues : la pêche aux indices agace assez rapidement et reconfigurer les béances de la mémoire constitue un jeu crispant ici. Tout simplement car les carences proprement dramatiques, à savoir la force et la portée de l’écriture, peinent à émerger. On décroche vite de cette histoire tarabiscotée et qui glisse dangereusement à la fin vers le grand n’importe quoi avec ces faces maculées de boue…
Dans un décor clinique, le trio de comédiens se débrouille comme il peut et arrive à donner consistance à un matériau terriblement dénué de chair : lorsqu’Adèle Haenel apparaît, on craint le pire avec ce surjeu enjoué et décalé puis sa jeunesse fraîche, mystérieuse et insolente reprend le dessus. Marianne Denicourt campe la vamp éthérée avec prestance et distance. Emmanuel Salinger, plus terre-à-terre, apporte un contre-point comique appréciable.
Old Times loupe donc le coche : la faute à un texte qui s’égare en chemin. Benoît Giros assure un travail honorable au vu du morceau à défendre. On retiendra surtout sa direction d’acteurs globalement fine et bien vue. Pour le reste…
Pinter raffole du chiffre trois : symbole du déséquilibre par excellence, il conditionne des relations tendues entre un noyau apparemment stable, un couple, et un élément perturbateur. En l’occurrence, Anna débarque chez Kate, vingt ans après voir vu pour la dernière fois sa meilleure amie . Les retrouvailles se déroulent sous les yeux mi-amusés, mi-déconcertés du mari de Kate, Deeley. Une plongée étrange dans les souvenirs et les coïncidences trop belles pour être vraies commence alors…
Construite comme souvent en puzzle chez Pinter, Old Times imbrique des strates temporelles à la fois floues et très précises : ainsi le mari rencontre sa femme dans un cinéma ; tout comme Anna emmène cette même femme voir le même film. Ou bien cette soirée malsaine pendant laquelle Deeley raconte avoir maté sous les jupes de deux copines. Et on devine vite qui se cache sous cette paire d’amies.
Cette superposition entre un passé lesbien (les caresses ne trompent pas) et sensuel et une actualité plus morne et rangée (une maison bourgeoise sur la côté anglaise) aurait pu donner lieu à un vertige riche d’ubiquité. Benoît Giros parvient d’ailleurs à rendre assez bien compte de cette atmosphère décalée, de sourde violence, sous des rapports aimables notamment par un jeu délicat des lumières et des déplacements.
Chemins trop bifurqués
Malheureusement, la pièce se prend dans le rets de pistes trop nombreuses et décousues : la pêche aux indices agace assez rapidement et reconfigurer les béances de la mémoire constitue un jeu crispant ici. Tout simplement car les carences proprement dramatiques, à savoir la force et la portée de l’écriture, peinent à émerger. On décroche vite de cette histoire tarabiscotée et qui glisse dangereusement à la fin vers le grand n’importe quoi avec ces faces maculées de boue…
Dans un décor clinique, le trio de comédiens se débrouille comme il peut et arrive à donner consistance à un matériau terriblement dénué de chair : lorsqu’Adèle Haenel apparaît, on craint le pire avec ce surjeu enjoué et décalé puis sa jeunesse fraîche, mystérieuse et insolente reprend le dessus. Marianne Denicourt campe la vamp éthérée avec prestance et distance. Emmanuel Salinger, plus terre-à-terre, apporte un contre-point comique appréciable.
Old Times loupe donc le coche : la faute à un texte qui s’égare en chemin. Benoît Giros assure un travail honorable au vu du morceau à défendre. On retiendra surtout sa direction d’acteurs globalement fine et bien vue. Pour le reste…
C'est simple : il aurait fallu que ce soit joué en anglais par d'autres comédiens plus sensuels, moins décalés...
C'est difficile de porter un texte aussi fort mais rien n'oblige un metteur en scène ou un directeur de théâtre de l'accepter sur le seul critère de la médiatisation de certaines comédiennes...
Voilà, c'est écrit !
C'est difficile de porter un texte aussi fort mais rien n'oblige un metteur en scène ou un directeur de théâtre de l'accepter sur le seul critère de la médiatisation de certaines comédiennes...
Voilà, c'est écrit !
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