Critiques pour l'événement Marilyn, ma grand mère et moi
Marylin et Marie-Thérèse, mêmes combats !
De Hollywood à Colmar, de la Californie à l’Alsace, pou pou pidou !
Avant toute chose, il me faut une nouvelle fois le mentionner : Céline Milliat-Baumgartner est une autrice reconnue.
On se souvient voici quelques années de son magnifique, intense et bouleversant texte Les bijoux de pacotille, mis en scène par Pauline Bureau au Rond-Point, et dans lequel elle nous invitait à rencontrer des fantômes. Des proches disparus tragiquement.
Elle nous rappelait par là-même l’incroyable capacité de notre cerveau à produire des souvenirs.
Avec ce nouveau spectacle, elle va également nous proposer d’aller à la rencontre de deux femmes illustres : Marylin Monroe et sa grand-mère Marie-Thérèse.
Les deux femmes sont nées le même jour, ce qui constituera un sacré point commun.
Il y en aura bien d’autres.
Mademoiselle Milliat-Baumgartner établit un judicieux parallèle entre le destin de l’immense icône que l’on connaît et sa mamie, femme passionnée, par bien des aspects marginale, avide de liberté, n’hésitant pas à payer le prix fort, très fort, pour assumer cette liberté.
Ce faisant, en évoquant ces deux figures féminines, elle nous parle de la place des femmes, celle qu’on leur assigne, et surtout celle qu’elles doivent prendre elles-mêmes, bien souvent au prix de dures batailles.
Elle va nous dire également le désir d’enfant, la difficulté d’être femme et mère, sans oublier le rapport du corps à la féminité, ce corps qui séduit, qui se vêt d’habits de lumière en tous genres, ce corps qui en enfante ou non un autre, ce corps qui vieillit. Aussi.
J’ai retrouvé pour mon plus grand plaisir cette écriture, précise, ciselée, au service de la narration d’une histoire, une écriture faite de formules drôles ou émouvantes, une écriture qui puise dans le réel le particulier pour déboucher sur l’universalité.
C’est Valérie Lesort qui cette fois-ci met en scène la comédienne.
Je n’aurai pas l’outrecuidance de rappeler aux fidèles lecteurs de ce site tout le bien que je pense du travail de celle qui petite, voulait fabriquer des monstres et qui, devenue plus grande, en fit en grande partie son métier.
Un cabaret. Peut-être sous un chapiteau.
Nous voici devant un cercle de jeu, délimité par une circonférence lumineuse, une sorte de piste dans lequel le personnage évoluera principalement.
Au lointain, une armoire normande. L’un de ces vénérables meubles qui regorgent de trésors plus ou moins oubliés.
A jardin, un piano droit, avec au sol différentes pédales d’effets.
Le domaine de Manuel Peskine (qu’ici, on connaît bien également) ou de Raphaël Bancou.
Plusieurs tableaux vont se succéder, avec une grande fluidité et une grande précision.
Cette heure de spectacle sera placée sous le signe de la délicatesse et de la grâce, avec des parti-pris dramaturgiques très intelligents et très maîtrisés.
La scénographie va comporter bien des surprises. Le contenu de cette fameuse armoire en sera le grand responsable.
Valérie Lesort est parvenue à faire en sorte que plusieurs objets à priori inanimés, qui comme chacun sait ont une âme, pourront être dotés d’une certaine forme de vie.
Tout ceci va conférer une vraie poésie au propos.
Les objets auront d’ailleurs une grande importance, tout au long du spectacle.
Parce que les choses matérielles permettent de faire le lien avec les souvenirs.
Et puis, bien entendu, la comédienne. Qui ne va pas ménager ses efforts et son énergie.
Principalement vêtue d’une très belle petite robe blanche, elle va incarner tour tour les deux femmes.
Elle est pieds nus, se perchant pendant un grand moment sur leur pointe, comme pour suggérer des talons aiguilles. Le dénuement et la féminité.
Elle nous raconte.
Tour à tour espiègle, grave, innocente, bouleversante, elle établit les points communs, nous rappelle la destinée de la star et la vie de sa grand-mère, nous dit la difficulté commune aux deux personnages d’exister en tant que femmes et surtout en tant qu'êtres à part entière.
Elle ne va pas faire que jouer la comédie.
Elle va également nous ravir en chantant et en dansant, grâce à la jolie chorégraphie de Yohann Tété.
Les interactions avec le musicien sont particulièrement réussies. Le duo fonctionne la perfection.
Manuel Peskine a composé des pièces musicales éthérées, avec réverbération, insufflant à l’entreprise artistique là aussi une forme de poésie et peut-être de nostalgie.
Le musicien nous prouvera également qu’il a d’autres cordes son arc. Je n’en dis pas plus.
Vous avez jusqu’au 5 mars pour assister à ce très beau spectacle, original et totalement maîtrisé.
L’un de ceux dont on se souvient longtemps, et pour lequel on regrette de n’avoir pu y assister bien avant…
Vous savez ce qu’il vous reste faire !
Somewhere over the rainbow
Way up high
And the dreams that you dream of
Once in a lullaby, oh...
De Hollywood à Colmar, de la Californie à l’Alsace, pou pou pidou !
Avant toute chose, il me faut une nouvelle fois le mentionner : Céline Milliat-Baumgartner est une autrice reconnue.
On se souvient voici quelques années de son magnifique, intense et bouleversant texte Les bijoux de pacotille, mis en scène par Pauline Bureau au Rond-Point, et dans lequel elle nous invitait à rencontrer des fantômes. Des proches disparus tragiquement.
Elle nous rappelait par là-même l’incroyable capacité de notre cerveau à produire des souvenirs.
Avec ce nouveau spectacle, elle va également nous proposer d’aller à la rencontre de deux femmes illustres : Marylin Monroe et sa grand-mère Marie-Thérèse.
Les deux femmes sont nées le même jour, ce qui constituera un sacré point commun.
Il y en aura bien d’autres.
Mademoiselle Milliat-Baumgartner établit un judicieux parallèle entre le destin de l’immense icône que l’on connaît et sa mamie, femme passionnée, par bien des aspects marginale, avide de liberté, n’hésitant pas à payer le prix fort, très fort, pour assumer cette liberté.
Ce faisant, en évoquant ces deux figures féminines, elle nous parle de la place des femmes, celle qu’on leur assigne, et surtout celle qu’elles doivent prendre elles-mêmes, bien souvent au prix de dures batailles.
Elle va nous dire également le désir d’enfant, la difficulté d’être femme et mère, sans oublier le rapport du corps à la féminité, ce corps qui séduit, qui se vêt d’habits de lumière en tous genres, ce corps qui en enfante ou non un autre, ce corps qui vieillit. Aussi.
J’ai retrouvé pour mon plus grand plaisir cette écriture, précise, ciselée, au service de la narration d’une histoire, une écriture faite de formules drôles ou émouvantes, une écriture qui puise dans le réel le particulier pour déboucher sur l’universalité.
C’est Valérie Lesort qui cette fois-ci met en scène la comédienne.
Je n’aurai pas l’outrecuidance de rappeler aux fidèles lecteurs de ce site tout le bien que je pense du travail de celle qui petite, voulait fabriquer des monstres et qui, devenue plus grande, en fit en grande partie son métier.
Un cabaret. Peut-être sous un chapiteau.
Nous voici devant un cercle de jeu, délimité par une circonférence lumineuse, une sorte de piste dans lequel le personnage évoluera principalement.
Au lointain, une armoire normande. L’un de ces vénérables meubles qui regorgent de trésors plus ou moins oubliés.
A jardin, un piano droit, avec au sol différentes pédales d’effets.
Le domaine de Manuel Peskine (qu’ici, on connaît bien également) ou de Raphaël Bancou.
Plusieurs tableaux vont se succéder, avec une grande fluidité et une grande précision.
Cette heure de spectacle sera placée sous le signe de la délicatesse et de la grâce, avec des parti-pris dramaturgiques très intelligents et très maîtrisés.
La scénographie va comporter bien des surprises. Le contenu de cette fameuse armoire en sera le grand responsable.
Valérie Lesort est parvenue à faire en sorte que plusieurs objets à priori inanimés, qui comme chacun sait ont une âme, pourront être dotés d’une certaine forme de vie.
Tout ceci va conférer une vraie poésie au propos.
Les objets auront d’ailleurs une grande importance, tout au long du spectacle.
Parce que les choses matérielles permettent de faire le lien avec les souvenirs.
Et puis, bien entendu, la comédienne. Qui ne va pas ménager ses efforts et son énergie.
Principalement vêtue d’une très belle petite robe blanche, elle va incarner tour tour les deux femmes.
Elle est pieds nus, se perchant pendant un grand moment sur leur pointe, comme pour suggérer des talons aiguilles. Le dénuement et la féminité.
Elle nous raconte.
Tour à tour espiègle, grave, innocente, bouleversante, elle établit les points communs, nous rappelle la destinée de la star et la vie de sa grand-mère, nous dit la difficulté commune aux deux personnages d’exister en tant que femmes et surtout en tant qu'êtres à part entière.
Elle ne va pas faire que jouer la comédie.
Elle va également nous ravir en chantant et en dansant, grâce à la jolie chorégraphie de Yohann Tété.
Les interactions avec le musicien sont particulièrement réussies. Le duo fonctionne la perfection.
Manuel Peskine a composé des pièces musicales éthérées, avec réverbération, insufflant à l’entreprise artistique là aussi une forme de poésie et peut-être de nostalgie.
Le musicien nous prouvera également qu’il a d’autres cordes son arc. Je n’en dis pas plus.
Vous avez jusqu’au 5 mars pour assister à ce très beau spectacle, original et totalement maîtrisé.
L’un de ceux dont on se souvient longtemps, et pour lequel on regrette de n’avoir pu y assister bien avant…
Vous savez ce qu’il vous reste faire !
Somewhere over the rainbow
Way up high
And the dreams that you dream of
Once in a lullaby, oh...
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