Critiques pour l'événement Macbeth (Julien Kosellek)
7,5/10
6
Alors ?
Macbeth, remixé par cinq femmes, offre un spectacle bruyant. Déjà parce qu’il interpelle : interpréter une œuvre de Shakespeare en la vantant avec une « distribution jeune, cosmopolite, féminine » ; Macbeth sera donc une femme. Tonitruant, parce que les comédiennes chantent plusieurs registres et se les approprient pleinement. Assourdissant, notamment parce qu’il reprend les techniques bien rodées - dont on ne dira jamais suffisamment qu’un spectateur-habitué se lasse - j’ai nommé, le micro et la peinture rouge.

On passera sur les habits unisexes pour ensuite endosser des tailleurs représentant le pouvoir contemporain. Ces codes restent plutôt efficaces. Surtout qu’il s’agit ici d’un théâtre qui fait beaucoup de bruit pour... bien des choses ! Maîtrise du rythme, synchronisation travaillée, les bottines frappent en même temps le sol et les baguettes de batterie tournoient, tandis que les lunettes de soleil reluisent derrière le piano. Sans détour, les cinq voix envoient du lourd. Elles racontent, elles mettent en poésie, elles jouent. Tour à tour comédienne et musicienne, elles méritent chacune d’être citée : Viktoria Kozlova, Laura Clauzel, Ayana Fuentes Uno, Sophie Mourousi et Tatiana Spivakova.

Je me sens bien obligée de mentionner ce particulier moment de grâce lorsqu’elles interprètent leur propre version de « You want it darker » de Leonard Cohen. I wasn’t ready, my lord.