Critiques pour l'événement Les Sœurs Tatin
Laetitia Gonzalbes s'est de nouveau lancée un défi audacieux. Il faut dire qu'après "Anna Karénine" et "Je m’appelle Erik Satie comme tout le monde", on a envie de la suivre partout où elle ira. Cette fois-ci elle combine sa passion pour Tchekhov avec une invention des plus gourmandes : la tarte Tatin. Deux éléments qui peuvent paraître très opposés et pourtant, les mots vont les rassembler. Un lien est pourtant bien présent car se sont des histoires de femmes ainsi les "Trois sœurs" vont fusionner avec les deux soeurs Tatin. Progressivement, on va être aux côtés de ces personnalités hors du commun qui tente de survivre dans un monde injuste, discriminatoire et misogyne. L'espoir reste un domaine qu'il faut éviter d'aborder car derrière ce cache un désespoir qu'il sera difficile de combattre. Une critique sociale et sociétale qui reste valable pendant une période bien trop longue. « Quand on n’a pas de vraie vie, on vit de mirages. C’est mieux que rien. »
Au commande de ce spectacle, une équipe qui a su mettre sa passion et son enthousiasme au service d'une création. Tout d'abord, Ambre Rochard et Anaïs Yazit qui incarnent les soeurs Tatin. Comme c'est bien expliquée, elles n'ont pas créés la tarte Tatin dans leur hôtel. Elles l'ont popularisés grâce à leur gentillesse et leur savoir faire. Les comédiennes se donnent corps et âme sur ce plateau de théâtre. Qu'importe l'époque où elles sont immergés, elles gardent un sourire contagieux et partagent ce plaisir de jouer. Avec une grande précision, elles se déplacent partout et gardent cette énergie aussi bien dans les chansons d'époque (Le temps des cerises, Plaisir d’amour...) que la préparation d'un dessert devenu connu. On se laisse emporter par cette exaltation qui rend honneur à la notion de spectacle vivant. La mise en scène est finement réalisée. D'une part grâce aux scènes filmées de Mathilde Sereys ingénieusement intégrées. Puis la séparation des différents espaces pour mieux se repérer dans le temps. Et enfin, grâce à aux costumes de Claire Avias très bien pensé que cela soit au niveau des chaussures ou de la ceinture qui souligne la taille. Sans omettre la partie musicale de David Enfrein et Tim Aknine très importante qui contribue à créer une ambiance joyeuse et mélancolique à la fois.
Une équipe unie avec un seul objectif : émerveiller le spectateur tout en lui donnant faim avec réflexivité.
Au commande de ce spectacle, une équipe qui a su mettre sa passion et son enthousiasme au service d'une création. Tout d'abord, Ambre Rochard et Anaïs Yazit qui incarnent les soeurs Tatin. Comme c'est bien expliquée, elles n'ont pas créés la tarte Tatin dans leur hôtel. Elles l'ont popularisés grâce à leur gentillesse et leur savoir faire. Les comédiennes se donnent corps et âme sur ce plateau de théâtre. Qu'importe l'époque où elles sont immergés, elles gardent un sourire contagieux et partagent ce plaisir de jouer. Avec une grande précision, elles se déplacent partout et gardent cette énergie aussi bien dans les chansons d'époque (Le temps des cerises, Plaisir d’amour...) que la préparation d'un dessert devenu connu. On se laisse emporter par cette exaltation qui rend honneur à la notion de spectacle vivant. La mise en scène est finement réalisée. D'une part grâce aux scènes filmées de Mathilde Sereys ingénieusement intégrées. Puis la séparation des différents espaces pour mieux se repérer dans le temps. Et enfin, grâce à aux costumes de Claire Avias très bien pensé que cela soit au niveau des chaussures ou de la ceinture qui souligne la taille. Sans omettre la partie musicale de David Enfrein et Tim Aknine très importante qui contribue à créer une ambiance joyeuse et mélancolique à la fois.
Une équipe unie avec un seul objectif : émerveiller le spectateur tout en lui donnant faim avec réflexivité.
L’idée de départ était intéressante : raconter l’histoire des sœurs Tatin en s’appuyant sur la dramaturgie des Trois Soeurs d’Anton Tchekhov. On ne tiendra pas rigueur à Lætitia Gonzalbes que deux n’égale pas trois. Ni que la Sologne n’est pas la Russie. Ce sont des géographies malgré tout comparables, retirées.
Mais pourquoi lui ajouter des épisodes de comédie musicale ? Certes, ils sont réussis mais ils retirent de la gravité au propos. Et puis, danser avec un balai poussiéreux au-dessus des fourneaux n’est pas très sérieux.
(…) On connait tous ce dessert fameux qui est un succès mondial. Les gastronomes savent qu’une fable a été montée de toutes pièces pour justifier la cuisson à l’envers. Ce plat régional et à l’origine banal s’est paré d’un story-telling (comme on dit en marketing) qui continue à faire couler beaucoup d’encre. Sur ce point, le spectacle reste muet. On assiste à la fin à la confection de la tarte dans sa sobriété la plus simple. Et on ne comprend pas qu’elle soit associée à un incendie. Pas plus que le visuel de l'affiche soit inversé car (enfin !) la pâte cuit sur les pommes et non dessous comme on a l'impression en la regardant.
Mais je rends hommage à Lætitia Gonzalbes de n’avoir pas enjolivé les choses car ni Stéphanie ni Caroline n’ont inventé cette tarte qui porte leur nom. Elles en furent les mamans d’adoption. Comme Tchekhov est le père adoptif de ses personnages. L'interprétation est plutôt sensible par deux comédiennes qui s’entendent comme des soeurs, exprimant ce qu’il faut de jalousie et d’affection.
(…) Quand on n’a pas de vraie vie, on vit de mirage. Stéphanie (Roxane Le Texier) aime Tchekhov dont cette phrase, tirée des Trois sœurs, lui rappelle sa soeur Caroline (Anaïs Yazit, excellente comme dans le précédent spectacle de la metteuse en scène), décédée il y a un an, en 1911. A quoi bon se souvenir, se plaint-elle avec mélancolie. On nous oubliera, c’est inéluctable (sauf qu’à ce stade le public sait bien que tout le monde se souvient de ce plat devenu culte et qui porte leur nom).
(…) Le texte est très nostalgique, souvent ponctué de regrets : J’ai l’impression que tout sur terre est destiné à changer. Il peine à se construire. Une fois la recette expliquée et réalisée presque sous nos yeux Stéphanie jugera : cette histoire est sans dessus dessous, comme notre tarte, tiens. (…)
Mais pourquoi lui ajouter des épisodes de comédie musicale ? Certes, ils sont réussis mais ils retirent de la gravité au propos. Et puis, danser avec un balai poussiéreux au-dessus des fourneaux n’est pas très sérieux.
(…) On connait tous ce dessert fameux qui est un succès mondial. Les gastronomes savent qu’une fable a été montée de toutes pièces pour justifier la cuisson à l’envers. Ce plat régional et à l’origine banal s’est paré d’un story-telling (comme on dit en marketing) qui continue à faire couler beaucoup d’encre. Sur ce point, le spectacle reste muet. On assiste à la fin à la confection de la tarte dans sa sobriété la plus simple. Et on ne comprend pas qu’elle soit associée à un incendie. Pas plus que le visuel de l'affiche soit inversé car (enfin !) la pâte cuit sur les pommes et non dessous comme on a l'impression en la regardant.
Mais je rends hommage à Lætitia Gonzalbes de n’avoir pas enjolivé les choses car ni Stéphanie ni Caroline n’ont inventé cette tarte qui porte leur nom. Elles en furent les mamans d’adoption. Comme Tchekhov est le père adoptif de ses personnages. L'interprétation est plutôt sensible par deux comédiennes qui s’entendent comme des soeurs, exprimant ce qu’il faut de jalousie et d’affection.
(…) Quand on n’a pas de vraie vie, on vit de mirage. Stéphanie (Roxane Le Texier) aime Tchekhov dont cette phrase, tirée des Trois sœurs, lui rappelle sa soeur Caroline (Anaïs Yazit, excellente comme dans le précédent spectacle de la metteuse en scène), décédée il y a un an, en 1911. A quoi bon se souvenir, se plaint-elle avec mélancolie. On nous oubliera, c’est inéluctable (sauf qu’à ce stade le public sait bien que tout le monde se souvient de ce plat devenu culte et qui porte leur nom).
(…) Le texte est très nostalgique, souvent ponctué de regrets : J’ai l’impression que tout sur terre est destiné à changer. Il peine à se construire. Une fois la recette expliquée et réalisée presque sous nos yeux Stéphanie jugera : cette histoire est sans dessus dessous, comme notre tarte, tiens. (…)
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