Critiques pour l'événement Le Tartuffe
Tartuffe se fait passer pour un dévot mais n’en est pas moins homme. Il vit aux crochets d’Orgon et de sa mère, Mme Pernelle, qui ne jurent que pas lui. Cependant, le reste de la famille est plus réservé sur ses bonnes intentions et se range du côté de Dorine, la suivante, qui a bien compris l’imposture de cet hypocrite. Alors hypocrisie ou dévotion ?
Chacun tente de faire ouvrir les yeux d’Orgon qui s’enquiert davantage des dernières nouvelles de Tartuffe que des problèmes de santé de son épouse. Mais il faudra beaucoup de ruse et d’énergie pour enfin démasquer l’intrus et préserver l’honneur de la famille qui n’aurait pu éviter la ruine sans une intervention royale, tout comme ce fut le cas pour Molière qui a bénéficié du soutien de Louis XIV pour sauver sa pièce, petit bijou d’écriture.
Pour Galin Stoev, Tartuffe « révèle les conflits et les paradoxes de la nature humaine. Il permet d’observer les va-et-vient entre confiance et manipulation, raison et fanatisme, volupté et spiritualité, toutes ces oscillations qui définissent la part intime de notre humanité. ». C’est pourquoi il enferme les personnages dans un huis-clos où les spectateurs sont les voyeurs d’un jeu de dupes, de tromperies et de dissimulations où les masques tomberont rapidement quand la cellule sécuritaire de la manipulation implosera.
Malheureusement sa mise en scène, en costumes d’époque, reste très lisse et classique. Cependant, Galin Stoev a su s’entourer d’une talentueuse distribution avec à sa tête un Michel Vuillermoz étonnant en Tartuffe séducteur bien que peu présent. Néanmoins il est irrésistible dans la scène où Elmire (fabuleuse Elsa Lepoivre) tente de le piéger. De son côté, Didier Sandre fait des merveilles dans la peau d’Orgon. Lui qui veut unir sa fille Mariane (convaincante Anna Cervinka) à l’imposteur qui ferait ainsi son entrée officielle dans la famille, il est incroyable de justesse, surtout face aux affronts de la suivante Dorine (étincelante Cécile Brune qui décidément ne cesse de nous enchanter). Caché sous la table, il découvre l’attitude du faux dévot « vous épousiez ma fille et convoitiez ma femme » et démêle « la vertu d’avec ses apparences » avec brio. Denis Podalydès est également remarquable dans le rôle de Cléante, le beau-frère d’Orgon. Quel bonheur de voir ces membres de la troupe du Français s’emparer avec une telle grâce de l’œuvre de Molière ! Seul regret : celui d’un parti pris de monter ce classique de manière très classique et stricte, sans donner une nouvelle couleur ou un nouveau regard sur la pièce et la psychologie des personnages qui détiennent chacun un message fort qui aurait pu trouver écho dans notre société actuelle.
C’est en somme un Tartuffe plaisant qui se donne à voir actuellement à la Comédie-Française mais sans réel éclat ni relief malgré une impeccable distribution pour cette œuvre très classique qui aurait pu bénéficier d’un traitement plus profond et plus affirmé.
Chacun tente de faire ouvrir les yeux d’Orgon qui s’enquiert davantage des dernières nouvelles de Tartuffe que des problèmes de santé de son épouse. Mais il faudra beaucoup de ruse et d’énergie pour enfin démasquer l’intrus et préserver l’honneur de la famille qui n’aurait pu éviter la ruine sans une intervention royale, tout comme ce fut le cas pour Molière qui a bénéficié du soutien de Louis XIV pour sauver sa pièce, petit bijou d’écriture.
Pour Galin Stoev, Tartuffe « révèle les conflits et les paradoxes de la nature humaine. Il permet d’observer les va-et-vient entre confiance et manipulation, raison et fanatisme, volupté et spiritualité, toutes ces oscillations qui définissent la part intime de notre humanité. ». C’est pourquoi il enferme les personnages dans un huis-clos où les spectateurs sont les voyeurs d’un jeu de dupes, de tromperies et de dissimulations où les masques tomberont rapidement quand la cellule sécuritaire de la manipulation implosera.
Malheureusement sa mise en scène, en costumes d’époque, reste très lisse et classique. Cependant, Galin Stoev a su s’entourer d’une talentueuse distribution avec à sa tête un Michel Vuillermoz étonnant en Tartuffe séducteur bien que peu présent. Néanmoins il est irrésistible dans la scène où Elmire (fabuleuse Elsa Lepoivre) tente de le piéger. De son côté, Didier Sandre fait des merveilles dans la peau d’Orgon. Lui qui veut unir sa fille Mariane (convaincante Anna Cervinka) à l’imposteur qui ferait ainsi son entrée officielle dans la famille, il est incroyable de justesse, surtout face aux affronts de la suivante Dorine (étincelante Cécile Brune qui décidément ne cesse de nous enchanter). Caché sous la table, il découvre l’attitude du faux dévot « vous épousiez ma fille et convoitiez ma femme » et démêle « la vertu d’avec ses apparences » avec brio. Denis Podalydès est également remarquable dans le rôle de Cléante, le beau-frère d’Orgon. Quel bonheur de voir ces membres de la troupe du Français s’emparer avec une telle grâce de l’œuvre de Molière ! Seul regret : celui d’un parti pris de monter ce classique de manière très classique et stricte, sans donner une nouvelle couleur ou un nouveau regard sur la pièce et la psychologie des personnages qui détiennent chacun un message fort qui aurait pu trouver écho dans notre société actuelle.
C’est en somme un Tartuffe plaisant qui se donne à voir actuellement à la Comédie-Française mais sans réel éclat ni relief malgré une impeccable distribution pour cette œuvre très classique qui aurait pu bénéficier d’un traitement plus profond et plus affirmé.
Dans le même genre