Critiques pour l'événement La rafle du Vel' d'Hiv"
Le jour d'avant.
Le 15 juillet 1942.
« La vie a toujours un sens. Il y a des lendemains possibles. », nous dit ce personnage qui entre en scène.
Un lendemain possible ?
Le 16 juillet 1942 avait lieu à Paris la plus importante opération policière depuis la Saint-Barthélémy.
C'est à travers les yeux d'un gamin de quatorze ans que va nous être racontée cette rafle du Vel d'Hiv'.
Philippe Ogouz incarne ce jeune garçon.
Le comédien, qui a adapté pour la scène les ouvrages de Maurice Rajsfus (Opération étoile jaune, et la rafle du Vel d'Hiv'), le comédien va arpenter pratiquement le plateau pendant toute cette heure.
Il marche, tourne en rond tout en prononçant les mots terribles, en prononçant bien souvent l'imprononçable.
Il commence par nous dire l'enfance à Vincennes de ce survivant qui est en face de nous.
Ses imitations de ses professeurs sont alors magistrales et très drôles. On s'y croirait, dans la cour de ce collège de la rue de la Liberté. (Si si...)
Et puis, l'horreur arrive très rapidement.
L'horreur que l'on doit à l'administration Pétain, et elle seule.
Durant ce spectacle intense, sont pointés en permanence et à juste titre, les responsables français.
Oui, des policiers français, des gendarmes français sont allés bien au-delà des desiderata nazis.
(Bien entendu, il fera mention des quelques trop rares fonctionnaires qui ont résisté. Il y en a eu. Peu, mais il y en a eu.)
L'horreur, disais-je : des Français qui interdisent à d'autres Français d'exercer certains métiers, puis qui leur interdisent de fréquenter les lieux publics...
Des Français qui en obligent d'autres à porter une étoile jaune taillée dans un cercle de tissu de dix centimètres de diamètre, avec le mot "juif" à l'intérieur.
Les paroles de ce jeune de quatorze ans forcé de porter cette ignominie sont bouleversantes.
Puis, vient la préparation de l'opération « Vent printanier », le nom de code de la rafle.
Ici, Philippe Ogouz est de plus en plus précis, adoptant un ton de plus en plus dur, mais sans vouloir tomber dans le pathos : il raconte crûment des faits historiques. Rien que des faits.
J'ai été véritablement bouleversé, non seulement par tous ces détails bien souvent ignorés, mais peut-être et surtout par la façon dont Ogouz nous les apprend ou nous les rappelle.
Rien n'est tu, j'ai été véritablement oppressé par tous ces détails concernant ces treize-mille humains, dont quatre-mille-cinquante-et-un enfants.
Ici non plus, rien ne nous sera épargné.
Les descriptions sont on ne peut plus précises.
Le comédien excelle dans l'art de raconter, de décrire, de montrer.
Nous sommes dans cette enceinte sportive, on entend les cris, les hurlements, nous sentons l'odeur des excréments, de l'urine.
Oui l'ignominie est là. Avant le départ pour une autre, définitive celle-là.
Puis, il va nous révéler comment son personnage a pu survivre, comment il a pu échapper à l'horreur.
Je n'en dirai pas plus. Ogouz est alors déchirant. Comment dès lors retenir ses larmes ?
Durant ce spectacle, il n'est pas seul sur scène.
A ses côtés, Paul Predki embrasse un magnifique accordéon Cavagnolo rouge sang.
Le musicien l'accompagne, parfois en chantant, de ses notes tristes, nostalgiques.
Bien souvent, pour terminer des scies (« Tout va très bien madame la Marquise », « La java bleue »"Lili Marlène"...) il va laisser la dernière note en suspens.
L'effet est saisissant.
Philippe Ogouz conclura en précisant le but de ce spectacle et sa démarche.
Il s'agit de ne pas oublier.
Non pas pour entretenir la haine, mais bien entendu pour que ces nuages et ces jours on ne peut plus sombres ne reviennent jamais.
Voici un spectacle nécessaire, participant pleinement au devoir de mémoire.
Un très grand comédien se met au service cette mémoire collective.
Son métier, son art, son talent m'ont subjugué.
Oui, ce spectacle devrait être vu par tous les collégiens et tous les lycéens français.
Le 15 juillet 1942.
« La vie a toujours un sens. Il y a des lendemains possibles. », nous dit ce personnage qui entre en scène.
Un lendemain possible ?
Le 16 juillet 1942 avait lieu à Paris la plus importante opération policière depuis la Saint-Barthélémy.
C'est à travers les yeux d'un gamin de quatorze ans que va nous être racontée cette rafle du Vel d'Hiv'.
Philippe Ogouz incarne ce jeune garçon.
Le comédien, qui a adapté pour la scène les ouvrages de Maurice Rajsfus (Opération étoile jaune, et la rafle du Vel d'Hiv'), le comédien va arpenter pratiquement le plateau pendant toute cette heure.
Il marche, tourne en rond tout en prononçant les mots terribles, en prononçant bien souvent l'imprononçable.
Il commence par nous dire l'enfance à Vincennes de ce survivant qui est en face de nous.
Ses imitations de ses professeurs sont alors magistrales et très drôles. On s'y croirait, dans la cour de ce collège de la rue de la Liberté. (Si si...)
Et puis, l'horreur arrive très rapidement.
L'horreur que l'on doit à l'administration Pétain, et elle seule.
Durant ce spectacle intense, sont pointés en permanence et à juste titre, les responsables français.
Oui, des policiers français, des gendarmes français sont allés bien au-delà des desiderata nazis.
(Bien entendu, il fera mention des quelques trop rares fonctionnaires qui ont résisté. Il y en a eu. Peu, mais il y en a eu.)
L'horreur, disais-je : des Français qui interdisent à d'autres Français d'exercer certains métiers, puis qui leur interdisent de fréquenter les lieux publics...
Des Français qui en obligent d'autres à porter une étoile jaune taillée dans un cercle de tissu de dix centimètres de diamètre, avec le mot "juif" à l'intérieur.
Les paroles de ce jeune de quatorze ans forcé de porter cette ignominie sont bouleversantes.
Puis, vient la préparation de l'opération « Vent printanier », le nom de code de la rafle.
Ici, Philippe Ogouz est de plus en plus précis, adoptant un ton de plus en plus dur, mais sans vouloir tomber dans le pathos : il raconte crûment des faits historiques. Rien que des faits.
J'ai été véritablement bouleversé, non seulement par tous ces détails bien souvent ignorés, mais peut-être et surtout par la façon dont Ogouz nous les apprend ou nous les rappelle.
Rien n'est tu, j'ai été véritablement oppressé par tous ces détails concernant ces treize-mille humains, dont quatre-mille-cinquante-et-un enfants.
Ici non plus, rien ne nous sera épargné.
Les descriptions sont on ne peut plus précises.
Le comédien excelle dans l'art de raconter, de décrire, de montrer.
Nous sommes dans cette enceinte sportive, on entend les cris, les hurlements, nous sentons l'odeur des excréments, de l'urine.
Oui l'ignominie est là. Avant le départ pour une autre, définitive celle-là.
Puis, il va nous révéler comment son personnage a pu survivre, comment il a pu échapper à l'horreur.
Je n'en dirai pas plus. Ogouz est alors déchirant. Comment dès lors retenir ses larmes ?
Durant ce spectacle, il n'est pas seul sur scène.
A ses côtés, Paul Predki embrasse un magnifique accordéon Cavagnolo rouge sang.
Le musicien l'accompagne, parfois en chantant, de ses notes tristes, nostalgiques.
Bien souvent, pour terminer des scies (« Tout va très bien madame la Marquise », « La java bleue »"Lili Marlène"...) il va laisser la dernière note en suspens.
L'effet est saisissant.
Philippe Ogouz conclura en précisant le but de ce spectacle et sa démarche.
Il s'agit de ne pas oublier.
Non pas pour entretenir la haine, mais bien entendu pour que ces nuages et ces jours on ne peut plus sombres ne reviennent jamais.
Voici un spectacle nécessaire, participant pleinement au devoir de mémoire.
Un très grand comédien se met au service cette mémoire collective.
Son métier, son art, son talent m'ont subjugué.
Oui, ce spectacle devrait être vu par tous les collégiens et tous les lycéens français.
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