Critiques pour l'événement La nonne sanglante
Quel magnifique lieu que l'Opera Comique, tout a fait à la hauteur de cet opéra bouffe de Charles Gounod, qui vous transporte dans une aventure fantastique et gothique. Des chanteurs de hauts niveaux bien sur, mais aussi un orchestre dirigé par une chef talentueuse, dans une mise en scène et un décors de qualité.
J'ai particulièrement apprécié les lumières, les costumes et le rendu visuel, très esthétiques ainsi que l'accoustique de cette salle.
tout ces artistes ont largement mérités l'ovation finale, un vrai succès.
J'ai particulièrement apprécié les lumières, les costumes et le rendu visuel, très esthétiques ainsi que l'accoustique de cette salle.
tout ces artistes ont largement mérités l'ovation finale, un vrai succès.
Le 17 juin Gounod fête ses 200 ans ! il se porte bien.
De ses oeuvres lyriques, on donne le plus souvent Faust ou Roméo et Juliette.
Une très bonne surprise que cette "Nonne sanglante" la pauvrette, le livret est bien compliqué comme il faut selon les codes de l'époque.
La mise en scène de David Bobée nous plonge dans l'univers gothique, sombre, tout y est !
La distribution dominée par le ténor Michael Spyres, phrasé et diction impeccables ! Ovation du public largement mérité.
De ses oeuvres lyriques, on donne le plus souvent Faust ou Roméo et Juliette.
Une très bonne surprise que cette "Nonne sanglante" la pauvrette, le livret est bien compliqué comme il faut selon les codes de l'époque.
La mise en scène de David Bobée nous plonge dans l'univers gothique, sombre, tout y est !
La distribution dominée par le ténor Michael Spyres, phrasé et diction impeccables ! Ovation du public largement mérité.
Encore, une très belle soirée à la salle Favart avec « la Nonne sanglante » de Gounod (livret Scribe et Delavigne)
Une œuvre sortie de l’oubli, l’année du bicentenaire de naissance de son compositeur, grâce aux esprits découvreurs de l’Opéra-Comique et du Palazetto Bru Zane, le Centre de Musique Romantique Française, à Venise.
Des artistes, animés d’une passion commune, cela se sent, et oeuvrant en totale harmonie.
Une histoire abracadabrante, du registre du fantastique, rendue intelligible et presque crédible…et traitée avec sobriété -tant mieux !-.
Une adaptation scénique qui met en valeur le mouvement. Tels les combattants figés à l’ouverture, comme dans un tableau (digne des toiles officielles de bataille des musées) qui soudain s’animent et se livrent un combat acharné, interrompu par la venue de l’Ermite Pierre qui les invite à rechercher la paix. Un travail exemplaire sur la gestuelle du choeur (et des comédiens/danseurs) dont on pourra noter la justesse tout au long des tableaux.
Un décor, des éclairages et des costumes sombres à souhait (comme l’histoire…) pour laisser s’exacerber peurs et fantasmes (sauf l’énigmatique « bleu pétant » du couple Ana Fritz au 3ème acte, une étincelle de vie dans cette noire histoire ).
Un opéra de langue française où chaque mot s’entend à la perfection sans avoir à recourir à la lecture du sur-titrage.
Une musique fort belle, des voix magnifiques et une grande cohérence du plateau vocal que les rôles tenus soient écrasants, à l’instar de celui de Rodolphe, ou plus mesurés.
Et des artistes merveilleux : Michael Spyres, le ténor romantique par excellence, qui tout au long de l’œuvre, nous sert un Rodolphe impressionnant de vérité dramatique dans tous les registres. Qu’il soit le soupirant d’Agnès, le rebelle à son père, l’amoureux abusé par la nonne, ou le combattant, rempli d’effroi à l’idée d’un parricide.
Jodie Devos, ovationnée par le Public, avec sa partition claire, cristalline, joyeuse de page Arthur.
La gravité de la Nonne (la mezzo Marion Lebègue) qui offre un visage blafard inquiétant parmi les spectres du château hanté, lors de la scène de l’anneau mais s’humanise au fil des actes, à fur et à mesure que se dévoilent les noirceurs des vivants.
L’ermite Pierre, Jean Teitgen, tout à la noblesse de son rôle de médiateur entre familles rivales et de canalisateur de la violence, et qui démontre -s’il était nécessaire-, qu’il n’y a pas que basses russes…ou slaves dans l’Opéra. Sa basse -française- est particulièrement émouvante et vaillante.
Quelques « bémols » en cette soirée de première : la frénésie de certains pupitres (les cuivres notamment ) qui auraient gagné à être modérés. Climat inquiétant ne signifie pas forcément puissance excessive. Et, la moindre performance du père, le baryton André Heyboer, le comte Luddorf, annoncé comme souffrant, mais qui a tout de même assuré son rôle, dans des conditions plus difficiles. Une déception - surtout pour lui- car il n'a pas rendu ce à quoi il s'était sûrement préparé..
A signaler : l’excellente introduction à l’oeuvre, en salle Bizet, ¾ d’heures avant son début, chaque soir de représentation. Agnès Terrier, la dramaturge de l’OC, qui l’assure avec brio, nous familiarise avec l’œuvre, donne le contexte de sa création, ainsi que les intentions des divers intervenants d’alors, ou de maintenant. C’est passionnant, agréable, et cela ajoute aussi au plaisir que l’on a à fréquenter l’Opéra- Comique.
La Nonne se joue encore quelques soirées. Alors n’écoutez pas les critiques professionnels que j’ai trouvés, hier soir mardi, bien grincheux, (« la Dispute » de France Culture où tous faisaient unanimement la fine bouche…et jouaient aux blasés…).
Allez-y et laissez-vous emporter…
Une œuvre sortie de l’oubli, l’année du bicentenaire de naissance de son compositeur, grâce aux esprits découvreurs de l’Opéra-Comique et du Palazetto Bru Zane, le Centre de Musique Romantique Française, à Venise.
Des artistes, animés d’une passion commune, cela se sent, et oeuvrant en totale harmonie.
Une histoire abracadabrante, du registre du fantastique, rendue intelligible et presque crédible…et traitée avec sobriété -tant mieux !-.
Une adaptation scénique qui met en valeur le mouvement. Tels les combattants figés à l’ouverture, comme dans un tableau (digne des toiles officielles de bataille des musées) qui soudain s’animent et se livrent un combat acharné, interrompu par la venue de l’Ermite Pierre qui les invite à rechercher la paix. Un travail exemplaire sur la gestuelle du choeur (et des comédiens/danseurs) dont on pourra noter la justesse tout au long des tableaux.
Un décor, des éclairages et des costumes sombres à souhait (comme l’histoire…) pour laisser s’exacerber peurs et fantasmes (sauf l’énigmatique « bleu pétant » du couple Ana Fritz au 3ème acte, une étincelle de vie dans cette noire histoire ).
Un opéra de langue française où chaque mot s’entend à la perfection sans avoir à recourir à la lecture du sur-titrage.
Une musique fort belle, des voix magnifiques et une grande cohérence du plateau vocal que les rôles tenus soient écrasants, à l’instar de celui de Rodolphe, ou plus mesurés.
Et des artistes merveilleux : Michael Spyres, le ténor romantique par excellence, qui tout au long de l’œuvre, nous sert un Rodolphe impressionnant de vérité dramatique dans tous les registres. Qu’il soit le soupirant d’Agnès, le rebelle à son père, l’amoureux abusé par la nonne, ou le combattant, rempli d’effroi à l’idée d’un parricide.
Jodie Devos, ovationnée par le Public, avec sa partition claire, cristalline, joyeuse de page Arthur.
La gravité de la Nonne (la mezzo Marion Lebègue) qui offre un visage blafard inquiétant parmi les spectres du château hanté, lors de la scène de l’anneau mais s’humanise au fil des actes, à fur et à mesure que se dévoilent les noirceurs des vivants.
L’ermite Pierre, Jean Teitgen, tout à la noblesse de son rôle de médiateur entre familles rivales et de canalisateur de la violence, et qui démontre -s’il était nécessaire-, qu’il n’y a pas que basses russes…ou slaves dans l’Opéra. Sa basse -française- est particulièrement émouvante et vaillante.
Quelques « bémols » en cette soirée de première : la frénésie de certains pupitres (les cuivres notamment ) qui auraient gagné à être modérés. Climat inquiétant ne signifie pas forcément puissance excessive. Et, la moindre performance du père, le baryton André Heyboer, le comte Luddorf, annoncé comme souffrant, mais qui a tout de même assuré son rôle, dans des conditions plus difficiles. Une déception - surtout pour lui- car il n'a pas rendu ce à quoi il s'était sûrement préparé..
A signaler : l’excellente introduction à l’oeuvre, en salle Bizet, ¾ d’heures avant son début, chaque soir de représentation. Agnès Terrier, la dramaturge de l’OC, qui l’assure avec brio, nous familiarise avec l’œuvre, donne le contexte de sa création, ainsi que les intentions des divers intervenants d’alors, ou de maintenant. C’est passionnant, agréable, et cela ajoute aussi au plaisir que l’on a à fréquenter l’Opéra- Comique.
La Nonne se joue encore quelques soirées. Alors n’écoutez pas les critiques professionnels que j’ai trouvés, hier soir mardi, bien grincheux, (« la Dispute » de France Culture où tous faisaient unanimement la fine bouche…et jouaient aux blasés…).
Allez-y et laissez-vous emporter…
Oui, je pourrai dire : « J'y étais » !
En effet, en cette année du bi-centenaire de la naissance de Charles Gounod, j'ai assisté à la résurrection-réhabilitation de son opéra « maudit », joué seulement onze fois à ce jour, inspiré du roman de l'anglais Matthew-Gregory Lewis « The monk ».
J'ai assisté à trois heures de pur bonheur !
Un délicieux et vigoureux régal pour les oreilles et pour les yeux.
Un grand moment musical, lyrique et dramaturgique.
Dès le lever du rideau, le ton est donné : le noir ! Les ténèbres ! L'obscurité !
De la fumée (beaucoup), des lumières froides et crues, des néons, un environnement et des colonnes couleur d'obsidienne, une pluie fine de petits confettis argentés, tout ceci confère un magnifique caractère romantique et gothique.
A peine Laurence Equilbey a-t-elle lancé son son Insula Orchestra, que résonnent de subtils degrés chromatiques, donnant immédiatement à l'oeuvre un caractère fantastique, fantasmagorique et fantomatique.
Nous assistons au lointain au meurtre originel qui verra la naissance du spectre de la nonne sanglante, cette apparition qui revient hanter le château du comte Luddorf tous les ans à minuit.
Puis, c'est une scène de bataille.
Tout de suite, le metteur en scène David Bobée à placé la barre très haut.
Les familles Moldauw et Luddorf, d'étoffes et de cuirs noirs vêtues, s'affrontent dans une scène d'une stupéfiante beauté sépulcrale.
Dans une sorte de ralenti parfaitement maîtrisé, grâce à un vrai sens du placement et du mouvement des « foules » sur une scène, M. Bobée nous plonge dans une ambiance très « heroïc-fantasy », très gothique.
Le Seigneur des Anneaux, Game of Thrones ne sont pas loin.
C'est d'une beauté visuelle à couper le souffle !
Le jeune Rodolphe voit ses amours contrariées. Ce n'est pas lui qu'Agnès, la fille Moldaw doit épouser pour sauver la paix. Elle est destinée au frère aîné par le père des deux garçons.
Une seule solution : s'opposer à l'ancienne génération et tuer le père, au figuré comme peut-être au propre...
Mais c'est sans compter la fameuse et spectrale nonne. Elle aussi à des vues sur Rodolphe, dans un dessein très précis.
La nonne et son sang tellement symbolique.
Pas besoin d'être grand clerc pour associer ce sang à l'hymen, à la défloration et à la menstruation. Cette nonne est ici le symbole universel du corps féminin.
Le père sera tué, je ne vous dis pas comment ni par qui, et tout finira pour le mieux.
Laurence Equilbey et David Bobée qui ont conjointement signé la dramaturgie ont bien compris la dimension psychanalytique de l'oeuvre.
Le metteur en scène a évidemment misé sur le caractère sexuel de cet opéra, qui peut-être peut expliquer son insuccès, et ce, dès sa sortie, en octobre 1854.
Sa scène de fête du village ressemble par exemple furieusement à une orgie géante, avec nombre de corps qui se vautrent, s'allongent, se caressent et s'enlacent.
Sur le plateau, une distribution de rêve m'a emporté très loin, me faisant vibrer, frissonner, haleter parfois.
Les cinq rôles principaux sont éblouissants.
Michaël Spyres est Rodolphe. Le ténor états-unien est impressionnant de présence, de charisme et bien entendu de virtuosité lyrique. Il est lumineux, dans cet environnement on ne peut plus sombre.
La très talentueuse soprano Vannessa Santoni, de sa voix puissante ou douce, veloutée ou plus acidulée, est quant à elle une Agnès irréprochable.
Le couple est d'une formidable cohérence à la fois musicale et dramatique.
Une grande sensualité se dégage de leurs duos.
Mademoiselle Jodie Devos interprète Arthur, le page de Rodolphe. La soprano sera ovationnée aux saluts, tellement son interprétation est grandiose.
J'ai retrouvé avec un immense plaisir la basse Jean Teitgen, dans le rôle de Pierre l'Ermitte. Quelle voix grave ronde et suave ! Quelle tessiture !
Et puis la nonne sanglante est interprétée fort bellement par Marion Lebègue, mezzo-soprano.
Il faut bien entendu noter encore et toujours la qualité du choeur Accentus, l'une des meilleurs formations européennes.
Sans oublier six danseurs contemporains qui eux aussi donnent à l'ensemble un côté fantastique et onirique.
L'Opéra-Comique dirigé par Olivier Mantei nous propose donc une nouvelle fois une enthousiasmante et inoubliable soirée.
Décidément, ça devient une habitude !
En effet, en cette année du bi-centenaire de la naissance de Charles Gounod, j'ai assisté à la résurrection-réhabilitation de son opéra « maudit », joué seulement onze fois à ce jour, inspiré du roman de l'anglais Matthew-Gregory Lewis « The monk ».
J'ai assisté à trois heures de pur bonheur !
Un délicieux et vigoureux régal pour les oreilles et pour les yeux.
Un grand moment musical, lyrique et dramaturgique.
Dès le lever du rideau, le ton est donné : le noir ! Les ténèbres ! L'obscurité !
De la fumée (beaucoup), des lumières froides et crues, des néons, un environnement et des colonnes couleur d'obsidienne, une pluie fine de petits confettis argentés, tout ceci confère un magnifique caractère romantique et gothique.
A peine Laurence Equilbey a-t-elle lancé son son Insula Orchestra, que résonnent de subtils degrés chromatiques, donnant immédiatement à l'oeuvre un caractère fantastique, fantasmagorique et fantomatique.
Nous assistons au lointain au meurtre originel qui verra la naissance du spectre de la nonne sanglante, cette apparition qui revient hanter le château du comte Luddorf tous les ans à minuit.
Puis, c'est une scène de bataille.
Tout de suite, le metteur en scène David Bobée à placé la barre très haut.
Les familles Moldauw et Luddorf, d'étoffes et de cuirs noirs vêtues, s'affrontent dans une scène d'une stupéfiante beauté sépulcrale.
Dans une sorte de ralenti parfaitement maîtrisé, grâce à un vrai sens du placement et du mouvement des « foules » sur une scène, M. Bobée nous plonge dans une ambiance très « heroïc-fantasy », très gothique.
Le Seigneur des Anneaux, Game of Thrones ne sont pas loin.
C'est d'une beauté visuelle à couper le souffle !
Le jeune Rodolphe voit ses amours contrariées. Ce n'est pas lui qu'Agnès, la fille Moldaw doit épouser pour sauver la paix. Elle est destinée au frère aîné par le père des deux garçons.
Une seule solution : s'opposer à l'ancienne génération et tuer le père, au figuré comme peut-être au propre...
Mais c'est sans compter la fameuse et spectrale nonne. Elle aussi à des vues sur Rodolphe, dans un dessein très précis.
La nonne et son sang tellement symbolique.
Pas besoin d'être grand clerc pour associer ce sang à l'hymen, à la défloration et à la menstruation. Cette nonne est ici le symbole universel du corps féminin.
Le père sera tué, je ne vous dis pas comment ni par qui, et tout finira pour le mieux.
Laurence Equilbey et David Bobée qui ont conjointement signé la dramaturgie ont bien compris la dimension psychanalytique de l'oeuvre.
Le metteur en scène a évidemment misé sur le caractère sexuel de cet opéra, qui peut-être peut expliquer son insuccès, et ce, dès sa sortie, en octobre 1854.
Sa scène de fête du village ressemble par exemple furieusement à une orgie géante, avec nombre de corps qui se vautrent, s'allongent, se caressent et s'enlacent.
Sur le plateau, une distribution de rêve m'a emporté très loin, me faisant vibrer, frissonner, haleter parfois.
Les cinq rôles principaux sont éblouissants.
Michaël Spyres est Rodolphe. Le ténor états-unien est impressionnant de présence, de charisme et bien entendu de virtuosité lyrique. Il est lumineux, dans cet environnement on ne peut plus sombre.
La très talentueuse soprano Vannessa Santoni, de sa voix puissante ou douce, veloutée ou plus acidulée, est quant à elle une Agnès irréprochable.
Le couple est d'une formidable cohérence à la fois musicale et dramatique.
Une grande sensualité se dégage de leurs duos.
Mademoiselle Jodie Devos interprète Arthur, le page de Rodolphe. La soprano sera ovationnée aux saluts, tellement son interprétation est grandiose.
J'ai retrouvé avec un immense plaisir la basse Jean Teitgen, dans le rôle de Pierre l'Ermitte. Quelle voix grave ronde et suave ! Quelle tessiture !
Et puis la nonne sanglante est interprétée fort bellement par Marion Lebègue, mezzo-soprano.
Il faut bien entendu noter encore et toujours la qualité du choeur Accentus, l'une des meilleurs formations européennes.
Sans oublier six danseurs contemporains qui eux aussi donnent à l'ensemble un côté fantastique et onirique.
L'Opéra-Comique dirigé par Olivier Mantei nous propose donc une nouvelle fois une enthousiasmante et inoubliable soirée.
Décidément, ça devient une habitude !
... Un opéra magnifique dans une théâtralité particulièrement réussie. Des artistes de très grande qualité. À noter les prestations remarquables du ténor Michael Spyres, de la soprano Jodie Devos et de la basse Jean Teitgen. Un spectacle de très haute tenue.
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