Avec cette pièce, Alexandre Delimoges, l’auteur, entend nous faire partager sa passion pour l’Histoire de manière vivante et ludique. Pour le coup, l’objectif est atteint. Je m’attendais à un spectacle relativement conventionnel, une biographie en règle du célèbre ingénieur. Erreur ! il prend à un malin plaisir à brouiller les pistes et étonner le public.

Nous sommes à Paris, en décembre 1888. Alors que l’Exposition Universelle doit ouvrir ses portes dans seulement cinq mois, la construction de la Tour Eiffel, prouesse technique pour l’époque devant en constituer son attraction phare, est paralysée par une grève des ouvriers. La moitié de l’édifice reste encore à bâtir. Le temps est compté pour Eiffel.

C’est précisément à cet instant que le spectateur fait la connaissance de Gustave Eiffel. Il est inquiet. Il veut coûte que coûte terminer son œuvre, mais doit pour cela mettre un terme à cette grève. Si ce point constitue l’entrée en matière du spectacle, il n’en est absolument pas la seule thématique. C’est une véritable plongée à travers le XIXème siècle, puis une traversée des âges, à laquelle on assiste. Toutefois, si cette comédie s’appuie sur des faits historiques, l’auteur a fait le choix d’adopter un langage résolument moderne. Un sacré contraste !

Valentin Giard incarne, non sans humour, un Gustave Eiffel passionné, plein de vie, bouillonnant d’idées, voguant de l’espoir à la désillusion et de l’enthousiasme à l’agacement. Une belle prouesse artistique.

Si pour ma part, j’ai éprouvé quelques difficultés avec le décalage événements du XIXème/langage du XXIème, cette pièce a le mérite d’être différente, bien écrite, bien interprétée et, surtout, de dispenser un cours d’histoire intéressant, sans être rébarbatif.