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Ses critiques

898 critiques
Mais ne te promène donc pas toute nue

Mais ne te promène donc pas toute nue

9,5/10
4
Anne-Marie Étienne nous concocte ici une plongée savoureuse et truculente dans l’univers théâtral de Georges Feydeau, l’emblématique auteur de vaudevilles, pourfendeur des comédies trop littéraires, expert omnipotent en satire sociale, roi du rire avec ses traits cinglants, lumineux et illuminés, et ses situations incongrues toujours pourvues d’une implacable et déroutante logique.

L’illustre dramaturge a commis en plus de ses « grandes pièces » (vaudevilles, comédies de mœurs, vaudevilles-opérettes), de ses courtes pièces en un acte (comédies-bouffes, vaudevilles, comédies enfantines, pochades, comédies simples), plus d’une vingtaine de monologues.

Anne-Marie Étienne a la très bonne idée de réunir dans un même spectacle un échantillonnage de ces saveurs avec une courte pièce et trois monologues. Buffet de délices et farandole de rires assurés.

Renouant avec la tradition perdue des « levers de rideaux », nous commençons ce banquet d’humour où l’anachronisme se conjugue à l’absurde par trois monologues : Les Célèbres, L’homme intègre et Un monsieur qui n’aime pas les monologues. Feydeau s’y amuse indubitablement à peaufiner les ciselures de son écriture avec une dérision poussée à l’extrême. Il passe au tamis du ridicule les travers en usage de la bourgeoisie de ses contemporains, le bien-dit et le bien-pensé de l’establishment de son époque. Jusqu’à décrier le monologue en soi, gage d’un humour débridé et corrosif qui ne se prive pas, en plus, d’autodérision.

« Des monologues ! a-t-on idée de cela !... C’est faux ! Archi-faux ! Un homme raisonnable ne parle pas tout seul ; il pense, et alors il ne parle pas ! C’est ce qui le distingue des fous qui parlent et qui ne pensent pas. Admettre le monologue, c’est rabaisser l’humanité ! On devrait le défendre ! cela me rend malade ! »

Après le déferlement des trois diatribes bien senties, nous retrouvons madame Ventroux dans sa tenue légère pour la pièce en acte célébrissime.

« Le député Ventroux est un homme respectable qui a de l’ambition. Il brigue le portefeuille de la Marine. Seule ombre au tableau : sa femme a la mauvaise manie de se balader en tenue légère dans l’appartement. Il faut l’excuser, il fait chaud. Mais est-ce du goût de son honorable mari, de son valet Victor et surtout de l’important industriel Monsieur Hochepaix, devant lesquels elle ne prend pas la peine de se rhabiller ? »

Ça fuse, ça arrache, ça crie, ça s’énerve, ça se colérise tant, et cela à un rythme fou, que nous en sortons groggy et ravis !

La mise en scène de Anne-Marie Étienne assistée par Amélie Vanrenterghem est limpide et vive, signifiante et totalement à-propos pour servir cet univers loufoque où rien ne peut attendre, ni les personnages qui s’embrouillent dans leurs quiproquos et leurs contradictions, toujours attentifs à la bienséance qui devient risible à chaque coup, ni les situations qui s’enchainent dans une implacable décrépitude indécente des civilités rendues grotesques.

Les comédiens Léonard Bertrand, Manuel Le Lièvre, Dominique Parent et la comédienne Marie Torreton ne se ménagent pas.

Les trois monologues masculins sont délicieusement servis. Ces messieurs jouent de tous les ressorts de la folie douce. De la placidité du raisonneur au dépit de l’incompris en passant par l’exaspération du fort-en-gueule et la bêtise du bienheureux. Ils rivalisent de pasquinade et de drôlerie.

Dans la pièce en acte, ils et elle se démènent et nous emportent avec une efficacité roublarde dans un capharnaüm infernal, quasi démoniaque et clownesque par moments. Il faut voir la colère érigée en fureur trouillarde du mari (Manuel Le Lièvre, à la puissance de jeu époustouflante) face à la candeur désarmante de son épouse (Marie Torreton, au jeu subtil et finement rusé). La relation entre ces deux personnages est si bien rendue qu’on ne sait plus enfin qui est le sot de l’autre. À leurs côtés, Dominique Parent joue un maire débonnaire à souhait avec ravissement et Léonard Bertrand campe avec bonheur et flegme le domestique et le journaleux. Une fichue belle troupe à l’œuvre, enthousiaste, tonique et hilarante.

Un spectacle tout à fait à l’image de ce que nous pouvions attendre d’une belle soirée avec Feydeau. Avec en prime, la découverte de trois de ses monologues si peu souvent donnés. Une mise en vie réussie et une interprétation admirable. Les ovations du public nous engagent à le recommander : Courez-y, le plaisir de rire vous attend !
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Anne Delaleu
Anne Delaleu

Tu es bon public !

0
Dimanche 24 avril 2022
Utilisateur Supprimé
Utilisateur Supprimé

Pas toujours ! rappelle-toi, je ne rédige que si j'ai aimé et donc envie de partager... Après, le même jour, le même spectacle : pas les mêmes impressions. Intéressant de voir les différences... Je ne considère pas toutefois que tu es mauvais public (ça s'dit pas comme ça mais tu vois, t'as vu)

0
Mardi 26 avril 2022
L'Eden Cinéma

L'Eden Cinéma

9/10
3
Intéressante illustration du théâtre de Marguerite Duras, théâtre du langage par excellence, cette représentation de la pièce est exemplaire. Les mots chevauchent les messages et nous atteignent, laissant le sensible envahir notre propre imaginaire et s’entremêler à ce qui est dit et montré.

« Suzanne et Joseph évoquent leur enfance marquée par le combat de leur mère dont les projets furent ruinés par la corruption de l’administration coloniale. Arrivée en Indochine en 1912 comme enseignante, Marie Donnadieu arrondit ses fins de mois en jouant du piano dans un cinéma de Saïgon. Grâce à ses économies, elle obtient en concession des terres pour les cultiver. Mais chaque année la récolte est détruite par la mer. »

C’est une échappée ininterrompue de sensations, de déplorations et de colères mais aussi de douceur et de tendresse, égrenés au fil des bribes de souvenirs qui viennent jusqu’à nous pour raconter cette épopée de vie. Entre autobiographie et fiction, le récit de ces deux enfants et de leur mère, pris dans la mélancolie et la blessure d’une immense désillusion humiliante, nous touche et nous trouble par la beauté de son expression et la force de sa douleur.

Romanesque sans doute, documentaire aussi, L'ÉDEN CINÉMA est avant tout une traversée émotionnelle singulière, le temps qu’une famille revive son passé nourri d’espoirs meurtris, échoué sur les récifs des obstacles sociaux, culturels et politiques de la colonisation.

Le parti pris de Christine Letailleur apporte au texte une sensibilité et une atmosphère qui servent efficacement l’univers qui émane de la langue et du récit. Les monologues se mélangent aux scènes jouées, mêlant le présent et le passé, et se floutant dans une imagerie quasi cinématographique. Il se dégage de la narration une beauté d’énonciation impressionnante et soignée qui donne sa puissance au minimalisme et à l’abstraction de la parole si présents dans la dramaturgie de l’intime propre au théâtre de Duras.

Caroline Proust est Suzanne, toute en passion ténue et fragile. Alain Fromager est Joseph, tonique et meurtri. Ils nous montrent avec clarté et un vif engagement la déroute et l’ambiguïté de ces deux enfants plongés dans les contradictions de leur grandissement et attachés au lien maternel qui sublime la figure paternelle absente.

Au centre de toutes les évocations il y a le personnage de la mère, forte de son ambition et folle de ses frustrations répétées, de son bonheur empêché. Cette mère courage, rageuse et rompue est incarnée par l’époustouflante Annie Mercier, véritablement remarquable et envoutante à nouveau.

Et puis il y a Monsieur Jo, l’amoureux éconduit joué par Hiroshi Ota, campé dans une énigmatique discrétion. Un tableau vivant prégnant pour cette narration naturaliste aux atours éthérés évanescents et aux aspects délicats de l’onirisme.

Un spectacle captivant qui donne avec précision le magnifique texte de Duras. Les mots et les jeux nous touchent tant ils s’immiscent et font ressentir les émotions. Un temps fort de théâtre.
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C'est comme ça (si vous voulez)

C'est comme ça (si vous voulez)

9,5/10
3
Voici une adaptation riche et audacieuse d’une des pièces les plus originales de Luigi Pirandello Così è (se vi pare) C'est ainsi ou c'est comme ça (si bon vous semble ou si ça vous plaît), écrite en 1917, dans laquelle l’auteur propose une parabole sur le doute et la vraissemblance que le regard social pose sur la connaissance d’autrui.

« Pourquoi Monsieur Ponza semble séquestrer sa femme chez lui ? Pourquoi empêcher sa belle-mère, Madame Frola, de rendre visite à sa fille ? Sa conduite a de quoi intriguer les habitants. Très vite, l’émotion grandit, les esprits s’échauffent. Qui croire ? Les hypothèses fusent, toutes les théories sont plausibles. Plus on court après, plus elle échappe cette fameuse vérité. Serait-elle relative à chacun, profondément subjective, comme le suggère le personnage Laudisi ? »

Écrite à partir d’une de ses nouvelles Madame Frola et Monsieur Ponza, son gendre, Pirandello fait de sa pièce en trois actes une peinture paradoxale, proche de l’absurde et quasi surréaliste, de la médisance et du doute, du désir et de la subjectivité.

Guillaume Cayet ajoute ici un quatrième acte volontairement trash qui pousse plus loin le récit et l’extrapole dans un imaginaire aux aspects d’un réel qui pourrait être aujourd’hui. La cruauté sublime la folie ambiante des trois précédents actes, rendant le propos sur la quête de vérité plus vif et incisif. Le doute est sublimé en rumeurs qui sourdent et en colères qui grondent jusqu’à exploser dans un abyme de violence conduisant au chaos.

Qui dit quoi, qui dit vrai, qui croire ? Le doute est-il le résultat d’une suggestion ou d’un désir de croire la réalité telle qu’elle nous plairait ? Quelles sources d’information nous renseignent vraiment ? Quelles influences s’exercent sur les dires et les faits rassemblés ? Quelle fiction croire pour obtenir la vérité ? Faut-il inventer pour savoir ? À quel prix doit-on soumettre la quête de vérité ? Autant de questions qui surprennent l’écoute et le regard du spectateur. Mais lui finalement, que va-t-il observer et qui va-t-il croire ?

La scénographie de Thibaut Fack est particulièrement bien choisie, comme une évidence de proposition scénique au service du texte. Ces escaliers dont on ne sait où ils mènent et si les personnages les empruntent pour monter ou descendre quelque part contribuent à nous placer au cœur d’une gigantesque illusion d’optique permanente. C’est savoureux.

La mise en scène de Julia Vidit assistée par Maryse Estier met l’ensemble, rythme narratif, expressivité des jeux et univers irrationnel, en harmonie parfaite avec le texte, tout en férocité et sans concession. Un parti pris résolument amer voire cynique, rehaussé par les couleurs toniques et loufoques de l’interprétation qui est littéralement magistrale. Ironie, dérision, folie et cruauté traversent les postures et les mouvements, les intonations et la diction même des personnages. Le texte est magnifié.

Les comédiens jouent à merveille de toutes les illusions qui s’amoncellent. Il faut voir ces yeux hallucinés, ces jeux énigmatiques à souhait qui laissent au grotesque de ces sortes de clowns impressionnants et terrifiants le soin de nous emporter dans leur farce macabre et brutale. Elles et ils servent le texte avec un engouement et un abatage superbes. Marie-Sohna Condé, Erwan Daouphars, Philippe Frécon, Étienne Guillot, Adil Laboudi, Olivia Mabounga, Véronique Mangenot, Barthélémy Meridjen et Lisa Pajon sont troublants de vérités feintes, de malice et de jouerie… drôles parfois, effrayants souvent, redoutablement efficaces. On ne sait plus qui nous ment, nous rassure ou nous bluffe. Sublime interprétation !

La magie du théâtre par ses messages, ses images et ses sensations fonctionne ici de façon stupéfiante. Le texte, la mise en vie et surtout l’interprétation nous ravissent. Un vif plaisir « pirandellien » !
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Fred Blin dans A-t-on toujours raison ? Which witch are you ?

Fred Blin dans A-t-on toujours raison ? Which witch are you ?

9,5/10
4
Je préviens ! Fred Blin est fou, complètement fou. Je m'en gourais mais je suis quand même allé voir son spectacle. Je suis comme ça que voulez-vous, un peu maso tendance schizophrène sans filet, un rien paranoïaque.

Sans doute je voulais affronter la chose pour voir si je tiendrais le coup devant cette absurdité totale, cette absence effrontée de logique, cette avalanche de non-sens, de cris-qui-tuent, de messages sans messages, de pinces à rire, de ratages insupportables et d'engueulades au public. Il y a risque, qu’on se le dise ! On ne peut pas savoir s'il va passer à l'acte ni même quand commence vraiment le spectacle ou quand il se termine. De la folie ce truc !

Il y a longtemps que je le connais le bougre, il a déjà sévi avec une bande de glauques Capon sur toutes les scènes de France et de Navarre (en fait pour Navarre, c'est pas sûr). Je les ai vu à chaque spectacle, je m'en suis pris plein la tronche (sic) plus d'une fois et plus souvent qu’à mon tour. Et voilà qu'il se réinvente, lui le Fred Blin, tout seul cette fois-ci. Non ce n'est plus possible. Il exagère puissance 12 (en fait pour 12 j’ai un doute, côté maths suis pas très fort).

Et qu'on ne cherche pas à comprendre ce spectacle. Pas le temps. On rit trop. Autour de moi, il y a en a plein (je ne dis pas ça pour dénoncer) qui n’arrêtait pas de fourire et d’en pleurer (d’ailleurs, je ne sais pas pourquoi mais j’avais un mouchoir mouillé dans ma poche à la sortie). Non, ne demandez pas pourquoi ni quoi ni qu’est-ce. C'est indescriptible, c’est injuste, c’est trop beaucoup, c'est unique.

Il est vraiment fort ce saltimbanque croisé circassien dérisoire et méchant. Ce comédien efficace et redoutable. Ce tendre rateur qu’on aurait presque envie de protéger. Il ose tout et n'oublie rien, ou presque. Jusqu’à nous baigner tout à coup dans la poésie du clown. Non mais vous avez lu ?

À la réflexion, je pense qu'il faudrait l'enfermer. C'est un danger ce gars. Son incisive insolence et son abattage comique incessant font trop de bien par où ça passe. Je ne sais pas si les mutuelles vont suivre mais si ce spectacle vient à être remboursé par la sécu c'est la victoire du n'importe quoi, la gloire des spectacles qui ne font pas penser, la retraite aux flambeaux des amuseurs de foire, le carnaval des animaux façon trash, les prémices de la fin de l’art moderne des spectacles vivants.

Bon je le répète pour être bien sûr d'être clair et bien compris, Fred Blin est fou et son spectacle dinguissime. Petits ou grands, il ne faut pas aller le voir. C’est une alerte, j'aurais prévenu !... Standing ovation à la fin, c’est à n’y rien comprendre.
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Le titre est provisoire

Le titre est provisoire

9/10
3
... Un spectacle agréablement déroutant, drôle, léger mais pas innocent. Très bien joué. Une belle surprise à découvrir au Studio Hébertot...
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