Ses critiques
2 critiques
9,5/10
Bienfaisante et rare sensation avec cette pièce ! Sensation de renouer avec un théâtre de réflexion, un théâtre "à l'estomac". Si des lourdeurs et répétitions agacent parfois au début, on finit par ressentir leur nécessité. Lourd et répétitif comme un présent dans lequel on s'enlise qui finit par faire une vie dont on ne comprend plus le sens.
C'est un homme qui dit ce que bien des femmes n’osent même plus se dire ; jusqu'où accepter ces petits arrangements avec la violence ? La violence est-elle inhérente à la virilité? Et tant d'autres interrogations qualifiées de "poncifs" par la critique tarifée mais entendues comme des vérités - à répéter pour s'en exorciser peut-être - par un public toujours nombreux.
(Au début de la pièce un type est parti, plus tard une femme n'a pu s'empêcher de crier "bravo" entendant certains mots qui étaient enfin dits - et dits par un homme c'est fou ce que ça fait du bien - ; à la fin du spectacle des gens s'engueulaient oh ! rien de méchant mais ça aussi ça faisait du bien.)
Et toutes ces questions encore après tant d'années d'émancipation, de libération sexuelle ! Je ne cesse depuis de me demander : Qu'ont-elles réellement libéré ces années sinon essentiellement la sexualité masculine? A la peur d'être enceinte a succédé la peur liée à la prise d'hormones au quotidien, à l'avortement, même médicalisé. La femme n'a jamais été aussi érotisée, objectivée qu'aujourd'hui où de plus en plus jeune il lui faut inspirer le désir. Fashion victim dès la petite enfance. Angoissée par le vieillissement dès la trentaine, la chirurgie esthétique fonctionne à plein dès cet âge et même avant ; reléguée, dévalorisée passée la date limite où rides et autres signes ne peuvent plus être cachés... nous parlons bien de la libération des femmes?
Violence de l'érecto-centrisme, : poncif, mais regardons-nous en face.
Il y a le viol, les coups mais pas seulement.
Oui, ce discours fleuve est parfois embrouillé, on s'y perd un peu entre les femmes victimes et les femmes violeuses ; entre le comédien qui dit "je" et le discours qui cherche à théoriser une situation.
Mais oui, c'est un moment de vie intense qui nous est offert là. Bravo à toute l'équipe engagée dans cette aventure. Et merci.
C'est un homme qui dit ce que bien des femmes n’osent même plus se dire ; jusqu'où accepter ces petits arrangements avec la violence ? La violence est-elle inhérente à la virilité? Et tant d'autres interrogations qualifiées de "poncifs" par la critique tarifée mais entendues comme des vérités - à répéter pour s'en exorciser peut-être - par un public toujours nombreux.
(Au début de la pièce un type est parti, plus tard une femme n'a pu s'empêcher de crier "bravo" entendant certains mots qui étaient enfin dits - et dits par un homme c'est fou ce que ça fait du bien - ; à la fin du spectacle des gens s'engueulaient oh ! rien de méchant mais ça aussi ça faisait du bien.)
Et toutes ces questions encore après tant d'années d'émancipation, de libération sexuelle ! Je ne cesse depuis de me demander : Qu'ont-elles réellement libéré ces années sinon essentiellement la sexualité masculine? A la peur d'être enceinte a succédé la peur liée à la prise d'hormones au quotidien, à l'avortement, même médicalisé. La femme n'a jamais été aussi érotisée, objectivée qu'aujourd'hui où de plus en plus jeune il lui faut inspirer le désir. Fashion victim dès la petite enfance. Angoissée par le vieillissement dès la trentaine, la chirurgie esthétique fonctionne à plein dès cet âge et même avant ; reléguée, dévalorisée passée la date limite où rides et autres signes ne peuvent plus être cachés... nous parlons bien de la libération des femmes?
Violence de l'érecto-centrisme, : poncif, mais regardons-nous en face.
Il y a le viol, les coups mais pas seulement.
Oui, ce discours fleuve est parfois embrouillé, on s'y perd un peu entre les femmes victimes et les femmes violeuses ; entre le comédien qui dit "je" et le discours qui cherche à théoriser une situation.
Mais oui, c'est un moment de vie intense qui nous est offert là. Bravo à toute l'équipe engagée dans cette aventure. Et merci.
4/10
Moi je me suis ennuyée. Je ne suis pas une professionnelle de la critique. Je ne connais ni le film ni la série télé correspondants.
Je venais pour la première fois à la Comédie Française, de ma lointaine montagne ariégeoise je redescendais vers Paris. J'ai aimé en leur temps certains films de Bergman, alors j'étais curieuse de cette pièce. J'ai vu une plate mise en scène illustrant l'antagonisme entre mœurs de comédiens et mœurs de puritains. Comme au temps de Molière on se damnerait donc encore à monter sur scène? Pour 30€, le dos tordu par ma position assise ne me permettant de voir qu'une moitié de scène, les jambes coincées par la trop grande proximité du balcon, prêtant l'oreille dès qu'un comédien placé hors de ma vue s'exprimait, je n'ai à aucun moment décollé du plateau. Cette fête de Noël si mollement reconstituée, cet intérieur presbytérien habité par deux caricatures - la sœur de l'évêque particulièrement, si peu crédible - ces lieux semblaient peuplés de comédiens posés là et ne sachant trop comment se mouvoir. La maltraitance de l'adolescent qui s'oppose, l'amour de l'épouse disparu aussi vite qu'apparu, comment cela peut-il encore émouvoir aux larmes ? Ce serait du théâtre de l'entre-soi qui plaît aux comédiens amateurs ou professionnels, aux critiques dont c'est le métier d'aimer ou de détester une pièce ? Pour une spectatrice exclue de cet entre-soi ça s'appelle une soirée d'ennui.
Je venais pour la première fois à la Comédie Française, de ma lointaine montagne ariégeoise je redescendais vers Paris. J'ai aimé en leur temps certains films de Bergman, alors j'étais curieuse de cette pièce. J'ai vu une plate mise en scène illustrant l'antagonisme entre mœurs de comédiens et mœurs de puritains. Comme au temps de Molière on se damnerait donc encore à monter sur scène? Pour 30€, le dos tordu par ma position assise ne me permettant de voir qu'une moitié de scène, les jambes coincées par la trop grande proximité du balcon, prêtant l'oreille dès qu'un comédien placé hors de ma vue s'exprimait, je n'ai à aucun moment décollé du plateau. Cette fête de Noël si mollement reconstituée, cet intérieur presbytérien habité par deux caricatures - la sœur de l'évêque particulièrement, si peu crédible - ces lieux semblaient peuplés de comédiens posés là et ne sachant trop comment se mouvoir. La maltraitance de l'adolescent qui s'oppose, l'amour de l'épouse disparu aussi vite qu'apparu, comment cela peut-il encore émouvoir aux larmes ? Ce serait du théâtre de l'entre-soi qui plaît aux comédiens amateurs ou professionnels, aux critiques dont c'est le métier d'aimer ou de détester une pièce ? Pour une spectatrice exclue de cet entre-soi ça s'appelle une soirée d'ennui.