Ses critiques
526 critiques
8/10
Scènes de la vie conjugale.
Comme souvent avec le prix Nobel de littérature britannique rien n'est tout à fait ce qu'il paraît.
Ecrite en 1962, conçue initialement comme un scénario de film, cette courte pièce en un acte nous parle d'infidélité, un des sujets de prédilection de l'auteur.
Un univers trouble, où les choses ne sont pas ce qu'elles paraissent, où l'espace et le temps évoquent l'art du montage cinématographique.
Sarah et Richard pratiquent-ils vraiment l'amour libre avec autant de désinvolture et de détachement ?
Ou leur étrange relation cache-t-elle quelque chose ?
Jeux de séduction et de pouvoir, nous sommes dans l'univers bourgeois des années 60, où les mots en disent finalement moins que les nombreux silences.
Il règne sur le plateau un malaise diffus qui nous tient en haleine .....
Il faut beaucoup de sensibilité et de justesse pour diriger ce pas de deux.
Thierry Harcourt fait merveille dans cet exercice périlleux. Après "La Collection" il retrouve l'univers de transgression de Pinter avec un plaisir évident.
Sur le plateau, où tout est rond, meubles, fenêtres et objets, les deux comédiens sont parfaitement à leur place.
Pierre Rochefort, dont le célèbre père avait créé le rôle il y a 60 ans à Paris, brouille les pistes avec une fausse sincérité inquiétante. Sarah Biasini, manie le charme et l'ingénuité avec une bonne dose de cruauté.
Il en faut du talent pour se couler dans ce faux rythme, pour habiter ces silences !
Un théâtre où rien n'est ce qu'il paraît, qu'il faut absolument (re)découvrir !
Comme souvent avec le prix Nobel de littérature britannique rien n'est tout à fait ce qu'il paraît.
Ecrite en 1962, conçue initialement comme un scénario de film, cette courte pièce en un acte nous parle d'infidélité, un des sujets de prédilection de l'auteur.
Un univers trouble, où les choses ne sont pas ce qu'elles paraissent, où l'espace et le temps évoquent l'art du montage cinématographique.
Sarah et Richard pratiquent-ils vraiment l'amour libre avec autant de désinvolture et de détachement ?
Ou leur étrange relation cache-t-elle quelque chose ?
Jeux de séduction et de pouvoir, nous sommes dans l'univers bourgeois des années 60, où les mots en disent finalement moins que les nombreux silences.
Il règne sur le plateau un malaise diffus qui nous tient en haleine .....
Il faut beaucoup de sensibilité et de justesse pour diriger ce pas de deux.
Thierry Harcourt fait merveille dans cet exercice périlleux. Après "La Collection" il retrouve l'univers de transgression de Pinter avec un plaisir évident.
Sur le plateau, où tout est rond, meubles, fenêtres et objets, les deux comédiens sont parfaitement à leur place.
Pierre Rochefort, dont le célèbre père avait créé le rôle il y a 60 ans à Paris, brouille les pistes avec une fausse sincérité inquiétante. Sarah Biasini, manie le charme et l'ingénuité avec une bonne dose de cruauté.
Il en faut du talent pour se couler dans ce faux rythme, pour habiter ces silences !
Un théâtre où rien n'est ce qu'il paraît, qu'il faut absolument (re)découvrir !
8/10
En art, la liberté doit être totale !
En octobre 1888 Paul Gauguin rejoint Vincent Van Gogh à Arles dans sa "Maison Jaune" afin de créer ensemble une communauté d'artistes avant gardistes.
Pendant deux mois, les deux amis partagent le gîte et le couvert jusqu'à ce fameux 23 décembre où une querelle plus violente que les autres met à jour leurs différences : Gauguin soutient que l'art doit être porté par l'imagination, tandis que Van Gogh prône une inspiration puisée dans la nature.
Le ton monte, Vincent menace Paul avec un couteau, celui-ci quitte les lieux.
Resté seul, dans un accès de folie, Van Gogh se coupe l'oreille avec un rasoir....
Le texte de Cliff Paillé, à qui l'on doit aussi "Un soir chez Renoir", est vivant et passionnant.
Ecrit avec David Haziot, biographe des deux artistes, il raconte ce célèbre épisode de la cohabitation des deux hommes, met en lumière leurs caractères opposés et leurs différences picturales.
Confidences de l'un sur son enfance malheureuse, certitudes de l'autre sur l'emploi de la couleur, l'immense fragilité de Vincent contre l'assurance de Paul .....Ce sont bien plus de cinq ans qui les séparent.
Les deux comédiens sont d'une grande justesse.
William Mesguich possède ce jeu fiévreux qui raconte la vulnérabilité du peintre hollandais, être abimé par la vie, et son immaturité affective. Et nous montre les affres de la création.Cet homme qui, en tout juste 10 ans a peint plus de 2000 toiles dans la souffrance.
Alexandre Cattez, plus en nuances, exprime toute la richesse de Gauguin, grand voyageur, qui avant de devenir l'immense peintre que l'on connaît a été marin puis agent de change.
Aristote disait qu'il n'y a point de génie sans un grain de folie.
Une magnifique plongée dans l'histoire de l'art !
Sylvie Tuffier
En octobre 1888 Paul Gauguin rejoint Vincent Van Gogh à Arles dans sa "Maison Jaune" afin de créer ensemble une communauté d'artistes avant gardistes.
Pendant deux mois, les deux amis partagent le gîte et le couvert jusqu'à ce fameux 23 décembre où une querelle plus violente que les autres met à jour leurs différences : Gauguin soutient que l'art doit être porté par l'imagination, tandis que Van Gogh prône une inspiration puisée dans la nature.
Le ton monte, Vincent menace Paul avec un couteau, celui-ci quitte les lieux.
Resté seul, dans un accès de folie, Van Gogh se coupe l'oreille avec un rasoir....
Le texte de Cliff Paillé, à qui l'on doit aussi "Un soir chez Renoir", est vivant et passionnant.
Ecrit avec David Haziot, biographe des deux artistes, il raconte ce célèbre épisode de la cohabitation des deux hommes, met en lumière leurs caractères opposés et leurs différences picturales.
Confidences de l'un sur son enfance malheureuse, certitudes de l'autre sur l'emploi de la couleur, l'immense fragilité de Vincent contre l'assurance de Paul .....Ce sont bien plus de cinq ans qui les séparent.
Les deux comédiens sont d'une grande justesse.
William Mesguich possède ce jeu fiévreux qui raconte la vulnérabilité du peintre hollandais, être abimé par la vie, et son immaturité affective. Et nous montre les affres de la création.Cet homme qui, en tout juste 10 ans a peint plus de 2000 toiles dans la souffrance.
Alexandre Cattez, plus en nuances, exprime toute la richesse de Gauguin, grand voyageur, qui avant de devenir l'immense peintre que l'on connaît a été marin puis agent de change.
Aristote disait qu'il n'y a point de génie sans un grain de folie.
Une magnifique plongée dans l'histoire de l'art !
Sylvie Tuffier
9,5/10
Labourer les nuages !
Aprés ses deux nominations pour la Promesse de l'aube et Kessel, Franck Desmedt nous raconte un autre aventurier célèbre.
Avec ses complices Matthieu Rannou à l'écriture
et Benoît Lavigne à la mise en scène.
St Ex, qui était un amoureux des mots, aurait sûrement aimé ceux qui coulent de la bouche du grand comédien.
Ainsi que le décor très simple, le ciel et le sable au fond et un morceau de carlingue avec son hélice.
Celui pour qui voler et écrire étaient les deux moteurs de vie, celui pour qui ne pas avoir vécu était bien plus triste que la mort, revient nous raconter son histoire.
Une vie courte mais d'une intensité comme on n'en fait plus.
Franck Desmedt incarne à merveille ce personnage hors normes, de la chaleur du désert qui fait écho à celle du plateau, à l'ivresse du ciel et de ses dangers.
Ceux qui connaissent le comédien, comme ceux qui ne le connaissent pas encore pourront témoigner.
Une fois de plus il nous prouve qu'on ne raconte bien qu'avec le coeur !
Aprés ses deux nominations pour la Promesse de l'aube et Kessel, Franck Desmedt nous raconte un autre aventurier célèbre.
Avec ses complices Matthieu Rannou à l'écriture
et Benoît Lavigne à la mise en scène.
St Ex, qui était un amoureux des mots, aurait sûrement aimé ceux qui coulent de la bouche du grand comédien.
Ainsi que le décor très simple, le ciel et le sable au fond et un morceau de carlingue avec son hélice.
Celui pour qui voler et écrire étaient les deux moteurs de vie, celui pour qui ne pas avoir vécu était bien plus triste que la mort, revient nous raconter son histoire.
Une vie courte mais d'une intensité comme on n'en fait plus.
Franck Desmedt incarne à merveille ce personnage hors normes, de la chaleur du désert qui fait écho à celle du plateau, à l'ivresse du ciel et de ses dangers.
Ceux qui connaissent le comédien, comme ceux qui ne le connaissent pas encore pourront témoigner.
Une fois de plus il nous prouve qu'on ne raconte bien qu'avec le coeur !
9,5/10
Quand la mémoire s'efface....
Ecrite à quatre mains et un seul coeur, ce drame nous parle d'amour.
Celui d'une fille pour sa mère.
Celui d'une femme pour le théâtre.
Hélène et Lola Zidi sont allées chercher au fond d'elles même ce récit qu'elles nous livrent avec une bouleversante sincérité !
Mère et fille à la ville, toutes deux auteures, comédiennes et metteuses en scène, elles tenaient à raconter cette histoire où le théâtre et la mémoire s'entrelacent.
Et voici, nées de leur plume et de leur coeur, Suzanne, comédienne renommée qui perd ses souvenirs, et Juliette sa fille qu'elle ne reconnait plus, tandis que Phèdre et Antigone sont toujours ses compagnes et la scène son refuge.
Les deux femmes nous offrent une histoire bouleversante, parfois drôle, dans laquelle admiration et confrontation, illusion et réalité se confondent.
Il est évident que l'amour qu'elles se portent rejaillit sur leurs personnages puis sur le public qui touché en plein coeur se lève pour saluer le courage et le talent des deux artistes.
Un vrai grand moment d'émotion et de sincérité !
Ecrite à quatre mains et un seul coeur, ce drame nous parle d'amour.
Celui d'une fille pour sa mère.
Celui d'une femme pour le théâtre.
Hélène et Lola Zidi sont allées chercher au fond d'elles même ce récit qu'elles nous livrent avec une bouleversante sincérité !
Mère et fille à la ville, toutes deux auteures, comédiennes et metteuses en scène, elles tenaient à raconter cette histoire où le théâtre et la mémoire s'entrelacent.
Et voici, nées de leur plume et de leur coeur, Suzanne, comédienne renommée qui perd ses souvenirs, et Juliette sa fille qu'elle ne reconnait plus, tandis que Phèdre et Antigone sont toujours ses compagnes et la scène son refuge.
Les deux femmes nous offrent une histoire bouleversante, parfois drôle, dans laquelle admiration et confrontation, illusion et réalité se confondent.
Il est évident que l'amour qu'elles se portent rejaillit sur leurs personnages puis sur le public qui touché en plein coeur se lève pour saluer le courage et le talent des deux artistes.
Un vrai grand moment d'émotion et de sincérité !
9/10
Are you talking to me ?!
Rose est son prénom.
Royal le bar où elle a ses habitudes
Pas une vie facile, une vie dans laquelle elle a subi la violence des hommes.
Trop souvent ....
Même si c'est une grande fille qui s'assume.
Rassurée par un calibre 38 et une boîte de cartouches.
Jusqu'au jour où ....
La mise en scène de Romane Bohringer, dans laquelle la douceur, la colère et la lutte se côtoient, donne des ailes à Anne Charrier qui nous embarque dans l'histoire de Rose, de ses choix, de ses forces et de ses faiblesses. Qui se voulait libre, indépendante, émancipée.
La comédienne a tout de suite voulu adapter le texte coup de poing de Nicolas Matthieu, à qui l'on doit "Leurs enfants après eux" Goncourt 2018.
Proposition intense et marquante dans laquelle Romane et Anne font le choix pertinent de la modération.
Et le coup de poing en est d'autant plus fort !
La comédienne est d'une intensité et d'une sincérité bouleversantes.
On sort de là secoués par ce témoignage des dérives de notre société.
Inratable !
Rose est son prénom.
Royal le bar où elle a ses habitudes
Pas une vie facile, une vie dans laquelle elle a subi la violence des hommes.
Trop souvent ....
Même si c'est une grande fille qui s'assume.
Rassurée par un calibre 38 et une boîte de cartouches.
Jusqu'au jour où ....
La mise en scène de Romane Bohringer, dans laquelle la douceur, la colère et la lutte se côtoient, donne des ailes à Anne Charrier qui nous embarque dans l'histoire de Rose, de ses choix, de ses forces et de ses faiblesses. Qui se voulait libre, indépendante, émancipée.
La comédienne a tout de suite voulu adapter le texte coup de poing de Nicolas Matthieu, à qui l'on doit "Leurs enfants après eux" Goncourt 2018.
Proposition intense et marquante dans laquelle Romane et Anne font le choix pertinent de la modération.
Et le coup de poing en est d'autant plus fort !
La comédienne est d'une intensité et d'une sincérité bouleversantes.
On sort de là secoués par ce témoignage des dérives de notre société.
Inratable !