Dans ce voyage absurde et coloré, où même la destination n’est qu'un mirage, le spectateur se laisse dériver dans un périple humain, la banquise de ses rêves en pleine dérive… On se laisse bercer par la voix du fantasque Chef de bord, lui au moins a l’air de savoir où l'on va ! « Train-Train » est une grande bouffée d’oxygène artistique. Cette création décalée nous ouvre la voie d’un monde parallèle, qui ne serait ni meilleur ni parfait, mais l’envers du miroir aux alouettes de nos illusions, transpercé de trous qui font mal. La vérité peut-être ?

Et voici une humoriste creative et toute pétillante :-). Un stand up tout en classe et délicatesse. C’est dans « le grenier » du théâtre du Gymnase que la princesse bourgeoise-danseuse du ventre, très souriante et interprétée par la douce Clara Lefort, nous accueille. La voix est précieuse, un sourire contagieux qui chatouille ses oreilles, un port de tête digne d'une reine, une silhouette svelte de jeune fille…

Le résultat de « 29 ans d’éducation bourgeoise » est joliment décortiqué dans ce tout premier One woman show malin, élégant, tendre et hilarant.

Dans cette esquisse artistique, on regrette l’absence de grands messages. Un certain je-m’en-foutisme artistique est palpable dans ce spectacle décousu, porteur de très belles choses comme du pire. Thierry Samitier et ses metteurs en scène arrivent cependant à piquer notre curiosité. Et l'émotion soudain nous prend face à ce looser magnifique, gauche comme un enfant, empêtré dans une laine créative qui le dépasse. Affaire à suivre...

La pièce de théâtre "l'amante anglaise"de Duras vient se se terminer au Lucernaire.
Mais ce n'est pas pour autant qu'il faut arrêter d'en parler !!! Ni policière, ni psychologique, cette pièce offre un saisissant portrait de femme, emprunt de nuances contradictoires. Scellé d’humour noir. Un malicieux mélange entre une Madame Bovary, qui préfèrerait (plutôt que de prendre des amants) jardiner ses menthes anglaise, et un portrait psychologique digne de l'héroïne intrigante de Sébastien Japrisot, dans son thriller « La Dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil ».

De ce spectacle chaleureux sur un rythme effréné, les muscles de mes zygomatiques ne se sont pas encore remises. Couteau-suisse créatif sur ressorts, on découvre un Nicolas Campagne très candide ou véritable as de la crétinerie ? Entre les deux, mon cœur balance mais le rire des spectateurs est total. La lumière s’allume et l’artiste nous embarque pour un voyage survolté, dans les tréfonds de la loose attitude.

Un artiste complet, qui maîtrise parfaitement l’accent belge, la prédications à l'américaine, le clown triste de la RATP...L'émotion comme les tripes...Et merci pour les chamallows !