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A bride Abattue
A bride Abattue
Mini-Molière du Critique
51 ans
21 espions
espionner Ne plus espionner
Passionnée de théâtre, je pense qu'on ne parle jamais assez des bonnes pièces!
Son blog : http://abrideabattue.blogspot.fr/search/label/spectacle
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Ses critiques

384 critiques
Le voisin de Picasso

Le voisin de Picasso

8/10
8
La photographie d’Alexis-Joseph Mazerolle par Nadar en 1883 est posée sur un chevalet au centre de la scène. Le noir se fait. Des bruits évoquent la folie alors qu’un faisceau de lumière blanche découvre un homme recroquevillé et secoué d’angoisse.

(…) Le grand public ne connait plus vraiment Mazerolle. (…) Rémi Mazuel s’est penché sur ce parcours qu’il estime injuste en écrivant son histoire pour le théâtre tout en rendant plus largement hommage aux artistes qui connaissent une éphémère gloire, parce que ce fut aussi le cas de son propre grand-père, devenu artiste-peintre après une carrière d’entrepreneur. Il a eu envie d’écrire sur ces deux mondes, l’art et l’entreprise, que l’on oppose trop souvent.

(…) Étant comédien, il a choisi d’interpréter tous les rôles. Par contre il ne voulait pas se priver d’un regard extérieur et il a eu raison. Il a donc préféré confier la mise en scène à Marie-Caroline Morel, qui comme lui a suivi le Cours Cochet-Delavène.

Après le prologue, la pièce se poursuit autour de l’histoire d’Antoine, un comédien que son agent lâche brutalement faute de réussir à lui trouver des contrats. Comme il lui faut gagner sa vie, le jeune homme dépité devient gardien de musée, dans un lieu où le plus célèbre est Picasso. Si bien qu’on lui demande à longueur de temps où se trouvent ses tableaux.

Rémi Mazuel renseigne sur tous les tons et gère des situations cocasses, surtout pendant les visites scolaires. Le comédien mime une incroyable bagarre le précipitant hors de scène avant que la pression ne retombe. Il réhabilite aussi l’artiste surdoué et tombé dans l’oubli en convoquant les personnalités marquantes de sa carrière dans la « salle Mazerolle », voisine de celle de Picasso. Il joue quatre personnages principaux et six lieux différents joués dans le décor épuré conçu par Alix Cohen.(…)

On peut aller au théâtre de la Contrescarpe voir Rémi Mazuel pour l’histoire de Mazerolle mais c’est tout de même la performance d’acteur que j’ai grandement appréciée. J’ai découvert un comédien dont le travail mérite d’être salué. C’est en toute logique qu’il s’est illustré dans l’improvisation et l’éloquence. Et sa carrière ne fait que commencer !
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Les Sœurs Tatin

Les Sœurs Tatin

7/10
11
L’idée de départ était intéressante : raconter l’histoire des sœurs Tatin en s’appuyant sur la dramaturgie des Trois Soeurs d’Anton Tchekhov. On ne tiendra pas rigueur à Lætitia Gonzalbes que deux n’égale pas trois. Ni que la Sologne n’est pas la Russie. Ce sont des géographies malgré tout comparables, retirées.

Mais pourquoi lui ajouter des épisodes de comédie musicale ? Certes, ils sont réussis mais ils retirent de la gravité au propos. Et puis, danser avec un balai poussiéreux au-dessus des fourneaux n’est pas très sérieux.

(…) On connait tous ce dessert fameux qui est un succès mondial. Les gastronomes savent qu’une fable a été montée de toutes pièces pour justifier la cuisson à l’envers. Ce plat régional et à l’origine banal s’est paré d’un story-telling (comme on dit en marketing) qui continue à faire couler beaucoup d’encre. Sur ce point, le spectacle reste muet. On assiste à la fin à la confection de la tarte dans sa sobriété la plus simple. Et on ne comprend pas qu’elle soit associée à un incendie. Pas plus que le visuel de l'affiche soit inversé car (enfin !) la pâte cuit sur les pommes et non dessous comme on a l'impression en la regardant.

Mais je rends hommage à Lætitia Gonzalbes de n’avoir pas enjolivé les choses car ni Stéphanie ni Caroline n’ont inventé cette tarte qui porte leur nom. Elles en furent les mamans d’adoption. Comme Tchekhov est le père adoptif de ses personnages. L'interprétation est plutôt sensible par deux comédiennes qui s’entendent comme des soeurs, exprimant ce qu’il faut de jalousie et d’affection.

(…) Quand on n’a pas de vraie vie, on vit de mirage. Stéphanie (Roxane Le Texier) aime Tchekhov dont cette phrase, tirée des Trois sœurs, lui rappelle sa soeur Caroline (Anaïs Yazit, excellente comme dans le précédent spectacle de la metteuse en scène), décédée il y a un an, en 1911. A quoi bon se souvenir, se plaint-elle avec mélancolie. On nous oubliera, c’est inéluctable (sauf qu’à ce stade le public sait bien que tout le monde se souvient de ce plat devenu culte et qui porte leur nom).

(…) Le texte est très nostalgique, souvent ponctué de regrets : J’ai l’impression que tout sur terre est destiné à changer. Il peine à se construire. Une fois la recette expliquée et réalisée presque sous nos yeux Stéphanie jugera : cette histoire est sans dessus dessous, comme notre tarte, tiens. (…)
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Campana Cirque Trottola

Campana Cirque Trottola

10/10
11
(…) Il est temps de sonner la cloche, qui se dit campana en espagnol. Et le Cirque Trottola le fait de manière magistrale avec leur spectacle, Campana, créé en avril 2018 dans le cadre de la programmation du Prato-Pôle national Cirque de Lille.

Bien sûr, leur campanile a été brutalement contraint à l’arrêt pendant les confinements successifs, mais il se réveille de sa dormance sanitaire à l’instar des plus belles plantes, semant ses graines magiques qui explosent tout au long d’une heure trente frôlant la magie.

Je croyais savoir à quoi m’attendre en prenant place sur les gradins de leur confortable chapiteau installé sur l’Espace cirque d’Antony (92). J’y avais déjà vu un spectacle de Titoune et Bonaventure Gacon. Je les avais découverts dans Matamore. Ils travaillent ensemble depuis plus de vingt ans. J’espérais que leur quatrième spectacle conjuguerait encore la poésie et la prouesse aussi harmonieusement.

Je n’ai pas été déçue. J’ai été comblée. Je n’imaginais pas qu’ils puissent surprendre davantage comme ils l’ont fait ce soir. Rarement on a vu des portées aussi élégantes. Les tableaux s’enchaînent, fous et fascinants. Drôles souvent. Il y a des prouesses techniques, certes, et nombreuses. Mais elles sont au service d’un message d’humanité subtile qu’il est bon d’écouter et de vivre. (…)

La qualité de cette transmission tient parfois à un cheveu, une façon de Titoune de tendre la main, la voix écorchée de Bonaventure s’interrogeant sur le Temps qui reste (magnifique chanson de Serge Reggiani sur les paroles de Jean-Loup Dabadie, Patrick et Alain Goraguer), le gobelet d’eau étanchant la soif d’un musicien alors que le clown blanc s’étouffe … l’évocation d’une poupée à musique tournant sur son socle, d’une cavalcade ou d’un éléphant dressant sa trompe dans un cri d’alerte muet, les acrobaties d’un singe bleu échappé peut-être du Jardin des délices de Jérome Bosch.

Il y a du surréalisme dans la mise en scène. Et surtout des regards qui en disent très longs entre chaque membre de cet équipage qui résonne comme une famille. Voilà, voilà …

Mais attention, ça grince fort aux entournures. Parce que la vie n’est pas tendre et que ce duo (qui forme souvent un quatuor avec les musiciens qui semblent se découvrir une vocation de saltimbanques) nous alerte sur des sujets qu’on va dire "sensibles" : la maltraitance animale, la fin de la vie, la déshumanisation progressive de nos univers où chacun pousse l’autre à débarrasser le plancher jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien… jusqu’à ce que dans les entrailles du chapiteau surgisse la superbe et monumentale cloche qu’ils vont apprivoiser sous nos yeux. (…)
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Pour autrui

Pour autrui

9,5/10
6
La surprise est venue sans doute ce soir davantage des rires que du sujet. Personne dans la salle n’ignore le thème de Pour autrui, la pièce écrite par Pauline Bureau avec l’élan qui la caractérise quand elle s’empare d’un sujet qui lui tient à coeur.

Très préoccupée par les questions de santé, elle propose une pièce qui conjugue l’intime et le spectaculaire. Beaucoup de silences, de temps qui s’étire (sans susciter le moindre ennui mais qui permet au spectateur de digérer ce qui se passe).

La scénographie est quasi insensée. Et pourtant on connait déjà le talent d'Emmanuelle Roy. (…)

Sur le fond, Pauline Bureau confronte les interrogations que l’on peut avoir en matière de GPA, mais aussi de maternité et de parentalité, et sur la filiation. Elle les combine à des soucis d’ordre écologique, ce qui n’empêche pas ses personnages de prendre l’avion, comme quoi la mesure de l’empreinte carbone n’est pas une évidence.

J'ai été touchée de multiples façons. Par ce coup de foudre entre Liz et Alex (Nicolas Chupin), par la relation fusionnelle entre Liz et sa soeur Kate (Rebecca Finet). Par l'interprétation autant jouée que dansée de Maria Mc Clurg (Rose Hutchinson). A de nombreux moments, on oublie qu'on est au théâtre, malgré l'imposant dispositif et l'originalité du propos. Sans doute pour partie parce que l'histoire est singulière.

Pauline Bureau réussit la prouesse de nous captiver en nous racontant des faits exceptionnels (il y a de multiples hasards et coïncidences dans la pièce) qui n'ont pas en soi valeur d'exemple. (…) C'est un des points forts de Pour autrui que de ne pas être militant en démontrant que c'est facile ou généralisable. Voilà aussi pourquoi j'ai apprécié que le spectacle soit réalisé pour partie en langues étrangères. Cela reste de l'exception mais on peut (et on doit) croire à une circulation possible de générosité et de respect. Sans faire mystère du coût et du contre-don. Car oui, donner ce n'est pas perdre. Et c'est très bien que le dossier du spectacle fasse le point sur l'évolution de la législation en matière de GPA.

On retrouve avec plaisir plusieurs comédiens avec qui la metteuse en scène a l’habitude de travailler. Comme Marie Nicolle, très juste en working-girl dont la vie bascule vers le bonheur puis dans le drame. Martine Chevallier est incroyable, entre deux rôles très différents. Sa composition de la mère devenant grand-mère est formidable.

Par contre, je ne suis pas certaine que le monologue de fin à propos des forêts et de la surdouance soit très à propos, laissant croire qu’un enfant conçu de manière exceptionnelle serait forcément exceptionnel, mais cette critique est mineure. On ne peut pas « tout » dire dans un seul spectacle.
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Feuilleton Goldoni, Les Aventures de Zelinda et Lindoro

Feuilleton Goldoni, Les Aventures de Zelinda et Lindoro

8,5/10
6
(…) Cette saga se déploie en trois pièces, visibles séparément ou en intégrale. La rupture de ton est nette entre les deuxième et troisième parties. Je recommande donc de les voir dans la continuité. Les effets recherchés par Goldoni qui excelle à faire monter la pression n’en seront que plus sensibles.

(…) Le public des séries télévisées ne sera pas dépaysé. Y compris par le décor car la projection des images de Nice (Murielle Mayette-Holtz est directrice du CDN Nice Côte d’Azur depuis novembre 2019) est une excellente idée. Et par les costumes qui d’une heure à l’autre se rapprochent de plus en plus de ce que l’on porte aujourd’hui. Avec un emploi très habile du noir et de la couleur qui reviendra par petites touches après le deuil.

Quant à l’histoire, elle est composée des ingrédients fondamentaux : Zelinda une orpheline plutôt intelligente (Joséphine de Meaux) et Lindoro un noble désargenté mais courageux (Félicien Juttner) sont contraints de cacher leur amour au sein de la maison qui les emploie, elle comme femme de chambre, lui comme secrétaire. Ils sont sincères, fougueux, mais jaloux. Quand ce n’est pas l’un, c’est l’autre qui souffre de ce mal qui va peut-être provoquer leur perte.

Pourtant ils sont chanceux. D’abord parce qu’ils sont jeunes, beaux, en bonne santé et qu’ils seront héritiers de leur généreux patron … s’ils ne gâchent pas tout à vouloir passer pour ce qu’ils ne sont pas et qu’ils font confiance à la vie au lieu de croire que le diable se cache partout et aime à favoriser les mauvaises intentions. On voudrait leur crier d’arrêter de croire que tous les moments sont pour eux dangereux.

Mais ce serait nous priver de rebondissements multiples, de quiproquos savoureux suite à des scènes qui se jouent en miroir.

La mise en scène est très enlevée. Le jeu est fluide comme si les dialogues étaient improvisés sur l’instant. Les moments musicaux sont très agréables. Les adresses au public entre les trois parties entretiennent le suspense. Goldoni gratifie le public féminin de jolis compliments : les femmes ont de l’esprit, de l’ingéniosité et du coeur.

Bref, c’est drôle, fin, admirablement interprété. Juste ce dont on avait besoin pour assurer la transition entre l’été et une rentrée épuisante.
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