UN PONT TROP PRÈS

UN PONT TROP PRÈS
  • Théâtre Essaïon
  • 6, rue Pierre-au-Lard
  • 75004 Paris
  • Rambuteau (l.11)
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Un « Suicide mode d’emploi » cocasse et élégant

Ce soir, Emmanuelle, s’apprête à se suicider en sautant d’un pont. Un homme, Guillaume, l’interpelle. Et il est ici avec la même intention...

 

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" Après vous, je vous en prie. " Et puis, les questions fusent : Ont-ils choisi le meilleur moyen ? Et que dire des raisons d'en finir ?

Une rencontre…

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26 avr. 2023
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Une histoire intéressante et attractive qui nous présente les affres et les contours de la tentative de suicide en piquant d'humour la narration et la réflexion qu'elle inspire.

« Ce soir, Emmanuelle s’apprête à se suicider en sautant d’un pont. Un homme, Guillaume, l’interpelle, il est ici avec la même intention. Une rencontre. Et puis, les questions fusent… »

Emmanuelle et Guillaume, chacun devant leur choix de vie ou de mort, interrogent les fondements de la crise dépressive qui s’instaure quand le point de bascule entre le renoncement et la résilience, entre le gout de vivre et sa perte, est ébranlé et conduit à souhaiter arrêter le jeu pour couper le fil d’Ariane comme on coupe une communication qui n’a plus lieu d’être. Que faut-il pour que le passage à l’acte soit suspendu, pour que l’impensable devienne impensé ?

Nicolas Dubois entreprend cette dispute dans sa pièce écrite avec le concours de Guillaume Destrem et Christel Wallois, et nous fait regarder et écouter ce que nos propres peurs pourraient nous dire avant de s’enfouir ou ne pas apparaitre.

La valse-hésitation du traitement textuel de l'argument fait tanguer le propos entre le sérieux des situations et la drôlerie de l’auto-dérision voire du sarcasme qu’il suscite, sans sombrer dans l’éthos ni dans le pathos. Une étonnante légèreté bienvenue pour évoquer un sujet qui ne l'est pas. Un parti-pris bienveillant prédomine, une façon d’élégance pour contourner la souffrance.

La mise en scène de Guillaume Destrem se fait sage, discrète presque. Sa sobriété permet de servir le texte et de nous le présenter sans qu’aucun artifice ne s’interpose. Centrée sur le jeu des personnages, elle permet à l’interprétation de suffire au récit.

Christel Wallois (Emmanuelle), Guillaume Destrem (Guillaume) et Eliott Lobrot (Noé), sont parfaitement crédibles et convaincants. Ni trop ni pas assez. Chacune et chacun laisse le texte nous entreprendre, l’émotion passe la rampe. Trois comédiens qui habite leurs personnages avec évidence et fluidité. À noter le très prometteur Eliott Lobrot qui détone littéralement dès son entrée vers la fin de la pièce et occupe aussitôt sa place avec aisance aux côtés de ses partenaires. Une distribution complémentaire, cohérente et brillante, chapeau bas.

Une simple histoire de vie qui regarde la mort, Une simple histoire de gens qui se rencontrent alors et qui nous parlent autant qu’ils se parlent entre eux. Un agréable moment de théâtre.
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Notes détaillées (pour les plus courageux)
Texte
Jeu des acteurs
Emotions
Intérêt intellectuel
Mise en scène et décor