- Théâtre contemporain
- Maison des Métallos
- Paris 11ème
Soulèvements

- Maison des Métallos
- 94, rue Jean-Pierre-Timbaud
- 75011 Paris
Comment et pourquoi un peuple se soulève-t-il ?
Comment des injustices, la famine, la pauvreté, la guerre donnent naissance à un mouvement collectif populaire qui vise à changer les lois ?
D’hier à aujourd’hui, de la Révolution française aux Printemps arabes, cette création collective pointe ce moment où les rassemblements, les cortèges se forment, où certains se saisissent de la parole pour d’autres, pour tous, où, comme l’écrit l’historienne Sophie Wahnich, « les émotions de la douleur à la colère sont déposées par le peuple auprès des législateurs ». Marcel Bozonnet, Valérie Dréville et « l’homme-tambour » Richard Dubelski donnent corps à la puissance de la parole, aux émotions, aux gestes, aux pensées.
Loin d’une restitution historique, les textes d’orateurs, les voix du peuple, les récits d’écrivains, les chansons, les articles de journaux et de blogs font surgir une réflexion sur un monde dont ils ne veulent plus… que ce soit hier dans les faubourgs parisiens ou aujourd’hui à Tunis, à Alep, au Caire.
La critique de Phane (rédac' AuBalcon) : 4/10. Théâtre et politique sont reliés depuis les premières constructions de théâtres dans la Grèce antique, toujours influencés l’un par l’autre, et la scène a souvent été le lieu privilégié pour dénoncer, ou du moins montrer la société. Soulèvement se veut l’héritier de ce théâtre politique et reprend des textes de « soulèvement » des peuples : l’un pendant la révolution française en 1798, l’autre dans les colonies, et le dernier en janvier 2011 pendant les printemps arabes. Les textes se font échos plutôt intelligemment, et l’objectif des comédiens, de « transmettre, faire sentir, voir – sans représenter » comme ils le disent, est atteint ; les trois comédiens déclament avec énergie leurs textes. Mais c’est tout.
Les trois acteurs qui gesticulent sur scène pendant une heure et demie nous expliquent, sans nous faire vivre, ces révoltes. Leurs tentatives de danse ou de mise en scène restent au rang d’ébauches et tombent parfois quelque peu dans le ridicule. La mise en scène et le décor sont vides de sens, du moins je ne leur ai trouvés aucune raison d’exister.
Ces soulèvements dont nous parlent tant ces trois personnages, sont évoqués de façon simpliste, aucune réflexion ou questionnement ne sont mis en place pour remettre en causes les connaissances ou les interrogations du spectateur : en somme, il n’y a d’évolution ni pour le spectateur, ni pour les personnages, ni pour la pensée.
Un théâtre politique est important et même essentiel dans notre société aujourd’hui, mais il nécessite à mon sens, une mise en scène plus approfondie qu’une simple retransmission de textes ou de discours sur des révolutions. Il doit déranger le spectateur, et non pas l’endormir.