Periclès, prince de Tyr

Periclès, prince de Tyr
De William Shakespeare
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Tragi-comédie écrite vers 1608, Périclès fait partie du cycle des dernières pièces de William Shakespeare avec Cymbeline, Le Conte d’hiver, La Tempête qui mettent toutes en scène de merveilleuses retrouvailles entre parents et enfants.

Shakespeare a utilisé comme d’habitude des sources diverses : œuvres d’historiens, de chroniqueurs, de poètes et superposé les plans métaphysiques, mythologiques, politiques et sociaux.

Dans cette romance, drame mélodramatique et merveilleux, on découvre les péripéties de Périclès, prince de Tyr qui va, comme Ulysse, voyager en Méditerranée et connaître des aventures extraordinaires : menacé de mort parce qu’il a découvert un terrible secret, vainqueur d’un tournoi et heureux marié, il va perdre sa femme en couches pendant un naufrage tandis que sa fille, confiée à des amis, lui est ravie par des pirates qui veulent en faire une prostituée. Accablé de chagrins, il erre sur la mer pendant que la Reine, qui était juste dans un état cataleptique, est sauvée par des pécheurs puis devient vestale à Ephèse et que sa fille se fait reconnaître par lui, sage et toujours vierge ! Apprenant par une vision que la Reine est vivante, tout ce joli monde s’embarque pour Ephèse où la famille se retrouve.

Enfin Périclès pourra régner à Tyr et goûter les joies du foyer recomposé tandis que sa fille épousera un ancien client de la maison close où l’on prétendait la faire travailler, converti à l’amour plutôt qu’à la luxure.

 

Note rapide
Toutes les critiques
1 avr. 2018
8/10
5
Avec une grande envie de voir une oeuvre mise en scène par Donnellan, j'étais curieuse de voir sa dernière création. Les critiques étaient plutôt décevantes.
J'ai beaucoup aimé cette pièce. Ce n'est peut être pas sa meilleure pièce mais la création est très originale.
Elle est située dans une chambre où Périclès est dans un état comateux. Et l'oeuvre de Shakespeare émerge comme des moments de délires ou de folie du patient. Retour au coma. On n'entend pas ce que disent les acteurs. La radio diffuse son programme en lien avec l'histoire. Tout est aller-retour entre l'histoire et la chambre d'hôpital. Il faut reconnaître qu'au début les personnages peuvent être un peu confus avec ces changements permanents des acteurs. Mais quand on s'accroche, c'est excellent. Histoire d'amours, de quêtes éperdues.
La mise en scène est précise, bien faite. Les acteurs jouent magnifiquement bien avec une mention spéciale à Périclès (Christophe Grégoire).
Contrairement à tout ce que j'ai pu lire, je trouve que Donnellan a raison d'avoir choisi ce texte de Shakespeare qui n'est pas des plus passionnants. Il lui donne un souffle différent et intéressant.
29 mars 2018
7/10
6
En mettant en scène Périclès Prince de Tyr, une pièce dite mineure de Shakespeare, l’anglais Declan Donnellan, metteur en scène qui a ses habitudes au Théâtre des Gemeaux, s’est lancé un défi…

Un défi qu’il lance d’ailleurs à nous spectateurs tout autant… puisqu’il nous invitera (nous qui ignorons tout de cette pièce, seule connue des « spécialistes » du grand William) à entrer dans une histoire rocambolesque aux rebondissements aussi multiples qu’invraisemblables …
Mais au début, on ne le sait pas encore.

Une mise en scène centrée sur une « unité de lieu » tout à fait inattendue (et sans doute déroutante pour beaucoup de spectateurs) puisque tout démarre, et se passe, dans une chambre d’hôpital où se trouve alité, avant notre arrivée en salle, un comédien dont on ne sait pas encore (mais le saura-t-on vraiment au fil du spectacle) qui il est.
Du personnel médical (avec accessoires et gestes appropriés) et un entourage familial se relayant à son chevet, semblent préoccupés par son état... tandis que la radio à son chevet laisse entendre une émission récente de France culture (je l’ai reconnue !).
Un environnement qui laisse à penser qu’il s’agit d’une personne dans un état de coma, que l’on veille heure par heure… en essayant de réveiller sa conscience..

Des débuts de spectacle, durant lesquels je me suis dit « encore une chambre d’hôpital…..une nouvelle mode ??? » -après la Tempête cette année ou, Cyrano, voici quelques années…etc.-

Et puis le malade se dresse, la radio s’éteint, et nous y sommes… La pièce démarre.
Quelques éléments sonores ou visuels viennent changer l’atmosphère. Ils nous invitent à imaginer…
A-t-il recouvré ses esprits, son coma est-il fini ? ou bien, nous donne-t-on l’occasion d’entrer dans sa tête, et dans ses délires ?

Un récit picaresque de la veine de la farce et du théâtre de tréteaux va se jouer devant nous. Avec des épisodes comiques, mais aussi de la tension dramatique.
On est un peu perdu car l’histoire est incroyable, les épisodes s’enchaînent, les acteurs incarnent plusieurs personnages dans le récit.
On nous convie à une sorte de voyage en chambre : le long périple, plein d’aventures aussi désastreuses les unes que les autres, du Prince Périclès qui, fuyant une situation dramatique et contre son honneur, se trouve enferré dans une succession de situations improbables.
Tout va de mal en pis ! Le destin lui est défavorable ! Et il se laisse engloutir par l’adversité.

Tout y est : tempêtes, mariage, naissance, naufrage, morts violentes, trahisons, captivité, exploitation d’une jeune innocente, mise en esclavage, tournois de chevaliers, intervention bénéfique des dieux… Bref tout cela, sans le moindre support de moyens audiovisuels, tels que ceux que certains metteurs en scène actuels affectionnent… et qui pourraient contribuer à situer les aventures..

Les aventures s’enchainent entrecoupées par le retour « à maintenant et ici »
On est à nouveau à l’hôpital pour de brefs instants!
Ceci permet de passer ensuite à l’ épisode suivant…

Peu à peu le sens fait jour…
Un destin funeste sur lequel le héros n’a pas de prise et surtout, contre lequel il ne fait rien.
Il se laisse engloutir par l’adversité, le désespoir (d’où la léthargie et la chambre d’hôpital et le coma ???)
Une famille déchirée : le prince, son épouse morte et sa fille réduite à l’esclavage qui vont se trouver réunis -eux 3-, ressuscitée -l’épouse- et délivrée -la fille- par l’intercession d’une déesse bienveillante.
La destinée s’est retournée mystérieusement ! L’intervention du magique, du merveilleux !

Finalement peu importe que l’on ait tout compris ou non, que le propos soit crédible ou pas, que le fantastique prenne le dessus ou non sur la réalité, qu’il s’agisse d’un grand Shakespeare ou pas, que le récit ne soit pas aussi magique et merveilleux qu’il aurait fallu, que la mise en scène soit trop conceptuelle et dépouillée… moi je me suis laissée prendre et ai apprécié ce spectacle assez insolite.

Les comédiens s’en tirent bien et j’ai passé une soirée plutôt agréable mais je ne suis pas sûre qu’il en ait été ainsi pour toute la salle…
D. Donnellan fait souvent plus l’unanimité sur ses spectacles. Les temps changent !
22 mars 2018
2/10
5
On est loin de la magie de Shakespeare dans ce décor de chambre d'hôpital où Péricles, camisolé, rêve des aventures du prince de Tyr de façon épisodique avant de retomber dans une léthargie ponctuée par de fastidieuses séances de prise de tension ou de toilette faite par des infirmiers, avec en fond sonore des débats sur la politique à l'égard des migrants.

Si l'on ajoute à cela que les acteurs surjouent de façon caricaturale tous les personnages de la pièce dans les mêmes costumes de médecins ou d'infirmiers, la déprime est vraiment complète et nous maintient loin des aventures épiques racontées par Shakespeare. Declan Donnellan dit dans une interview que cette pièce traite de notre capacité à être déprimé et à en sortir. Il ne réussit (mais vraiment bien) que la première partie de sa démonstration...
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Notes détaillées (pour les plus courageux)
Texte
Jeu des acteurs
Rire
Intérêt intellectuel
Mise en scène et décor