Parents Modèles, Toizémoi

Parents Modèles, Toizémoi
  • En tournée dans toute la France
Itinéraire
Billets de 14,00 à 35,00
Evénement plus programmé pour le moment
Achat de Tickets

L'histoire extraordinaire d'une famille ordinaire. Le père, la mère, 3 enfants, des grands-parents, des frères, des sœurs, des invités surprises, des amis, des ennemis...

Par erreur, la famille emménage dans un immense appartement qui ne lui était pas destiné. Trop tard, ils ont signé, la guerre est déclarée pour rester !

Et pendant ce temps, les enfants grandissent, les parents vieillissent, et la vie palpite dans un tourbillon d'aventures délirantes. Pas facile d'être parents et encore moins d'être modèles !

Note rapide
7/10
pour 4 notes et 4 critiques
0 critique
Note de 1 à 3
0%
2 critiques
Note de 4 à 7
50%
2 critiques
Note de 8 à 10
50%
Toutes les critiques
12 nov. 2018
8/10
14
Parents modèles est une comédie qui se joue dans un joli petit théâtre, tout de velours rouge, qui se laisse à peine deviner, au 25 de la rue Caumartin.

J'ai vu le spectacle le soir de sa reprise parisienne après son succès avignonnais (où je n'avais pas eu la possibilité de le programmer).

La soirée commence doucement sur un air de guitare manouche. On découvre une cuisine derrière une vitre bleutée Un couple de bobos aisés visite un appartement, au 3ème étage d'un 14 rue Alsace Lorraine (facile à mémoriser pour moi qui ai habité au 15) qui très vite va leur taper dans l'oeil et qu'ils vont obtenir pour une bouchée de pain suite à une erreur de l'agent immobilier. Une telle aubaine ne se laisse pas filer.

L'endroit étant vaste il pourra accueillir leurs trois enfants, les grands-parents, la proche famille et le voisinage, ... une quinzaine de personnages au total qui seront tous interprétés par le duo Toizémoi, alias Alain Chapuis et Marie Blanche, accueillis pour la troisième fois dans ce théâtre dirigé par Denise Petitdidier. Les péripéties peuvent commencer dans un dispositif de réalité augmentée fort bien conçu.

Après avoir axé leurs précédents spectacles sur le couple Camille et Simon, ils jouent maintenant une famille entière où ils abordent les soucis des parents "modernes" tiraillés entre les attentes de leurs ados, scotchés à leurs portables, et les besoins de leurs ainés, déjà en perte de mémoire, sans oublier leur envie de gérer leur carrière professionnelle.

La spécialité de ces artistes est leur capacité (et leur plaisir évident) à passer d'un rôle à l'autre en une fraction de seconde. Le dispositif imaginé par Philippe Riot pour Parents modèles leur permet de se multiplier en créant une illusion parfaite. Le principe est génial et dispense d'installer un décor conséquent. Logiquement cela devrait faciliter les choses si le spectacle part en tournée.

La profondeur de champ de la scène est très astucieuse. Le spectateur comprend "le truc" sans que cela nuise à la qualité de la soirée. On est constamment surpris par l'inventivité des comédiens dont la connivence sur scène est un atout supplémentaire.

Alain Chapuis prend une voix de nez pour se plaindre que Monnier le mute ... Chaque fin de scène est applaudie chaleureusement comme s'il s'agissait de séquences distinctes, façon série télévisée sur plusieurs épisodes. Il a écrit des répliques qui claquent. Lorsqu'il se plaint que sa chemise n'est pas repassée sa femme (qui sait lutter contre la charge mentale) a le sens du second degré : mais que fait le personnel ?

L'actualité est sans nul doute un formidable réservoir d'inspirations. Le spectacle aborde tous les sujets, les crises familiales, les problèmes d'emploi, les migrants, l'homophobie ... Il m'a semblé que le duo avait aussi la tentation de se surprendre l'un l'autre en ajoutant de ci de là une nouvelle réplique. Il ne fait aucun doute que le public va courir les voir ... Une soirée si réjouissante ne se boude pas.
7 sept. 2018
6/10
23
Les visages d’Alain Chapuis et Marie Blanche, vous les connaissez : il a été l’hilarant tavernier de Kaamelott essayant de comprendre (avec beaucoup de mal) les jeux de Perceval, elle est la directrice de la comédie La Maîtresse en maillot de bain depuis 2015.

Après deux spectacles couronnés de succès, Camille et Simon fêtent leur divorce et Paradis d’Enfer, le duo ToiZéMoi revient avec un troisième spectacle rodé cet été durant le festival d’Avignon. Alors que leurs spectacles précédents étaient axés sur ce qui fait le couple, les considérations liées au temps qui passe les font maintenant aborder les problématiques de la famille.

Camille et Simon emménagent avec leurs trois enfants dans un appartement qui ne leur était pas destiné. Ils vont voir défiler toute une galerie de personnages et vont tenter de garder cette affaire immobilière en or.

Malgré des qualités indéniables (dont celle de divertir), ce spectacle nous a posé plusieurs problèmes qu’on ne peut négliger. Si le texte d’Alain Chapuis est souvent drôle et recèle de vannes bien senties, on a du mal à trouver ce qu’il a bien voulu nous raconter. S’il s’agit de cette « erreur immobilière », elle n’est évoquée qu’au détour de deux scènes et est bien facilement réglée. S’il s’agit des problématiques de la parentalité, elles ne sont qu’effleurées. Certaines pistes lancées par l’auteur sont intéressantes et pourraient être continuées, mais il les abandonne comme si ce n’était évoqué que pour un gag. Les personnages des enfants auraient pu avoir une vraie existence, davantage de chair, mais ce n’est pas le cas. On assiste alors à une suite de saynètes de la vie ponctuées de personnages savoureux (la mère de Camille et le père de Simon) ou anecdotiques (Le couple de gardiens).

D’autre part, la mise en scène de Philippe Riot se repose sur une idée qui tombe un peu à l’eau, ce qu’ils appellent « la réalité augmentée ». Cette technologie, qui est une réalité dans notre monde actuel, consiste à intégrer des éléments virtuels dans le réel. L’exemple le plus populaire reste le jeu Pokemon Go où les adorables petits monstres se cachent dans notre environnement quotidien et peuvent être vus par l’interface de notre téléphone. Ici, elle est utilisée pour créer un espace supplémentaire au plateau : la cuisine. Les comédiens passent du salon à la cuisine par cet écran. Au-delà du gadget, son potentiel n’est jamais vraiment exploité. Tout d’abord, Alain Chapuis et Marie Blanche n’ont pas la réelle possibilité d’interagir avec les enfants qui sont dans l’écran puisque les personnages dans la cuisine semblent tout à coup privés de parole. Or, ce qui les sépare est sensé n’être qu’une vitre. À moins d’un triple vitrage, ce qui est assez rare en décoration intérieure, ils devraient pouvoir communiquer. Mais ce n’est pas le cas. On perd alors en dynamisme et le spectateur à l’impression qu’ils jouent devant un écran.

C’est d’autant plus embêtant qu’on sent le potentiel de l’ensemble et que les comédiens sont, en revanche, parfaits. Les rires du public viennent spontanément de leur jeu plein de reliefs. Mais leur énergie est comme alourdie de ce que nous venons d’évoquer. Ce qui aurait pu être une très bonne comédie devient alors un spectacle sympathique, dont on ressort avec le sourire, mais pas impérissable.

Décevant !
28 août 2018
5,5/10
17
Mise en scène très intéressante et qui donne du rythme à cette pièce qui m’a pourtant un peu déçue.

Un écran dans le décor permet de voir les personnages interagir dans la cuisine c’est très ingénieux.

Reste le fond de la pièce ; deux comédiens drôles et qu’on voit prendre beaucoup de plaisir à jouer ensemble mais humour très lourd à trop de moments.
25 août 2018
8,5/10
83
Vous avez dit comédie à réalité augmentée ?
Moi, je dirais surtout comédie irrésistiblement drôle !

Je me suis régalé à suivre les nouvelles aventures de Simon et Camille, que l'on connaît depuis qu'ils ont fêté précédemment leur divorce, déjà sous la plume d'Alain Chapuis.
Cette fois-ci, nous allons assister aux tribulations de toute la famille, composée d'éléments plus farfelus et déjantés les uns que les autres.

Alain Chapuis et Marie Blanche ont appliqué à la lettre le célèbre parti-pris de sir Alec Guiness dans Noblesse oblige : ils vont interpréter tous les personnages.
A eux deux, ils vont incarner les quinze personnages on ne peut plus loufoques, dans des situations confinant parfois au surréalisme, tellement elles sont délirantes.

Dans une douzaine de tableaux, séparés par des noirs-plateau, nous allons faire la connaissance de tous les membres de la famille, du propriétaire véreux de l'appartement, de sa secrétaire, du couple de gardiens-concierges, sans oublier une ex plus ou moins nympho...

Les deux comédiens ont une sacré vis comica !
J'ai beaucoup ri à les voir incarner ces personnages certes caricaturaux, mais finalement très attachants.

Ma préférence est allée au grand-père stéphanois.
Alain Chapuis, qui connaît bien la région, prend alors un formidable accent traînant.
Une autre de ses compositions, un berger du sud-ouest, en houppelande et béret, est drôlissime. (On croirait entendre parler le député Jean Lassalle ! ).
Marie Blanche, en belle-mère en proie à Alzheimer, en secrétaire pas si godiche que ça est elle aussi épatante.

De nombreux traits d'esprit, de multiples vannes spirituelles parsèment le texte. Je ne citerai pêle-mêle que les poteaux carrés, le kazatchok creusois, la cuisson des nains (si si...), les prénoms de tragédie, j'en passe et non des moindres. Et je ne développerai évidemment pas, à vous de découvrir...
C'est vraiment drôle, jamais graveleux, jamais vulgaire.

Et puis, il y a la réalité augmentée !
Les deux comédiens utilisent un grand écran video représentant la cuisine de l'appartement, derrière lequel ils peuvent se glisser.
Des séquences pré-enregistrées prennent alors le relais, leur permettant alors de se « retrouver » dans cette cuisine.

C'en est même parfois troublant.

De devant de la scène, ils passent derrière l'écran, la séquence prend la suite (les costumes sont les mêmes), et ils en profitent pour changer de personnage en coulisses et revenir devant nous, ce qui fait que nous les voyons deux fois. En video et en chair et en os.

Cet exercice répété de nombreuses fois exige une vraie précision et une intense concentration de la part des comédiens. C'est une vraie mécanique fort réussie, un challenge et un défi à la fois techniques et scénographiques.

Le metteur en scène Philippe Riot, qui a également conçu ces séquences video est parvenu ainsi à démultiplier les actions, les situations et l'espace scénique. C'est vraiment de la belle ouvrage !

On notera également et mine de rien un bien joli discours humaniste concernant l'Etranger et le Migrant.

Cerise sur le gâteau, lors de cette quatrième représentation, nous avons eu droit à une véritable cascade de la part d'Alain Chapuis, aboutissant magistralement à la chute d'une toile de maître côté cour.
Bon, je ne suis pas certain que l'effet était prévu ou écrit, mais c'était hilarant.

J'ai donc passé un délicieux moment à rire de bon cœur.
Le rythme ne faiblit jamais, Alain Chapuis et Marie Blanche donnent sans compter. De la salle, on sent bien qu'ils s'amusent sur scène et s'en donnent à cœur joie. Certains rires entre eux ne trompent pas.
Une vraie comédie, à déguster sans modération !

Ah ! J'allais oublier !...
A l'issue de la représentation, grâce au petit speech post-applaudissements, vous saurez exactement la différence entre un tract et un flyer ! Là aussi, c'est très drôle !
Votre critique endiablée
Nos visiteurs sont impatients de vous lire ! Si vous êtes l'auteur, le metteur en scène, un acteur ou un proche de l'équipe de la pièce, écrivez plutôt votre avis sur les sites de vente de billets. Ils seront ravis de le mettre en avant.
Notes détaillées (pour les plus courageux)
Texte
Jeu des acteurs
Rire
Intérêt intellectuel
Mise en scène et décor