- Exposition
- Monnaie de Paris
- Paris 6ème
Expo Maurizio Cattelan, Not Afraid of Love
Un choix d’œuvres à découvrir dans les salons XVIIIe siècle de la Monnaie de Paris, pour la plus importante exposition de l'artiste organisée en Europe. L’effigie de ce dernier, tout comme l'art de la mise en scène, sont au cœur du parcours.
Un début de réponse à son interrogation : "y-a-t-il une vie avant la mort ?".
"La question est le déplacement, la relocalisation, l'absence, le fait d'observer un objet tout en sachant que sa place est ailleurs." Maurizio Cattelan
L'avis de la rédaction : 8/10. La Monnaie de Paris accueille dans ses salons 20 oeuvres de cet artiste hors norme qu'est Maurizo Cattelan.
Subversif et intense ce sont les maitres mots de cette petite exposition. Les oeuvres s'intègrent parfaitement au lieu et, grâce à l'absence de mise à distance décuplent les effets sur le visiteur.
Armé d'un livret de visite expliquant une dizaine d'oeuvres on part à leur recherche, parfois cachées au-dessus des corniches. Elles font réagir, du cheval naturalisé aux sculptures de marbre blanc évoquant des corps recouverts de draps, on voit, sent, ressent les sujets et thématiques que Maurizio Cattelan veut nous faire passer. Nous sommes surpris, émus mais surtout intrigués par ces sculptures. Elles ont toutes quelque chose de dérangeant, d'anormal et arrivent à inverser les codes visuels que nous avons l'habitude de voir.
Les cartels, toujours mis dans des lieux de passage sont rédigés par des personnalités. Souvent superficiels ils en disent peu sur l'oeuvre en question mais quelques-uns sortent tout de même du lot.
Le livret de visite est très bien fait et permet de comprendre les enjeux des pièces exposées. De plus, des médiateurs sont présents dans les salles pour éclairer les visiteurs : à consommer sans modération.
La Monnaie de Paris nous offre une très belle exposition et nous met en lumière un artiste connu et reconnu. A voir !
Cependant j'ai été très déçue par les choix qui ont été faits pour la médiation, les textes sont parfois fumeux et ne rendent pas l'essence de l'oeuvre de Maurizio Cattelan : la provocation et l'humour ! Ils étaient en plus très difficiles d'accès et trop longs pour que tout le monde puisse en profiter... heureusement qu'une médiatrice était là pour rendre à l'exposition l'interactivité qu'elle méritait !
Le spectateur se sent hyper-libre, et c'est incroyablement appréciable. Il a tellement de liberté qu'il n'ose pas. On peut toucher le pape Jean-Paul II écrasé par une météorite. Mais on ne le fait pas. Rien n'indique que c'est interdit. Mais les œuvres intimident follement. Les enfants ont peur de certaines œuvres, et tous sont émerveillés par d'autres. Tout le monde ne voit pas tout, tout de suite, mais les allers-retours créés par la mise en exposition permettent de tout voir.
La Monnaie de Paris a su si bien être investie par les sculptures très réalistes que c'est un régal.
Not afraid of Love ne se prend pas au sérieux, mais dans le bon sens du terme. Peut être cela va t-il trop loin avec les cartels, totalement improbables de "personnages publics". Maurizio Cattelan va trop loin, et ce n'est pas encore assez.
Pour certains c'est déjà trop, mais Cattelan peut tout se permettre, et doit le faire. Il y a définitivement une vie avant la mort, quand on voit son travail.
Dans l'ensemble, nous nous sommes amusées devant la plupart des œuvres. Certaines sont touchantes, d'autres étranges... Mais l'exposition dans son ensemble est plutôt "fun", surtout si on lit les cartels ! Ces "cartels" rédigés par des gens célèbres (ministre, chef cuisinier, danseur, philosophe...) sont ridicules pour l'essentiel et souvent d'une pédanterie sans nom (ou d'un culot admirable tel que celui dont l'auteur précise qu'on lui a commandé tant de caractères et qu'il les fait donc).
Je pense que si j'y avais été sérieusement et seule, je serais restée sur ma faim. En compagnie et sur la pause déjeuner, pour prendre l'air, j'ai plutôt apprécié la visite.
C'est une petite balade où notre regard scrute la riche architecture à la recherche des pièces exposées parfois un peu cachées.
Les sculptures hyper réalistes de Maurizio Cattelan provoquent toutes une réaction : elles choquent, interpellent, font rire. On est ensuite frustré par les "analyses" bavardes sur les cartels de 30 lignes qui ne disent rien du tout. Prenez plutôt le carnet posé dans la deuxième salle dont les textes sont un meilleur guide...
Il y a tout de même un côté un peu superficiel dans les oeuvres car il faut s'arrêter au premier choc visuel, aux premières impressions, sans forcément s'attendre à une critique très poussée de notre société. Ainsi, on sort émerveillés de cette (toute) petite expo mais pas spécialement avec beaucoup de réflexions et un nouveau regard sur le monde...
