- Théâtre contemporain
- Théâtre de l'Atelier
- Paris 18ème
L'amant
Comme chaque matin, Richard part travailler dans la City et laisse Sarah, sa femme, dans la maison de banlieue du couple heureux qu’ils forment. Avant de quitter la maison, le mari demande à sa femme, sur un ton qui peut sembler badin, si elle doit recevoir son amant dans la journée.
Ce à quoi Sarah répond par l’affirmative. Quand, en matinée, on sonne à la porte, ce n’est pas l’amant, mais un simple vendeur qui s’éclipse aussitôt. Pourtant, l’amant se présente bel et bien dans l’après-midi : il s’agit du mari qui endosse le rôle. Il joue l’amant pour son épouse qui, elle, joue la prostituée pour lui.
Avis de la Rédaction: 7/10.
Du piquant dans le couple !
Quelle excellente idée de programmer deux pièces de Pinter pas vraiment pour le prix d'une, mais qu'importe quand on aime on ne compte pas. (L'Amant et la Collection).
L'amour justement, comment veiller à ce que la flamme ne s'éteigne jamais.
Le brillant Harold Pinter a imaginé qu'un mari et une femme pouvaient jouer à l'amant et la maîtresse, ce qui permet au couple légitime de ne pas tomber dans la jalousie et à l'illégitime de laisser libre cours à ses fantasmes.
Le spectateur qui est intelligent par nature se délecte de ce jeu subtil et rit des répliques bien senties.
Valérie Dashwood est épatante dans les deux rôles et nous convainc aussi bien en femme bourgeoise désoeuvrée qu'en "pute".
Laurent Poitrenaux est parfait en mari mais on a eu plus de mal à se laisser emporter lorsqu'il campe cet amant vêtu d'un blouson noir qui joue les hommes virils.
La mise en scène est un tantinet trop sage et on sent bien que Valérie Dashwood aurait pu nous en offrir encore davantage alors pourtant qu'elle est déjà impeccable. Ses déplacements répétitifs sont trop stéréotypés et c'est vrai aussi de Laurent Poitrenaux qui passe son temps à servir des whiskys.
On aurait aimé un peu plus de sauvagerie, moins de clacissisme pour donner un peu de peps à un texte qui lui aussi du coup est quelque peu vieillissant. Le couple d'aujourd'hui est moderne par nature et ce qui pouvait surprendre au siècle dernier apparaît désuet.
Le décor à vue (une mode désormais dans beaucoup de pièces) est lui aussi trop conventionnel.
L'ensemble nous laisse dès lors sur notre faim.
Carlos Bejarano.
Une mise en vie auguste.
Une interprétation brillante.
Mise en scène de Ludovic Lagarde. Avec Valérie Dashwood, Laurent Poitrenaux et Guillaume Constanza.
https://www.spectatif.com/2023/06/l-amant-au-theatre-de-l-atelier.html