- Théâtre contemporain
- Théâtre Gérard Philipe
- Saint-Denis
La rosaire des voluptés épineuses

- Théâtre Gérard Philipe
- 59, boulevard Jules-Guesde
- 93200 Saint-Denis
Un homme à la présence hypnotique, une femme-chimère que l’on croirait sortie d’un film d’Alfred Hitchcock, l’énigme d’une poésie devenant elle-même personnage…
On plonge dans Le Rosaire des voluptés épineuses comme dans un espace hors du temps. Dans un territoire fantastique au sein duquel la vie et la mort échangent leurs masques, ainsi que la lumière et l’obscurité, la douleur et le plaisir, le rêve et la raison.
Il y a quelque chose de fascinant dans l’univers en clair-obscur de Stanislas Rodanski (1927-1981), poète lyonnais ayant passé la moitié de son existence en hôpital psychiatrique. Injustement méconnu, cet artiste à l’écriture rare et insolite a laissé derrière lui une œuvre nimbée d’une lueur surnaturelle. À travers une mise en scène d’une beauté saisissante, Georges Lavaudant en restitue ici toute la profondeur secrète. Délivré dans l’intimité onirique d’un dîner aux allures de funérailles, ce chant en quête d’un paradis perdu s’élève comme un dernier refuge dans la lumière du théâtre.
La mort et l'amour s'y confinent. L'Hamour, comme le dit le poète lyonnais Stanislas Rodansky, avec un H (comme Haine?). Dans le palace (d'une station thermale à la montagne?), Lancelot évoque la mort de Madame « Imago », peut-être sa mise à mort … La Dame du Lac, deux gangsters, Fred Astaire et Ginger Rogers viennent compléter cet ingénieux bric à brac théâtral qui côtoie le polar, devant les yeux de Carlton, serveur de cocktails, à l'affût de tout ce qui se passe derrière son comptoir roccoco. Voyage poétique, onirique, hors du temps, insolite.
Contrairement à la pièce Arctique, vue précédemment, là, les images sur écran en arrière-fond et les micros des comédiens servent le texte et la mise en scène.