LA COLLECTION

LA COLLECTION
De Catherine Büchi, Léa Pohlhammer, Pierre Mifsud
  • Théâtre du Rond-Point
  • 2bis, Avenue Franklin D. Roosevelt
  • 75008 Paris
  • Franklin D. Roosevelt (l.1, l.9)
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« Un jour j’ai croisé Danielle Gilbert, mais ce n’était pas elle. »

Trois effarés sur un plateau nu, à la fois clowns et conférenciers, acteurs suisses de génie et adolescents pour toujours, Catherine Büchi, Léa Pohlhammer et Pierre Mifsud réinventent en plusieurs épisodes les mondes perdus des années soixante-dix et quatre-vingt. L’économie de moyens dilate l’imaginaire. Par le mime, la danse, la chanson, des saynètes folles avec dialogue fusant, les trois performers aux saillies hilarantes font revivre des objets disparus d’un quotidien ancien, obsolescence regrettée du vélomoteur, du téléviseur à tube cathodique, du téléphone à cadran, du service à asperges ou de la K7. Cette sociologie des objets vintage sollicite les références de l’époque, littérature, musique, cinéma, médias, histoire, et fait renaître en plusieurs épisodes les truculents fantômes de la plus inattendue des mémoires collectives.

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SPECTACLE EN DEUX ÉPISODES. 

La Collection, épisode 1 - Le vélomoteur et le téléphone à cadran rotatif - 4 - 7 janvier, 20h30
La Collection, épisode 2 - Le téléviseur à tube cathodique et le service à asperges - 10 - 14 janvier, 20h30 

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Étonnant et drôle, voila un spectacle hors champ habituel, entre démonstrations documentées faisant des échappées belles, et performances de trois trublion·nes (!) en vadrouille qui partent et nous emportent avec eux, là où le sens devient flou et la raison folle.

« Faire revivre des objets disparus d’un quotidien ancien, obsolescence regrettée du vélomoteur, du téléviseur à tube cathodique, du téléphone à cadran, du service à asperges ou de la K7. Une sociologie des objets vintage qui sollicite les références de l’époque, littérature, musique, cinéma, médias, histoire, et fait renaître en plusieurs épisodes les truculents fantômes de la plus inattendue des mémoires collectives. »

Pourquoi cet hier nous parle autant aujourd’hui ? Pour sauver de l’oubli, disent-ils, ces accessoires obsolètes et ces mœurs d’un autre âge, estampillés vintage. Afin de ne pas les enfouir trop loin dans nos souvenirs ? Certes. C’est leur affaire et finalement, cela fonctionne plutôt bien.

Mais faut pas non plus pousser Jeanne-Marie dans les orties au risque de casser le service à asperges ! Ni même entendre un vélomoteur dans un téléphone à cadran rotatif ou l’enregistrer sur une K7 audio ! Non, nous ne sommes pas dupes. C’est surtout une bonne occasion de baigner le passé dans un bac à délires, de le revisiter pour voir si pris au piège de la dérision poussée à l’extrême, la nostalgie serait toujours camarade.

Et surtout, si nous rirons autant qu’ils ont dû rire en composant cet objet théâtral iconoclaste. Et bien « bingo », « banco », « encore » ! Ça marche ! Les sourires se devinent, les rires s’entendent et les fous-rires fusent. Car c’est très drôle que tout cela.

Le non-sens et l’absurde s’allient dans des jeux malins où des ribambelles de rebondissements incongrus frisent le dadaïsme (suisse il est vrai mais bon...). L’écriture collective des trois artistes au plateau est teintée d’un naturalisme abscons à la précision démoniaque et au langage percutant, façon saillies.

Que font-ils donc ? Rappels de mémoire passés devant un miroir déformant ou jeux de dupes avec les souvenirs ? On ne sait pas, on ne sait plus. Au début, on croit volontiers au documentaire amusé et amusant puis très vite, ça part en vrille et à chaque fois, nous voilà transposés dans un ailleurs totalement loufoque et savoureux.

Cinq objets, cinq prétextes, cinq pièces courtes, cinq délires magistraux. On en redemande !

Catherine Büchi (délicate autant que bien barrée), Léa Pohlhammer (déjantée, plus on ne peut pas, une « nature » comme on dit) et Pierre Mifsud (finement espiègle et franchement drôle), nous cueillent à chaque coup, en solo comme en trio. Excellents comédiens, les jeux travaillés convoquent la pantomime, le clown, le bruitage, le chant, les allures et les postures de la comédie gaguesque avec une maîtrise du corps et de la voix impressionnante.

Cinq pièces courtes pour un ou deux épisodes composent ce spectacle qui dépote et qui réjouit. À découvrir pour le plaisir de rire. Je recommande !
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Notes détaillées (pour les plus courageux)
Texte
Jeu des acteurs
Emotions
Intérêt intellectuel
Mise en scène et décor