- Exposition
- Musée de l'Orangerie
- Paris 1er
Expo Dada Africa

- Musée de l'Orangerie
- Jardin Tuileries
- 75001 Paris
- Concorde (l.1, l.8, l.12)
La mouvement Dada fondé à Zurich au cœur de la tourmente de la Grande Guerre en 1916 exprimait alors un rejet des valeurs traditionnelles de la civilisation.
Dans ce cadre, une réévaluation d’autres systèmes de pensée et de création devait s'opérer et conduisit de nombreux artistes d’avant-garde à s'intéresser aux productions artistiques radicalement autres. Le Musée de l'Orangerie, en collaboration avec le Musée Rietberg de Zurich et la Berlinische Galerie, présente une exposition consacrée à la confrontation des dadaïstes avec l’art et la culture de pays extra-européens.
Cette exposition pluridisciplinaire permet de confronter des œuvres extra-occidentales à la fois africaines mais aussi amérindiennes ou encore asiatiques aux productions dadaïstes mettant en lumière des processus d’échanges et d’appropriation par ces artistes. Les peintures, sculptures, photocollages, photographies dada sont ainsi mêlés aux sculptures extra-occidentales dans des jeux de résonnances appuyés par la mise en scène scénographique de l’exposition.
L’étape parisienne met particulièrement en lumière le terreau fertile préexistant dans la capitale française pour les arts extra-européens et la manière dont cela a pu nourrir le mouvement.
Effectivement il manque des textes et des indications signalétiques pour aborder l'exposition qui peut sembler un peu rude, ne pas hésiter à venir avec un audioguide ou mieux, à profiter d'une visite guidée. Il me semble que l'on peut tout de même saisir l'esprit revendicatif et créatif de ce mouvement.
Une diversité d'objets présentée : bijoux, masques, marionnettes à ne pas manquer !
Néanmoins "Dada Africa" ne saurait être une première approche de ce mouvement et on ne peut que souhaiter avoir davantage d'informations, de manière générale, et particulièrement en ce qui concerne le contexte artistique au sein duquel les influences extra-occidentales vont trouver leur place.
Pour autant cette expo a le mérite de mettre en avant des oeuvres d'artistes -injustement?- méconnus à l'image des pièces admirables de Sophie Taeuber-Arp.
Mais le point fort de "Dada Africa" sera à mon sens le juste équilibre trouvé dans la salle principale entre d'une part le foisonnement et l'éclectisme des œuvres, qui mériteraient qu'on y accorde davantage de place et d'explications, et l'intérêt que le commissariat d'exposition a su faire partager aux visiteurs pour toutes les archives présentes qui éclairent un peu le derrière de la scène artistique et le personnage de Paul Guillaume - un peu à la manière de Chtchoukine à la fondation Vuitton.
Une mention spéciale enfin pour le dialogue instauré entre ce mouvement du début XXè et les oeuvres d'une artiste contemporaine, Otobong Nkanga, qui interrogent et actualisent la réflexion autour de la mondialisation et/de l'art et de la culture.
On ne retrouve pas du tout l'esprit Dada, d'ailleurs si on arrive en ne connaissant pas le dadaïsme on n'y comprend rien. Aucune explication, aucun propos, le parcours est peu clair et les textes abscons.
Dommage, tant de choses intéressantes auraient pu être dites sur la période et les oeuvres.
Plusieurs masques sont assez jolis, très expressifs. On a aussi découvert le travail remarquable de l'artiste Sophie Taeuber-Arp.
Avec une scénographie en lien avec le thème, plus de construction et des textes de qualité on aurait pu passer un bon moment. Là au bout de 35 minutes, on était soulagé d'avoir terminé la visite.