- Danse / Cirque / Autres
- Théâtre du Rond-Point
- Paris 8ème
Dans la peau d'un magicien
- Théâtre du Rond-Point
- 2bis, Avenue Franklin D. Roosevelt
- 75008 Paris
- Franklin D. Roosevelt (l.1, l.9)
Il s’enferme dans un caisson, fait le fameux tour de « la caisse aux épées », avec corps transpercé. Mais il emporte une caméra et un micro, partage ses états avec le public.
Mentaliste, manipulateur ou savant fou, Thierry Collet découvre la magie dans les années soixante-dix. Il retrace ici les origines de sa pratique, ses années d’apprentissage, le monde machiste et masculin des manipulateurs. Par le récit et par des tours stupéfiants, il croise son parcours intime et son art magistral d’enchanteur.
Après Que du bonheur (avec vos capteurs), grand succès la saison passée au Rond-Point, il confie la mise en scène, mise à nu de sa vie de magicien, à Éric Didry, complice de Nicolas Bouchaud notamment dans sa trilogie Un métier idéal ; Le Méridien et La Loi du marcheur. Thierry Collet évoque sa pratique, son projet, son goût pour les défis, le mystère et la fabrication de l’impossible.
Il nous raconte sa vocation d’illusionniste de l’âge de raison à nos jours, nous dévoilant quelques trucs de sa profession. Il va jusqu’à mettre à nu sa vie de manipulateur de talent. Il frise le divin transformant l’eau en vin. Il nous dévoile intégralement son dernier tour dans une époustouflante manipulation de jeux de cartes avec une dextérité exceptionnelle dans un feu d’artifice final.
Cette ultime exhibition est aussi surprenante qu’étonnante.
Laissez-vous surprendre.
Menue et vêtue de bleu, la femme se retourne lentement. La lunette est sévère, la cinquantaine Thatchérienne, le regard hautain malgré les centimètres de débours.
Après une mûre réflexion, préparant son effet, elle daigne me gratifier d’une réponse. J’ai bien fait de sourire.
- Moi, j’attends pour Thierry Collet.
Oh la peau de vache ! La nuance… Elle ne m’a donc pas répondu pour mes clinquantes ratiches, mais bien pour me corriger. La grisâtre prof de français vient de me mettre un coup de règle sur les doigts. Encore !
Et, à voir la salle, elle ne doit pas être seule. En effet, elle est dense en lycéens. Le presque magicien attire donc la jeunesse et ses chaperons publics.
C’est d’ailleurs la jeunesse du magicien Collet qui est rapidement évoquée. Appelant, en miroir, nos souvenirs enfantins. Ludique et précis, il narre sa passion, sa genèse, interagit avec justesse.
Oh délice, il nous explique quelques tours, nous gratifie de pertinentes anecdotes, choisissant avec soin ce qu’il nous laisse d’intrigue. C’est avec une grande justesse qu’il joue avec nos perceptions, s’amuse de la variété de nos personnalités. Un moment assez enchanté entre l’intime de Monsieur Collet et l’excitation enfantine. Assez génial (celui de la lampe).
Et puis la question la plus importante est au cœur : Vouloir comprendre ou vouloir ignorer. Quelle belle question.
Et merde, encore une prof qui avait raison. Je suis allé voir Thierry Collet.