- Théâtre contemporain
- Théâtre Clavel
- Paris 19ème
Carrés
Nous sommes dans un lieu vibrant d’inquiétante étrangeté, qui ressemble à l’idée que l’on se fait d’un hôpital psychiatrique. Mais il y a quelque chose de singulier, des détails qui dérangent, chez ce directeur qui scrute tout du haut de son bureau et chez les patients qui gardent leurs secrets pour eux.
Carrés, c’est l’histoire de 5 personnes paumées dans un monde qui les range dans des boîtes, qui les enferme, parce qu’elles font peur. C’est l’histoire d’une part de nous que l’on préfère ignorer pour ne pas sortir du rang, plutôt que de devoir l’assumer dans sa complexité. C’est l’histoire d’un monde qui ne tourne pas rond et qui autorise des sado-mytho-mégalos à dicter les lois tandis que d’autres les subissent, rangés au fond d’un carton marqué « FRAGILE » abandonné au fond d’un placard…
L’auteur cherche ainsi à bousculer le spectateur : qui détermine la normalité ? Est-ce que, malgré nos bonnes intentions, nous ne nous considérons pas supérieurs à l’individu un peu fou qui se parle à lui-même dans le métro au point de l'exclure de notre réalité ?
Est-ce que l’expérience humaine n’est légitime que si elle est vécue à travers notre prisme, notre standard, nos codes ?
On est rapidement plongé dans une ambiance lourde, les comédiens jouent avec nos émotions.
Une histoire étrange mais habilement mise en scène pour nous faire ressentir comment peuvent se dérouler des journées dans des hôpitaux psychiatriques.
Une frustration légère sur la fin de la pièce car on en voulait plus et on a envie de comprendre ce que l'auteur avait en tête au moment de conclure !
Je vous conseille cette pièce, vous passerez un moment ... déroutant !