- Théâtre contemporain
- Théâtre Les Déchargeurs
- Paris 1er
Augustin passe aux aveux

- Théâtre Les Déchargeurs
- 3, rue des Déchargeurs
- 75001 Paris
- Chatelet (l.1, l.4, l.7, l.11, l.14)
Tu m'as forcé à me faire face. Ce jour-là j'étais nu devant moi. Nulle part où échapper à moi-même.
Récit d'une conversion historique, de l'itinéraire initiatique et métaphysique d'Augustin, jeune berbère, brillant intellectuel débauché, qui deviendra Père de l'Eglise.
Adapté de la nouvelle traduction des Confessions de Saint-Augustin par Frédéric Boyer on redécouvre une pensée sans concession, incisive et brutale qui pour ainsi dire naît devant nous "sur le vif".
La critique de Phane (rédac' AuBalcon) : 7/10. Raconter la vie de Saint Augustin, théologien chrétien du IVème siècle après J-C, pas facile… Et pourtant !... Et pourtant c’est le défi relevé avec brio par Dominique Touzé et Guillaume Bongiraud.
Seul sur scène, Dominique Touzé fait le récit de la vie d’Augustin à la première personne, en ayant pour seul interlocuteur Dieu, matérialisé par le violoncelliste Guillaume Bongiraud qui nous livre une prestation et un son incroyable.
Au début j’ai eu peur d’avoir une réplique d’un sermon chrétien ennuyeux mis sous la forme d’un récit ; Mal m’en pris ! La mise en scène de cette adaptation passe par une multitude d’étapes, d’états d’esprit : il y a un côté mystique créé par le violoncelle et les appels à Dieu, un joyeux et presque enfantin lorsque le violoncelle chantonne "apprend et lis" pour Augustin qui reprend la comptine, mais aussi un aspect rock’n roll lorsque l’acteur parle dans un micro vintage et fait suinter sa voix.
On rit aussi beaucoup lorsqu’Augustin parle de sa mère très protectrice, et nous fait penser, dans ses discours, à un adolescent d’aujourd’hui qui ferait tout pour échapper à la surveillance de ses parents et qui ne voudrait qu’une chose : faire tout et n’importe quoi pourvu que cela soit proscrit par ceux-ci.
La pièce est jouée dans la salle « bohème » des déchargeurs, soit un tout petit sous sol qui ressemble à une crypte, ce qui renforce le côté mystique de certaines scènes.
J’ai été délicieusement surprise par cette mise en scène minimaliste mais en même temps très puissante, notamment grâce au violoncelle qui renforce chaque atmosphère et leur donne une certaine spiritualité.