Critiques pour l'événement Tout mon amour
Voici un thriller théâtral impressionnant et habile de Laurent Mauvignier, juxtaposant les narrations et brouillant les pistes linéaires de la compréhension. La mise en scène de Arnaud Meunier, complexe et soignée, prend des allures cinématographiques par le biais de tableaux-séquences entrecoupés de noirs et joue des effets et des situations avec un floutage ou une crudité plongeant le récit dans un trouble permanent.
« Le père et la mère se retrouvent aux prises avec leurs mensonges, leurs silences. Dix ans plus tôt, leur petite fille disparaissait. À l’heure d’un nouveau deuil, dans la maison du grand-père, tout le monde se retrouve et s’affronte lorsqu’un événement inattendu réveille le traumatisme. »
Dès la première scène, dans le silence, dépouillé de tout repère, le père (magnifique Philippe Torreton) est là, immobile face à nous. Les jalons du thriller sont alors posés. Le comédien, par la seule présence de son personnage, donne le ton qui sera celui de la pièce. Une tension traversante, sur le fil, ténue et ininterrompue tout le long du récit, chargée d’émotions rentrées ou débordantes qui envoutera les jeux de chacun des protagonistes.
Et nous voici emportés dans les aléas d’une course folle, course vaine ou impossible peut-être, à la recherche de la vérité qui soulagera le doute. Perdus dans le labyrinthe où l’on cherche quelle issue pourra conduire vers le soulagement. Vers cet avènement enfin réussi de la valse-hésitation des attentes et des renoncements accumulés, de l’étourdissement des espérances vaines. Au risque de se confronter à nouveau à la peur de savoir et de regretter. Au risque de réveiller les hantises fantomatiques de ses refoulements. Au risque de perdre la douleur qui a étayé tout le temps perdu à ne plus attendre et le remords de l’avoir remplacer.
L’interprétation en impose, prégnante et significative, tout en force et fragilité mêlées, remarquablement nuancée, comme une symphonie concertante où les pupitres s’opposent et se répondent selon les mesures, dans les crescendos fabuleux et les diminuendos sensibles de la partition. Anne Brochet, Romain Fauroux, Ambre Febvre, Jean-François Lapalus et Philippe Torreton sont littéralement brillants, convaincants et touchants.
Un spectacle captivant, écrit avec un voluptueuse ingéniosité, mis en vie avec adresse et surtout, interprété avec brio. Je recommande vivement.
« Le père et la mère se retrouvent aux prises avec leurs mensonges, leurs silences. Dix ans plus tôt, leur petite fille disparaissait. À l’heure d’un nouveau deuil, dans la maison du grand-père, tout le monde se retrouve et s’affronte lorsqu’un événement inattendu réveille le traumatisme. »
Dès la première scène, dans le silence, dépouillé de tout repère, le père (magnifique Philippe Torreton) est là, immobile face à nous. Les jalons du thriller sont alors posés. Le comédien, par la seule présence de son personnage, donne le ton qui sera celui de la pièce. Une tension traversante, sur le fil, ténue et ininterrompue tout le long du récit, chargée d’émotions rentrées ou débordantes qui envoutera les jeux de chacun des protagonistes.
Et nous voici emportés dans les aléas d’une course folle, course vaine ou impossible peut-être, à la recherche de la vérité qui soulagera le doute. Perdus dans le labyrinthe où l’on cherche quelle issue pourra conduire vers le soulagement. Vers cet avènement enfin réussi de la valse-hésitation des attentes et des renoncements accumulés, de l’étourdissement des espérances vaines. Au risque de se confronter à nouveau à la peur de savoir et de regretter. Au risque de réveiller les hantises fantomatiques de ses refoulements. Au risque de perdre la douleur qui a étayé tout le temps perdu à ne plus attendre et le remords de l’avoir remplacer.
L’interprétation en impose, prégnante et significative, tout en force et fragilité mêlées, remarquablement nuancée, comme une symphonie concertante où les pupitres s’opposent et se répondent selon les mesures, dans les crescendos fabuleux et les diminuendos sensibles de la partition. Anne Brochet, Romain Fauroux, Ambre Febvre, Jean-François Lapalus et Philippe Torreton sont littéralement brillants, convaincants et touchants.
Un spectacle captivant, écrit avec un voluptueuse ingéniosité, mis en vie avec adresse et surtout, interprété avec brio. Je recommande vivement.
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