Critiques pour l'événement Tartuffe
11 mars 2016
9/10
154
Il trône dans l'entrée du théâtre le portrait sous verre de Luc Bondy, derrière les guérites d'accueil. La pièce continue sans lui et sans Molière.

Le texte ancien renait alors que les personnages sortent peu à peu d'une forme d'anesthésie. C'est Tartuffe qui sème l'engourdissement dans la maison, qui charme et hypnotise. Et peu à peu la raison doit se réveiller après avoir révélé l'attraction, la lâcheté, la convoitise, l'aveuglement coupable d'une foi mal placée. La maison reprend ses droits avec son ennui, sa routine et quelques pas de danse.

Une mise en scène par saccades sur fond de tableau vivant, Micha Lescau tout en lignes et circonvolutions caricaturales du masque intérieur, Audrey Fleurot, magnifique.
Une belle troupe.
17 févr. 2016
8,5/10
134
Un réel plaisir. Encore une mise en scène osée et intelligente du regretté Luc Bondy. Une adaptation à la fois subtile et terriblement audacieuse.

Le résultat est réjouissant. Les comédiens sont absolument à la hauteur des ambitions d'un tel projet.
6 juin 2014
9/10
210
Excellente mise en scène ! Les décors, très travaillés, laissent néanmoins de la place aux acteurs dont les interactions permettent de découvrir les caractères des personnages qu'ils endossent avec talent.
Micha Lescot, en Tartuffe sournois, hypocrite qui sait être mielleux lorsqu'il le faut, donne une touche de modernité et d'originalité à ce personnage tant de fois déjà incarné. Chaque acteur apporte sa pierre à cet édifice, très bien construit.
26 mars 2014
9,5/10
217
Luc Bondy électrise l’Odéon dans sa version glacée/ enfiévrée d’un classique de la littérature française. Son Tartuffe s’inscrit avec une justesse confondante dans notre société minée par le pouvoir trompeur des postures et de la parole.
L’aspect artificiel des sentiments orchestrés par Tartuffe trouve un écho pertinent dans la scénographie inhospitalière de Richard Peduzzi. Micha Lescot s’impose avec une classe machiavélique dans le rôle titre, d’une élégance redoutable face à une Clotilde Hesme touchante et forte en amazone désabusée et déterminée à la fois.
On peut parier que Molière aurait sans doute apprécier cette adaptation réjouissante d’un chef-d’œuvre national.
Félicitations à toute l’équipe !