Critiques pour l'événement Richard III
Une pièce extraordinairement bien jouée. Une re-découverte de Shakespeare.
La mise en scène est spectaculaire. On vibre tout le long de la pièce. Prise aux tripes, remuée, bouleversée .. une pièce génialement revisitée.
La mise en scène est spectaculaire. On vibre tout le long de la pièce. Prise aux tripes, remuée, bouleversée .. une pièce génialement revisitée.
Je n'ai aucune réserve sur cette version.
Thomas Jolly l'a totalement modernisée, respectée, violée, enlevée, sublimée, rendue à son éternité. Un plaisir de 4h30, total. Shakespeare aurait été fier. Beaucoup de jeunes dans la salle, tenus pendant une durée si longue, par un théâtre exigeant, et ne décrochant pas une seconde. C'est une prouesse dont seul Thomas Jolly et sa piccola familia sont capables.
Après HenriVI, quel plaisir de voir que le théâtre est aussi vivant et touche la jeunesse. Un grand espoir. A noter la gestion très intelligente des réseaux sociaux et des outils modernes pour rendre le spectacle total.
Le théâtre moderne est en marche, quand Thomas Jolly et Shakespeare en sont les têtes de pont, on ne peut que s'en rejouir.
Thomas Jolly l'a totalement modernisée, respectée, violée, enlevée, sublimée, rendue à son éternité. Un plaisir de 4h30, total. Shakespeare aurait été fier. Beaucoup de jeunes dans la salle, tenus pendant une durée si longue, par un théâtre exigeant, et ne décrochant pas une seconde. C'est une prouesse dont seul Thomas Jolly et sa piccola familia sont capables.
Après HenriVI, quel plaisir de voir que le théâtre est aussi vivant et touche la jeunesse. Un grand espoir. A noter la gestion très intelligente des réseaux sociaux et des outils modernes pour rendre le spectacle total.
Le théâtre moderne est en marche, quand Thomas Jolly et Shakespeare en sont les têtes de pont, on ne peut que s'en rejouir.
Enthousiasmé, enthousiasmé, enthousiasmé, enthousiasmé, enthousiasmé !!!!! Voilà, pourquoi je vais au Théâtre !
Thomas Jolly et La Piccola Familia m'enthousiasment et me bouleversent... Quelle jubilation, quelles émotions. Des images et des sons encore en moi !!! Il faut y ajouter l'expérience et la magnifique idée de R3m3 ...
Ça ne peut que donner envie d'aller au théâtre !!! Tellement de bravos !!! Tellement !!!!!!!!!!
Thomas Jolly et La Piccola Familia m'enthousiasment et me bouleversent... Quelle jubilation, quelles émotions. Des images et des sons encore en moi !!! Il faut y ajouter l'expérience et la magnifique idée de R3m3 ...
Ça ne peut que donner envie d'aller au théâtre !!! Tellement de bravos !!! Tellement !!!!!!!!!!
Ces 4 heures 30 m’ont tellement déconnectée de mon quotidien que j’ai l’impression de revenir de week-end. En fait je reviens d’une expérience que j’ai plus qu’aimé. Déjà, il y a le texte : pas massacrée, captivante, la langue de Shakespeare est là et bien là. On se délecte des formules, des intrigues, du machiavélisme démoniaque de Richard III, de la noirceur de ses desseins. On se délecte de désespoir de Lady Anne quand elle apprend que Richard est monté sur le trône, on partage le dégoût de la duchesse d’York pour son fils maudit…
Pas de décors, ou réduits au minimum, mais une scénographie sombre, un échafaudage, quelques chaises, des panneaux, voilages, une atmosphère gothique toute en tons noirs et blancs, sublimée par quelques touches écarlates ; les lumières (faisceaux, rayons, projecteurs qui balaient salle et scène ou qui figurent les barreaux d’une cellule) suffisent à compléter le décor.
L’énergie, la force, la fougue dégagées par les comédiens sont impressionnantes. Thomas Jolly œuvre en créature centrale et hybride, monstre perfide et maléfique qui sera rattrapé par ses démons et les fantômes de ses victimes. Sa prestation, tellement énergique qu’elle en écrase parfois les nuances, est tendue du début à la fin, il happe l’espace, joue avec sa voix (à la diction parfaite) et son corps, claudiquant, bondissant, filant ces 4 heures 30 avec une fluidité et une facilité étonnantes. Autour de lui, une troupe investie, en osmose avec lui. Si d’aucuns ont qualifié Thomas Jolly de narcisse, j’ai au contraire vu une famille jouer ensemble sans que personne ne soit écrasé par le rôle pourtant écrasant de Richard III.
Quant à la mise en scène, elle cumule les effets musicaux (le couronnement de Richard III se transforme en concert pop / rock entraînant (peut-être un chouya racoleur, et le public ne suit pas forcément, du moins hier ; avec, avouons-le, quelques effets superflus comme ce danseur / sanglier qui montre son fessier et fait un doigt d’honneur). OK c’est un peu foutraque parfois, avec des symboles futuristes (les caméras de surveillance du royaume, les jeux vidéo des petits princes), une double mort pour Richard III, mais on est immergés dans cette vague de folie et on se laisse porter par la déferlante jollyenne sans la moindre résistance.
Voilà. Pour moi, le théâtre, c’est pour beaucoup l’amour que porte le metteur en scène à un texte, son envie de le faire partager, la joie qu’il éprouve à façonner ses comédiens, et la joie des comédiens à faire vivre leurs personnages et partager à leur tour cet amour. C’est ce que j’ai vu hier : une déclaration d’amour transmise par une troupe à son public. Ça suffit amplement à mon bonheur...
Pas de décors, ou réduits au minimum, mais une scénographie sombre, un échafaudage, quelques chaises, des panneaux, voilages, une atmosphère gothique toute en tons noirs et blancs, sublimée par quelques touches écarlates ; les lumières (faisceaux, rayons, projecteurs qui balaient salle et scène ou qui figurent les barreaux d’une cellule) suffisent à compléter le décor.
L’énergie, la force, la fougue dégagées par les comédiens sont impressionnantes. Thomas Jolly œuvre en créature centrale et hybride, monstre perfide et maléfique qui sera rattrapé par ses démons et les fantômes de ses victimes. Sa prestation, tellement énergique qu’elle en écrase parfois les nuances, est tendue du début à la fin, il happe l’espace, joue avec sa voix (à la diction parfaite) et son corps, claudiquant, bondissant, filant ces 4 heures 30 avec une fluidité et une facilité étonnantes. Autour de lui, une troupe investie, en osmose avec lui. Si d’aucuns ont qualifié Thomas Jolly de narcisse, j’ai au contraire vu une famille jouer ensemble sans que personne ne soit écrasé par le rôle pourtant écrasant de Richard III.
Quant à la mise en scène, elle cumule les effets musicaux (le couronnement de Richard III se transforme en concert pop / rock entraînant (peut-être un chouya racoleur, et le public ne suit pas forcément, du moins hier ; avec, avouons-le, quelques effets superflus comme ce danseur / sanglier qui montre son fessier et fait un doigt d’honneur). OK c’est un peu foutraque parfois, avec des symboles futuristes (les caméras de surveillance du royaume, les jeux vidéo des petits princes), une double mort pour Richard III, mais on est immergés dans cette vague de folie et on se laisse porter par la déferlante jollyenne sans la moindre résistance.
Voilà. Pour moi, le théâtre, c’est pour beaucoup l’amour que porte le metteur en scène à un texte, son envie de le faire partager, la joie qu’il éprouve à façonner ses comédiens, et la joie des comédiens à faire vivre leurs personnages et partager à leur tour cet amour. C’est ce que j’ai vu hier : une déclaration d’amour transmise par une troupe à son public. Ça suffit amplement à mon bonheur...
Ca y est ! Le monstre est lâché !
Comme elle était attendue, cette dernière partie de la tétralogie !
Je n'irai pas par quatre chemins : une nouvelle fois, Thomas Jolly m'a époustouflé.
Que de trouvailles scéniques, quelle scénographie inspirée (Ah ! Cette espèce de danse sensuelle avec un projecteur-lyre asservi.....), quelle puissance dramatique, quelle capacité à prendre à bras le corps et faire sien ce magnifique texte (pléonasme...) du grand William...
Ici, de très grands moyens techniques sont mis au juste service d'une cause dramaturgique : la musique, les beaux costumes (notamment ceux de Richard avec les implants organiques d'animaux), les éclairages sophistiqués qui servent véritablement le texte : j'ai été véritablement subjugué !
C'est bien simple, j'ai trouvé Thomas Jolly parfait dans le rôle-titre.
Sa capacité à dire d'une voix éraillée un texte difficile, son aisance à garder une gestuelle incroyable durant quatre heures et demi, sa minutie dans la diction, son humour, aussi, tout ceci est la marque d'un grand.
Et puis, il y a cet esprit de troupe, que l'on sent en permanence. Pour moi, le théâtre c'est avant tout la troupe, cette capacité qu'ont des copains à jouer ensemble ! Comme des enfants !
Comme elle était attendue, cette dernière partie de la tétralogie !
Je n'irai pas par quatre chemins : une nouvelle fois, Thomas Jolly m'a époustouflé.
Que de trouvailles scéniques, quelle scénographie inspirée (Ah ! Cette espèce de danse sensuelle avec un projecteur-lyre asservi.....), quelle puissance dramatique, quelle capacité à prendre à bras le corps et faire sien ce magnifique texte (pléonasme...) du grand William...
Ici, de très grands moyens techniques sont mis au juste service d'une cause dramaturgique : la musique, les beaux costumes (notamment ceux de Richard avec les implants organiques d'animaux), les éclairages sophistiqués qui servent véritablement le texte : j'ai été véritablement subjugué !
C'est bien simple, j'ai trouvé Thomas Jolly parfait dans le rôle-titre.
Sa capacité à dire d'une voix éraillée un texte difficile, son aisance à garder une gestuelle incroyable durant quatre heures et demi, sa minutie dans la diction, son humour, aussi, tout ceci est la marque d'un grand.
Et puis, il y a cet esprit de troupe, que l'on sent en permanence. Pour moi, le théâtre c'est avant tout la troupe, cette capacité qu'ont des copains à jouer ensemble ! Comme des enfants !
Henri VI, lors du festival d’Avignon 2014 et de son passage à Paris aux ateliers Berthier, fut sans aucun doute une aventure théâtrale hors-norme, démesurée, conviviale et fédératrice pour un public très large qui jouait un rôle primordial dans cette incroyable épopée à laquelle nous avions eu un peu de mal à adhérer et à apprécier l’ampleur du phénomène.
Avec Richard III, la suite du cycle shakespearien qu’il a monté dans son intégralité, Thomas Jolly répond à l’engouement des spectateurs restés un peu sur leur faim en s’attaquant à ce qui est très certainement la tragédie la plus sombre du dramaturge, après son Macbeth davantage politique. Cependant, dans cette suite, la démarche est relativement différente de ce qui avait été entrepris puisque le jeune metteur en scène revient à une représentation plus traditionnelle, avec une durée raisonnable et un décor minimaliste ce qui fait que l’on puisse se sentir légèrement extérieur à cet opus très attendu. Néanmoins, la mécanique bien huilée fonctionne et Thomas Jolly se révèle être un acteur très charismatique en endossant le personnage éponyme. Alors qu’il n’avait qu’un rôle très secondaire, apparaissant à la fin du marathon théâtral qu’était Henry VI, le voici propulsé sous les feux de la rampe en endossant le rôle-titre présent dans quasiment toutes les scènes. Né monstre, Richard III s’affirmera dans l’optique de le rester.
Nous suivrons l’escalade de cet être sanguinaire et tyrannique se débarrassant de chaque obstacle par de sombres manipulations en cascade afin d’accéder au trône. Passant son temps à épier ses caméras de surveillance, l’accent est clairement mis sur le complot de l’ange du mal (dont il porte les ailes) et non sur les actes en eux-mêmes. Nous regrettons parfois de ne pas voir sur scène toute la barbarie du personnage mais qu’importe, nous sommes embarqués par l’indéniable énergie de la Piccola Familia et l’esthétique déployée, aussi fulgurante que l’ascension de Richard III. Excepté un passage très long et trop déclamatoire en deuxième partie, le rythme soutenu nous captive sous la traduction de Jean-Michel Déprats.
Thomas Jolly fournit un formidable et remarquable travail autour de la lumière et du son dans sa mise en scène énergique. Il est dommage de verser parfois dans la surenchère et les excès, notamment avec cette scène qui clôt l’acte 3 avant l’entracte où Richard III est vu comme une rock star et nous inflige un hard rock pas du tout à notre goût même si nous avons chanté nous aussi pour ce couronnement tant attendu, pris dans le feu de l’action. Le défaut principal est celui de bien des premières mises en scène : vouloir trop en faire, trop en montrer. Et Thomas Jolly n’évite pas cet écueil, comme s’il y avait urgence de tout donner.
Un peu plus de prise de risque et de sobriété seraient les bienvenues dans un univers visuel et sonore déjà bien affirmé. Il ne manque pas grand-chose pour y arriver et nous gageons que cela s’affirmera avec le temps. Et même s’il n’est pas comparable avec celui monté à la Schaubühne par Thomas Ostermeier et présenté cet été en Avignon, le Richard III version Thomas Jolly restera dans les mémoires, que ce soit comme bon ou mauvais souvenir, et fera longuement parler de lui.
Avec Richard III, la suite du cycle shakespearien qu’il a monté dans son intégralité, Thomas Jolly répond à l’engouement des spectateurs restés un peu sur leur faim en s’attaquant à ce qui est très certainement la tragédie la plus sombre du dramaturge, après son Macbeth davantage politique. Cependant, dans cette suite, la démarche est relativement différente de ce qui avait été entrepris puisque le jeune metteur en scène revient à une représentation plus traditionnelle, avec une durée raisonnable et un décor minimaliste ce qui fait que l’on puisse se sentir légèrement extérieur à cet opus très attendu. Néanmoins, la mécanique bien huilée fonctionne et Thomas Jolly se révèle être un acteur très charismatique en endossant le personnage éponyme. Alors qu’il n’avait qu’un rôle très secondaire, apparaissant à la fin du marathon théâtral qu’était Henry VI, le voici propulsé sous les feux de la rampe en endossant le rôle-titre présent dans quasiment toutes les scènes. Né monstre, Richard III s’affirmera dans l’optique de le rester.
Nous suivrons l’escalade de cet être sanguinaire et tyrannique se débarrassant de chaque obstacle par de sombres manipulations en cascade afin d’accéder au trône. Passant son temps à épier ses caméras de surveillance, l’accent est clairement mis sur le complot de l’ange du mal (dont il porte les ailes) et non sur les actes en eux-mêmes. Nous regrettons parfois de ne pas voir sur scène toute la barbarie du personnage mais qu’importe, nous sommes embarqués par l’indéniable énergie de la Piccola Familia et l’esthétique déployée, aussi fulgurante que l’ascension de Richard III. Excepté un passage très long et trop déclamatoire en deuxième partie, le rythme soutenu nous captive sous la traduction de Jean-Michel Déprats.
Thomas Jolly fournit un formidable et remarquable travail autour de la lumière et du son dans sa mise en scène énergique. Il est dommage de verser parfois dans la surenchère et les excès, notamment avec cette scène qui clôt l’acte 3 avant l’entracte où Richard III est vu comme une rock star et nous inflige un hard rock pas du tout à notre goût même si nous avons chanté nous aussi pour ce couronnement tant attendu, pris dans le feu de l’action. Le défaut principal est celui de bien des premières mises en scène : vouloir trop en faire, trop en montrer. Et Thomas Jolly n’évite pas cet écueil, comme s’il y avait urgence de tout donner.
Un peu plus de prise de risque et de sobriété seraient les bienvenues dans un univers visuel et sonore déjà bien affirmé. Il ne manque pas grand-chose pour y arriver et nous gageons que cela s’affirmera avec le temps. Et même s’il n’est pas comparable avec celui monté à la Schaubühne par Thomas Ostermeier et présenté cet été en Avignon, le Richard III version Thomas Jolly restera dans les mémoires, que ce soit comme bon ou mauvais souvenir, et fera longuement parler de lui.
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