Critiques pour l'événement Oui !
4 avr. 2018
8,5/10
15
Petite comédie où tout le monde rit de bon coeur, dès le début et jusqu'à la fin.
Les répliques sont peines de malice et d'ironie, l'humour est fin, en dépit du thème classique de l'organisation d'un mariage d'hétéros "basiques" par un gay très "in", qui aurait pu déboucher sur des banalités faciles.
Très amusante aussi, la mise en participation de membres du public depuis leur place, intégrés sans rien faire aux réparties des acteurs, si promptement et avec beaucoup tellement d'automatisme et de vivacité.
Attention, ne venez pas en blazer, vous pourriez jouer le rôle de JP malgré vous.
Et hop, voilà, ma mission de citation accomplie.
Je recommande vivement, pour un très bon moment de détente.
24 août 2017
8/10
37
Comment dire non à « Oui ! » ? (Bon d’accord, elle était facile celle-là).

Voilà une comédie sympathique, drôle, bien jouée et par conséquent qui remplit parfaitement son rôle : divertir. Alors, bien sûr, les cassandres pourront arguer que cette pièce surfe sur les clichés. Oui, en effet. Je dirais même qu’en un sens, c’est l’essence, non pas de térébenthine, mais de la pièce : se jouer des clichés. Et en la matière tout le monde en prend pour son grade : les hétéros, les homos, les bobos parisiens, les « banlieusards », les femmes, les hommes et … le mariage (forcément !).

Mais attention, dans le cas présent, point de rire gras, méchant ou de blague facile. Bien au contraire, l’humour est plutôt bien pensé (et le texte bien écrit).

Quant aux comédiens, ils sont parfaits.

Que dire de plus ? Rien. Ah, si je vous conseille chaleureusement de dire oui à « Oui ! ». Vous ne serez pas déçus.

PS : contrat rempli en ce qui concerne le défi lancé par les comédiens de placer un mot donné le soir de la représentation dans la critique. A vous de le trouver !
17 sept. 2016
8/10
28
Chaleur écrasante au Théâtre Edgar pour cette représentation de OUI !, la nouvelle pièce de Pascal ROCHER après le coup de cœur DE VRAIS GAMINS. Bouteille d’eau indispensable pour apprécier dans les meilleures conditions ROCHER dans le rôle de Walter Craig, un wedding planner de mariage exclusivement gay (à gros budget, forcément !) qui décide de s’occuper, contre fortune bon cœur, de l’organisation d’un mariage hétéro au budget plus que modeste, une vraie mission de service public pour ce bobo parisien (le personnage hein, pas ROCHER). La confrontation de son univers avec celui du couple formé de la future épouse stressée et obnubilée par le grand jour et de son beauf de mari indifférent est plutôt réussie. Une comédie dans l’air du temps, un brin caricaturale avouons-le, mais qui ne déçoit pas. Assurément vous passerez une excellente soirée !

LA TORNADE ROCHER
Après un démarrage en douceur qui pose les bases sans vraiment décoller Pascal ROCHER entre en scène et il suffit d’une réplique pour passer en mode comédie : la tornade ROCHER emporte tout sur son passage, y compris les rires complices du public. La pièce prend son rythme de croisière au fur et à mesure que les mois passent (symbolisés par une petite trouvaille scénique) et que le stress des préparatifs monte ! Et plus ça monte plus les scènes sont pimentées grâce aux réparties politiquement incorrectes de ROCHER (pas toujours très fines mais tellement irrésistibles). On y retrouve l’esprit grinçant et outrancier des GAMINS, à l’exception notable que dans les GAMINS c’était un ping-pong de réparties et de vacheries entre les personnages alors qu’ici c’est principalement le wedding planner qui a tous les bons mots et qui déclenche les rires, les deux autres personnages ayant plus un rôle de faire-valoir. Et si le personnage est un peu caricatural et plein de préjugés (le couple vit en banlieue, rendez-vous compte il faut passer le périphérique pour aller chez eux) n’en demeure pas moins que son humour finit par nous le rendre finalement extrêmement sympathique.

Pour exemple trois scènes qui ont fait (grandement) travaillé mes zygomatiques (attention spoilers, passez au paragraphe suivant si vous n’avez pas vu la pièce) :
1. Walter raconte à la future mariée sa soirée “ateliers” de la veille… à 7, parce qu’il y en a eu 3 qui n’ont pas pu venir.
2. Walter a des doutes et donc… dubite !
3. Walter montre au couple la photo de son ami… (Priceless, j’en ai littéralement pleuré.).
Et ce n’est qu’un échantillon…

IL Y A ANGUILLE SOUS ROCHER
Un mot sur l’interprétation, particulièrement importante dans les petites salles où la proximité avec le public est à son paroxysme : si Pascal ROCHER excelle dans un rôle qu’il s’est taillé lui-même sur mesure, j’ai été ravi de retrouver Ariane ZANTAIN que j’avais apprécié en nunuche écervelée dans J’AIME BEAUCOUP CE QUE VOUS FAITES. Ici elle campe à la perfection une obnubilée du mariage prête à tout pour réussir le plus beau jour de sa vie, y compris se fâcher avec son futur mari. J’ai eu un peu plus de mal avec l’interprétation de Benoit THIEBAULT qui ne m’a pas particulièrement séduite, mais sans doute que son personnage de beauf un peu bourrin (et limite antipathique) n’a pas aidé. Côté participation n’oublions pas celle, involontaire, de deux personnes du public : soyez prévenus vous pouvez devenir l’un des personnages en ayant rien demandé tout en restant sur votre siège ! Rassurez-vous, ce n’est jamais méchant et réalisé avec bienveillance.

Si la pièce n’a pas le grain de folie qui caractérisait DE VRAIS GAMINS elle n’en reste pas moins un divertissement fort agréable où rires complices et bonne humeur sont garantis. La mise en scène est assurée par le talentueux RODOLPHE SAND (j’ai déjà eu l’occasion de dire sur ce blog tout le bien que j’en pensais), qui interprète également Craig en alternance avec ROCHER. Connaissant le bonhomme sa version doit être tout aussi irrésistible… Clairement une seconde séance s’impose ! Avec OUI ! ROCHER démontre, s’il fallait encore le prouver, son savoir-faire comique et sa capacité à nous faire rire grâce à des personnages haut en couleur et des histoires d’une grande modernité. J’irais donc voir sa prochaine pièce les yeux fermés.