Critiques pour l'événement Nuit d'Ivresse
Nous sommes au bar Terminus à proximité d’une gare. Elle, Simone, est une taularde en permission qui attend son train pour Dieppe afin d’aller voir sa sœur. Lui est un présentateur télé qui a bu bien plus que de raison.
Ils vont unir leur solitude le temps d’une nuit bien arrosée dont le réveil promet d’être plutôt difficile une fois les vapeurs d’alcool envolées à l’instar des promesses.
Cette pièce de boulevard de Josiane Balasko est devenue culte dans le domaine du café-théâtre. Le risque d’être déçu est plutôt élevé lorsque l’on se confronte à une nouvelle version d’un monument théâtral. Cependant, trente ans plus tard, Elisabeth Buffet et Denis Maréchal, perruque brune sur la tête, reprennent le flambeau et parviennent même à nous faire rapidement oublier les interprètes d’origine. Issus tous les deux de l’univers du one-man show, ils forment un duo explosif et complémentaire. Dès le lever le rideau, nous découvrons Simone, fille paumée et vulgaire, attablée dans un coin du bar. Un peu plus loin, il y a Jacques Belin (qui n’est pas de la famille des biscuits), présentateur télé ringard et prétentieux. Tout les oppose, sauf peut-être leur solitude. L’alcool aidant, les voilà lancés dans une nuit d’ivresse. Grisée par les coupes de champagne, Simone fait une entrée fracassante sur Love to Love You Baby de Donna Summer, dans une robe rouge passion fabuleuse et tapageuse. Jacques se laisse envoûter mais ne perd pas une occasion de rire et de se moquer, comme dans la scène irrésistible et inoubliable de la démonstration de majorette. On rit de bon cœur avec eux et parfois même nous rions d’eux mais sans méchanceté. La seconde partie, qui se déroule dans l’appartement de la star du jeu télévisé Clic-clac l’affaire est dans le sac, est plus touchante mais toujours autant délicieuse. La moumoutte de travers, il ne subsiste qu’une horrible gueule de bois et un trou noir aussi abyssal que le crâne lisse d’un Jacques Belin matinal. Sans compter que le barman de la veille, Henri, s’invite gentiment dans leur prise de conscience des derniers événements.
Sans jamais tomber dans le grotesque, le trio de comédiens se montre à la fois drôle et touchant. Elisabeth Buffet livre un abattage impressionnant. Très engagée, elle se donne totalement dans son rôle, que ce soit dans un rock endiablé ou un lancer de bâton imaginaire. Denis Maréchal, méconnaissable, est impeccable et d’une justesse inouïe. Déjantés et excessifs, ils parviennent à ne pas éclipser la présence de Philippe Gruz qui s’impose en douceur à chacune de ses apparitions. La mise en scène de Dominique Guillo est très dynamique et permet une cohésion d’ensemble tandis que la scénographie s’attache à une myriade de détails.
Nuit d’ivresse, pièce culte de toute une génération, n’a rien perdu de sa saveur originale et n’a pas pris une ride. Au contraire, un vent nouveau s’empare du texte et souffle sur le plateau grâce à l’interprétation impeccable des comédiens et une mise en scène rythmée. Les personnages, très attachants, vous attendent au Théâtre Michel jusqu’au 3 septembre pour s’enivrer le temps d’une soirée.
Ils vont unir leur solitude le temps d’une nuit bien arrosée dont le réveil promet d’être plutôt difficile une fois les vapeurs d’alcool envolées à l’instar des promesses.
Cette pièce de boulevard de Josiane Balasko est devenue culte dans le domaine du café-théâtre. Le risque d’être déçu est plutôt élevé lorsque l’on se confronte à une nouvelle version d’un monument théâtral. Cependant, trente ans plus tard, Elisabeth Buffet et Denis Maréchal, perruque brune sur la tête, reprennent le flambeau et parviennent même à nous faire rapidement oublier les interprètes d’origine. Issus tous les deux de l’univers du one-man show, ils forment un duo explosif et complémentaire. Dès le lever le rideau, nous découvrons Simone, fille paumée et vulgaire, attablée dans un coin du bar. Un peu plus loin, il y a Jacques Belin (qui n’est pas de la famille des biscuits), présentateur télé ringard et prétentieux. Tout les oppose, sauf peut-être leur solitude. L’alcool aidant, les voilà lancés dans une nuit d’ivresse. Grisée par les coupes de champagne, Simone fait une entrée fracassante sur Love to Love You Baby de Donna Summer, dans une robe rouge passion fabuleuse et tapageuse. Jacques se laisse envoûter mais ne perd pas une occasion de rire et de se moquer, comme dans la scène irrésistible et inoubliable de la démonstration de majorette. On rit de bon cœur avec eux et parfois même nous rions d’eux mais sans méchanceté. La seconde partie, qui se déroule dans l’appartement de la star du jeu télévisé Clic-clac l’affaire est dans le sac, est plus touchante mais toujours autant délicieuse. La moumoutte de travers, il ne subsiste qu’une horrible gueule de bois et un trou noir aussi abyssal que le crâne lisse d’un Jacques Belin matinal. Sans compter que le barman de la veille, Henri, s’invite gentiment dans leur prise de conscience des derniers événements.
Sans jamais tomber dans le grotesque, le trio de comédiens se montre à la fois drôle et touchant. Elisabeth Buffet livre un abattage impressionnant. Très engagée, elle se donne totalement dans son rôle, que ce soit dans un rock endiablé ou un lancer de bâton imaginaire. Denis Maréchal, méconnaissable, est impeccable et d’une justesse inouïe. Déjantés et excessifs, ils parviennent à ne pas éclipser la présence de Philippe Gruz qui s’impose en douceur à chacune de ses apparitions. La mise en scène de Dominique Guillo est très dynamique et permet une cohésion d’ensemble tandis que la scénographie s’attache à une myriade de détails.
Nuit d’ivresse, pièce culte de toute une génération, n’a rien perdu de sa saveur originale et n’a pas pris une ride. Au contraire, un vent nouveau s’empare du texte et souffle sur le plateau grâce à l’interprétation impeccable des comédiens et une mise en scène rythmée. Les personnages, très attachants, vous attendent au Théâtre Michel jusqu’au 3 septembre pour s’enivrer le temps d’une soirée.
Deux heures, deux actes, que l'on ne voit pas passer...
Les répliques fusent, font mouche, surtout par la fraîcheur de leur crédibilité et de leur simplicité.
On connait déjà Denis Maréchal et Elisabeth Buffet dans leurs rôles respectifs d'humoristes solo, mais leur duo impromptu fonctionne tout aussi bien, camouflés dans ces deux personnages terriblement attachants, à qui ils donnent de belles couleurs.
Simone, la blonde en permission, est particulièrement touchante : sa naïveté et sa sensibilité viennent chercher le spectateur, tout autant que ses irrésistibles mimiques alcoolisées.
Comme souvent dans les mises en scène de Dominique Guillo, le décor a une place à part. Dans le cas de "Nuit d'ivresse", il devient presque un quatrième personnage, témoin de cette relation étrange et imbibée entre les protagonistes, mais aussi une surprise en soi, fourmillant de détails et de nuances qui le rendent spectaculaire.
Les répliques fusent, font mouche, surtout par la fraîcheur de leur crédibilité et de leur simplicité.
On connait déjà Denis Maréchal et Elisabeth Buffet dans leurs rôles respectifs d'humoristes solo, mais leur duo impromptu fonctionne tout aussi bien, camouflés dans ces deux personnages terriblement attachants, à qui ils donnent de belles couleurs.
Simone, la blonde en permission, est particulièrement touchante : sa naïveté et sa sensibilité viennent chercher le spectateur, tout autant que ses irrésistibles mimiques alcoolisées.
Comme souvent dans les mises en scène de Dominique Guillo, le décor a une place à part. Dans le cas de "Nuit d'ivresse", il devient presque un quatrième personnage, témoin de cette relation étrange et imbibée entre les protagonistes, mais aussi une surprise en soi, fourmillant de détails et de nuances qui le rendent spectaculaire.
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