Ah, merci ! Merci oui, merci. Tout espoir n'est pas perdu. Il y a donc encore un peu de bon sens dans l'humour, la comédie et le spectacle et la vie, et l'univers et le cosmos et puis euh... le grand tout quoi.
Bref, vous l'aurez compris, "Merci" m'a conquis.
En 1h20, Claire Traxelle dresse un portrait aux facettes innombrables sur ses projections, ses ambitions, ses fantasmes et ses angoisses, et pourtant c'est loin de sombrer dans l'égocentrisme habituel des seuls en scène ou pire, des one men show dont le fardeau indestructible est la dictature du "moi, moi, moi bla bla moi". Un panel de personnages hilarants nous est confié, allant de la veuve bourgeoise à la voyante botaniste, interprété chacun avec génie (oui oui, génie et je pèse mes mots.).
Il est rare de voir un spectacle d'une telle précision ou chaque mouvement, chaque objet, chaque lumière a son sens. Surtout que la Traxelle ne se limite pas à un seul en scène épuré (qui aurait déjà suffi à nous convaincre de son talent) mais nous offre une véritable scénographie et une mise en scène réjouissantes. Avec la collaboration de son ami Nicolas Goergen, Claire Traxelle monte un spectacle véritablement complet, drôle, touchant et d'une inventivité exceptionnelle. L'usage de la vidéo est fait avec parcimonie et sert toujours l'espace scénique comme ambiance citadine ou campagnarde, comme intermède (clin d’œil à la coach de vie qui m'a value une petite larme de rire contracté dans l’œil droit) ou comme réplique (apparition désopilante de Jean-Claude Dreyfus en psy exaspéré).
"Merci" parle de Claire Traxelle mais aussi de soi, de toi de moi de foi de roi de coi (hein?), c'est une déclaration d'amour et de remerciement sur ce qu'on est grâce aux autres, mais surtout à cause d'eux.

Si vous ne croyez pas un mot de ce que je dis, allez vérifier vous-même de toute urgence.